Le ndogu, un régal pour certains...
Le ndogu est un repas prisé, en ce mois béni du Ramadan. Considéré comme un véritable festin pour d'aucuns, d'autres n'en font aucune fixation et rompent le jeûne de manière simple. Quelle est la bonne formule ? Les Sénégalais se prononcent.
Il est 19h aux Parcelles assainies. L'ambiance qui y prédominait à cette heure de la journée a laissé place au désert. Le quartier est plongé dans un calme total. À l'approche de l'heure de la rupture, nul n'a plus la force de prononcer un seul mot. Quelques rares riverains, tantôt des hommes, tantôt des femmes, avec quelques provisions en main, se hâtent de regagner les chaumières. Le ndogu, repas tant attendu de la journée et qui marque la fin du jeûne, s'effectue de la manière la plus simple pour certaines personnes.
Par contre, pour d'autres, c'est un festin. C'est le cas de la famille Gassama. Emmitouflée dans une camisole, Mme Gassama s'active afin que tout soit prêt pour le ndogu. Cette ''drianké'' de teint naturellement clair ne cesse de faire des va-et-vient, entre la cuisine et le salon. En bonne mère de famille, elle veut que tout soit impeccable. Dès l'appel du muezzin, annonçant la rupture, elle invite ses cinq bouts de bois de Dieu et le chef de famille à passer à table. Au menu des dattes, du pain, de la charcuterie, du chocolat, du beurre, du jus de fruit et autres délices. Chacun à l'embarras du choix. '' C'est de cette manière que nous rompons le jeûne. Un ndogu copieux'', mentionne-t-elle, avec une pointe de satisfaction dans la voix. Selon ses dires, le ndogu doit être riche, afin de permettre aux jeûneurs de reprendre des forces. ''C'est après le nafilah que nous dînons. En général, poursuit-elle, nous consommons du ceebu jën, du yassa, du mafé, etc.
Pour Mme Diop, la quarantaine bien sonnée, la rupture se fait sans aucune exigence particulière. Quelques dattes et du quinquéliba bien chaud suffisent, selon elle, pour rompre le jeûne. ''Après la prière du crépuscule, nous nous mettons aussitôt à table pour le souper'', indique-t-elle, l'air fatiguée. Ndèye Fatou, quant à elle, accorde une attention particulière au ndogu. Âgée d'une vingtaine d'années, elle affirme qu'elle rompt le jeûne avec du pain et un peu de café. Assise sur un tabouret devant la porte de sa maison, en train de prendre l'air, elle confie qu'en famille, certains préfèrent le pain et le café touba, d'autres des dattes et du quinquéliba uniquement. Mais, ajoute-t-elle, en ce temps de vie chère, il n'est point nécessaire d'engager des dépenses excessives rien que pour le ndogu.
Consommer léger pendant le carême
''Le ndogu n'est pas une façon de se bourrer le ventre. C'est juste une manière de marquer la rupture. Je crois que seules les dattes suffisent. Le riz fera le reste''. Ces paroles sont d'El Hadj Modou Fall. Le vieillard, chapelet à la main, estime qu'il est primordial de manger léger à l'heure du ndogu. Papa Abdoul Niang, conseiller/consultant en Tourisme et Hôtellerie, va plus loin. Il conseille au jeûneur de manger léger et de consommer beaucoup de fruits. Ceci va faciliter la digestion des aliments. En outre, il ajoute qu'il est impératif de boire un peu d'eau, à l'heure de la rupture du jeûne et d'éviter de consommer des aliments à fort taux de sucre. Après le dîner, il est recommandé de boire beaucoup d'eau, afin d'empêcher la déshydratation du corps de l'individu.