''Il n’y aura pas de paix avec l’actuel ministre'', selon le Saes
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a fait part hier de ses doléances et de son insatisfaction par rapport à la gestion de son ministre de tutelle, Mary Teuw Niane.
''Il n’y aura pas de paix possible avec Mary Teuw Niane'', a déclaré le Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes), Seydi Ababacar Ndiaye, hier, lors d’un déjeuner de presse à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). ''La gestion de l’actuel ministre a maintes fois été épinglée du temps où il était recteur à Saint-Louis. Comment sommes-nous supposés placer notre confiance en de tels dirigeants ?'', a fait noter M. Ndiaye. S'il concède qu'il n'appartient pas au Saes de ''demander purement et simplement son départ'', le syndicat entend ainsi ''attirer l’attention du chef de l’État sur ses multiples travers, particulièrement ses tentatives de s’immiscer, à coup de décrets, dans les affaires internes (des) universités''.
Parmi les griefs contre le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le leader syndical cite les récentes réformes universitaires, particulièrement celle ayant trait à l’orientation des nouveaux bacheliers. Le Saes fait observer qu'elle a été mise en place sans égard pour ses revendications. De même, ces enseignants membres demandent qu’il y ait une suite à l’audit de l’Université annoncé par le gouvernement et qu’un bilan du travail accompli par la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur (CNAES) soit fait dans les plus brefs délais.
En outre, les syndicalistes exigent qu’on leur ''explique où sont passés les 5 à 7 milliards injectés dans le privé l’année dernière pour les orientations''. Ils ont estimé que le gouvernement était dans une logique de soumettre l’enseignement public à une ''concurrence déloyale'' du privé. Lequel, ont-il soutenu, serait en mesure de trouver les moyens de son propre financement via des sources extérieures à l’État. ''Le Saes est amer, de même que loin de partager l’enthousiasme du gouvernement car sa mission est de défendre l’enseignement public alors que le gouvernement est dans une logique de privatiser ce dernier. L’État veut faire des bénéfices mais l’enseignement n’est pas un domaine où l’on doit se préoccuper avant tout de gagner de l’argent. Nous n’avons pas élu un gouvernement de banquiers'', a pesté le chargé des revendications du syndicat, Mamadou Moustapha Sow.
Seydi Ababacar Ndiaye et ses camarades envisagent de déposer un mémorandum sur la table du gouvernement pour attirer son attention sur les conditions de travail des professeurs d’université.