L'Anama lance un plan triennal
L’Agence d’appui aux marchands ambulants (Anama) compte sortir plus de 10 000 jeunes de la précarité. Elle a dans ce sens élaboré un plan stratégique 2013-2015 mettant l’accent sur le désengorgement des artères principales des villes du Sénégal, la formalisation des ambulants et l’approche emploi.
Décidé à ''assainir'' les principales artères des villes du Sénégal, l’Agence d’appui aux marchands ambulants (Anama) a élaboré un plan visant à aider 10 000 jeunes à sortir de la précarité. Présenté hier au ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel, Alioune Sarr, ce plan triennal 2013-2015 s’articule en trois grands axes majeurs : le désengorgement, la formalisation et l’approche emploi.
D'après son promoteur, l'initiative cible dès 2013 1 500 marchands ambulants, 3 500 en 2014 et 5 500 autres en 2015 appelés à ''libérer'' la voie publique de l'occupation anarchique. Dans ‘’sa phase première’’, le plan cherchera d’abord à régler le problème de la mobilité à travers l’utilisation d’infrastructures adaptées pour recaser les ambulants, a dit le directeur général de l’Anama, Salihou Keïta. Cela nécessitera, a-t-il souligné, une structuration des associations de marchands ambulants, notant que ses services en ont répertoriés plus de 83 aujourd'hui. ‘’Nous ne pouvons pas recaser tous les marchands ambulants. Nous ne savons pas qui est marchand ambulant et qui ne l’est pas. C’est pourquoi il faut aller vers un recensement des ambulants pour leurs permettre de bénéficier des services de l’Anama’’, a déclaré Salihou Keïta.
S'agissant du volet ''formalisation des ambulants'', l’Anama mise sur deux projets : le Programme d’éducation financière des marchands ambulants (Pefma) et le Programme d’alphabétisation et d’éducation à la citoyenneté des marchands ambulants (Paecma). L'objectif est de sortir les ambulants de la précarité grâce à un appui financier, et ce faisant booster le taux de bancarisation. A cet effet, des négociations sont en cours avec des institutions de microfinance et des banques classiques, à en croire M. Keïta.
Rien que dans la capitale Dakar, l'Anama dénombre plus de 5 400 marchands ambulants, avec un taux de progression de 5 à 10% par an. Cependant, ils participent à hauteur de 10% à la formation du Produit intérieur brut (Pib). Et le secteur constitue une niche d’emplois. ‘’Quel que soit le dommage que causent ces marchands ambulants, si on veut les enlever tous, on risque d’augmenter le taux de chômage. C’est pourquoi, ils ont besoin d’être accompagnés’’, a avisé M. Keïta.