Air France, belle dame de 80 ans et quelques soucis
La compagnie franco-néerlandaise est devenue un géant mondial des transports aériens grâce à une qualité de service reconnue. Mais aujourd'hui, elle doit faire face à une concurrence internationale impitoyable qui la pousse à faire le maximum d'économies possible.
La note reçue à EnQuête le met en relief : la compagnie aérienne Air France fête depuis hier les 80 ans de son existence après son inauguration au petit aéroport parisien du Bourget, exactement «le 7 octobre 1933 à 16 heures».
L'histoire sera célébrée sous toutes les couleurs, avec notamment une exposition intitulée «Le ciel passionnément» au siège de la compagnie, sans doute dans le périmètre de Roissy Charles de Gaulle, «des événements dédiés pour les salariés» car «Air France souhaite» que ces derniers «figurent au cœur de cette année anniversaire». En sus, «en partenariat avec Airbus, un Airbus A380 doté d'un logo 80 ans s'envolera ce soir (NDLR: hier) vers Johannesburg» alors qu'un autre Airbus A320 «arborera le même logo très prochainement. Ils conserveront cette livrée événementielle pendant un an».
La clientèle n'est pas laissée en rade, avec «de nombreuses surprises» pour eux «à bord». En particulier, «pendant un an, un grand auteur réservera chaque mois une surprise littéraire aux lecteurs d'Air France Magazine, autour du voyage». Et «tout au long de l'année, des produits aux couleurs des 80 ans seront proposés aux clients : menus papier, oshibori, trousses gobelets, distractions à bord, etc.»
Mais 80 ans après, et à la faveur de sa fusion avec la néerlandaise KLM, Air France est devenue un géant mondial des transports aériens et, comme tel, se trouve confrontée à une compétition impitoyable autant avec les mastodontes du secteur (américains, allemands, espagnols, asiatiques, etc.) qu'avec le low-cost du trafic intérieur français dont le turbulent irlandais Ryannair.
Et quand la compétition est dure, elle appelle des «plans sociaux» que d'aucuns nomment pudiquement «restructuration». En langage moins aérien, on parle de suppressions d'emplois, de reclassements, de retraite anticipée. Selon Frédéric Gagey, le nouveau PDG de la compagnie franco-hollandaise cité par le journal «Les Échos» (du lundi 16 septembre 2013), la réduction des effectifs concernerait «2 600 à 3 000 postes» «notamment avec le plan de départs volontaires, qui concernera toutes les catégories de personnel».
Les mesures d'économies d'échelles toucheront plusieurs postes de dépenses comme «les coûts de carburant (18%) et d'équipage (15%)», relevait le quotidien économique.
Sur le front européen, l'une des principales préoccupations aujourd'hui d'Air France-KLM réside dans le projet de prise de contrôle de la compagnie Alitalia. Une opportunité stratégique autant qu'une bonne affaire car «l'Italie est le troisième marché européen d'Air France et les synergies avec Alitalia pourraient générer de l'ordre de 50 à 100 millions d'euros de recettes par an pour Air France-KLM», lit-on dans Les Échos du 24 septembre dernier.
80 ans, cela se fête ! Pour les clients que rebutent les chiffres, Air France Magazine raconte «l'histoire culturelle de la compagnie : un 'voyage graphique' avec ses affiches, 'les couleurs du ciel' utilisées par les artistes, des 'échos de style' avec l'élégance de ses uniformes et la 'ligne Air France' avec ses salons, agences, etc.»