Deux à trois cas découverts par semaine à l’hôpital pour enfants Albert Royer
Quelque deux à trois cas de trisomie 21 (T21) sont détectés chez des nouveaux nés à l’Hôpital d’enfants Albert Royer du Centre hospitalier universitaire de Fann, à Dakar, a indiqué le chef de service de néonatalogie, professeur Haby Sy Signaté.
Professeur de pédiatrie à la Faculté de médecine, pharmacie et odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), elle a dit, samedi, que la trisomie 21 était est ‘’un dérèglement génétique qui aboutit à une certaine déficience mental chez les enfants qui naissent avec cela’’.
‘’Dans la trisomie 21, les gènes ne sont pas anormaux, mais sont en excès. C’est ce qui est à la base de cette maladie. Une personne normale a 46 chromosomes. L’anomalie intervient lorsque l’enfant porte trois chromosomes 21 au lieu d’en avoir deux. C’est ce chromosome de trop qui est à l’origine de la maladie’’, a-t-elle expliqué.
Pr. Signaté donnait une conférence sur ‘’Les maladies pathologiques liées à la trisomie 21’’, lors de célébration de la journée d’Eunice Kennedy Shriver. Les autres médecins Kadja Regnault (cardiologue privé) et Idrissa Ba (pédopsychiatre à l’Hôpital de Thiaroye) ont pris part à la manifestation organisée par Special Olympics Sénégal et le Lion’s Club International.
Faisant toujours la genèse de cette maladie de la trisomie 21, Pr. Haby Sy Signaté a indiqué que 95% des anomalies intervenaient au moment de la formation de l’ovule ou du spermatozoïde. ‘’Dans deux tiers des cas, l’anomalie vient de l’ovule’’, a-t-elle signalé.
Le risque augmente avec l’âge de la maternité. Ainsi les femmes âgées entre 25 et 38 ans ont plus de risque de donner naissances à des enfants trisomiques. Toutefois, les statistiques aussi montré que la plupart des enfants trisomiques naissent de mères qui ont moins de 38 ans, vu qu’au-delà de cet âge, très peu de femmes font des enfants.
La T21 a été découverte en 1959 par un par un scientifique français, Lejeune. Depuis lors, les enfants porteurs de cette maladie ne sont plus appelés des ‘’bébés mongols’’, mais des ‘’trisomiques’’. Cette maladie n’est pas plus fréquente dans une région du monde ni chez une race (1 cas sur 700 ou 800 naissances).
‘’A priori, elle n’est pas liée à l’environnement ni à l’ethnie. Elle n’est pas comme la drépanocytose que l’on trouve chez les sujets africains. La trisomie 21 intervient lors de la conception du bébé quelle que soit la race’’, a souligné le chef de service de néonatalogie de l’Hôpital Albert Royer.
Les enfants trisomiques, du fait de leur anomalie congénitale, sont exposés à certaines maladies plus que les personnes normales, a signalé Pr. Signaté. Son avis est confirmé. Les deux autres spécialistes ont rappelé la nécessité de prendre charge très tôt les enfants, à partir de six mois. Mais, ont-ils déploré l’arrivée tardive des patients.
A propos de la prise en charge, les trois spécialistes ont fait part de la nécessité de d’une prise en charge médicale pluridisciplinaire avec un plateau médical relevé, en plus d’un accompagnement psycho-social du malade.
Les spécialistes ont invité les familles à accepter la maladie et surtout à ne pas abandonner ces enfants qui ont besoin d’affection pour trouver leur place dans la société. ‘’Notre image de la personne trisomique doit changer’’, ont-ils plaidé, solidairement.
APS