Des ''cars rapides'' et ''Ndiaga Ndiaye'' se désolidarisent

Démarrée hier pour 48 heures, la grève du Syndicat national des travailleurs des transports routiers du Sénégal (SNTTRS) n'a pas connu le même succès que les précédentes dans la banlieue dakaroise.
A l'arrête de Bountou Pikine, l’un des carrefours les plus fréquentés de la banlieue, il n'y avait pas foule. Les clients qui devraient se rendre à Castor, Yarakh, Guédiawaye, et Thiaroye n’avaient pas de soucis pour s’y rendre car il y avait et à suffisance des ''cars rapides'' et quelques véhicules ''Ndiaga Ndiaye'', à défaut de bus. Seul hic, il fallait débourser 100 francs Cfa et qu’importe la distance et la destination. ''C’est 100 francs partout où vous descendez'', n'a cessé de répéter un apprenti au gabarit d’un lutteur. ''Je ne savais pas qu’il y avait grève aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils revendiquent d’ailleurs ? Les transporteurs doivent être plus tolérants'', a pesté une dame au teint clair, à Bountou Pikine.
Pour aller de Pikine au centre-ville de Dakar par contre, le choix se fait entre les bus Aftu et Dakar Dem Dikk. Lesquels étaient tout le temps bondés de passagers. Surtout pour ceux qui allaient à Petersen ou aux alentours du Palais de la République. Sinon, il faut casquer pas moins de 4 000 francs Cfa pour le taxi qui se rend à Dakar, ou la moitié et pour rallier Yarakh. ''Prenez les clients au lieu de faire la grève'', a lancé un coxeur (rabatteur) s'adressant à un conducteur de car ''Ndiaga Ndiaye''.
Quant aux voyageurs désireux de sortir de la région de Dakar, ils rebroussaient chemin à défaut de pouvoir payer 1500 francs Cfa (contre 1000 F Cfa) pour Mbour. Ceux qui allaient à Touba déboursaient plus chers, certains se sont vu proposer de payer 7500 F Cfa par des véhicules particuliers.
''Je conduis mon car, j’ai vu les autres le faire''
Pour leur part, les chauffeurs réfractaires au mot d’ordre de grève n'ont pas voulu trop s'épancher sur les raisons de leur choix. B. Der, un chauffeur de car ''Ndiaga Ndiaye'', sur le point de se rendre à Castor, vers 11h, a juste laissé tomber : ''Je travaille car j’ai vu d’autres transporteurs le faire, mais je n’augmente pas le prix. D’ailleurs j’en suis à mon premier voyage.''