20% des Sénégalais pourraient être atteints
L’absence de vaccination à la naissance contre les hépatites expose 20% des Sénégalais aux maladies qui y sont liées.
La lutte contre les hépatites constitue une priorité pour les acteurs de la santé. Cette pandémie qui tue en silence est un grand danger pour la population sénégalaise. Samedi à Dakar, lors d’une conférence internationale sur le sujet, le professeur Aminata Sall Diallo a déploré l’absence de vaccination à la naissance au Sénégal pour mieux faire face au risque encouru par 20% de la population. ''Nous ne vaccinons pas les enfants à la naissance. Nous devons faire des efforts particuliers. Si nous ne vaccinons pas à la naissance, 20% de la population vont échapper à la prévention contre l’hépatite, a averti Mme Diallo.
A l’en croire, le Sénégal a la possibilité de vaincre les hépatites avec le vaccin d’autant que le coût a véritablement baissé et reste gratuit pour les enfants. ''Le Sénégal a une longue tradition dans la lutte contre les hépatites. De 1999 à 2004, le taux de prévalence est de 85%, et 17% étaient des porteurs chroniques'', a-t-elle informé.
Selon la spécialiste, cette lutte est une prévention contre le cancer du foie, car dit-elle, 80% des cancers en Afrique sont causés par les hépatites chroniques non traitées.
Par ailleurs, le professeur Aminata Sall Diallo a déploré la cherté du traitement des hépatites. ''Le traitement est cher et inaccessible. Les médicaments ne sont pas à la portée de tout le monde malgré (la) réduction (des coûts). C’est pourquoi nous voulons poser le débat au niveau international pour le financement et la subvention des médicaments'', a-t-elle expliqué.
De son côté, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Éva Marie Coll Seck, a invité les différents acteurs à travailler de manière intégrée pour vaincre les hépatites qui causent 1 million de morts tous les ans dans le monde. Elle a demandé aux experts en politique de santé publique de prendre en considération ''nos contextes, nos priorités de santé et l’accès équitable de toute la population pendant l’élaboration des stratégies de lutte contre les hépatites''. ''Nous allons privilégier les recommandations qui peuvent concerner toutes les populations pour ne pas accroître les inégalités d’accès aux soins et espérer, avec l’aide de l’Organisation mondiale de la santé, trouver un traitement accessible à tous'', a dit Mme Seck.
Cette rencontre a regroupé des experts en matière de politique de santé publique venant de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie.