Publié le 22 Jan 2014 - 05:33
THIÈS - OUVERTURE 2E SESSION COUR D’ASSISES

Sall doit encore purger 45 jours, mandat d'arrêt contre ses acolytes

 

C'est le lever de rideaux pour la deuxième session de la Cour d’assises de Thiès qui a accueilli le monde judiciaire dans ses nouveaux habits d'apparat. Pour cette session présidée par Amed Fall, conseiller spécial à la Cour d’appel de Dakar, Pape Gana Guèye et Abdourahmane Diallo, juge au tribunal régional de Thiès, 21 affaires sont inscrites au rôle impliquant 52 prévenus...

6 ans de travaux forcés pour le voleur

Premier à être condamné, le sieur Mamadou Sall, à 6 ans de travaux forcés pour vol commis la nuit avec usage d’armes et violence. Il purgera encore 45 jours après avoir été placé sous mandat de dépôt le 3 mars 2008. Ces co-prévenus, Soulèye Dia alias Silèye, et Aly Dia alias Dienguélèle, jugés par contumace, sont poursuivis pour les mêmes faits. Ils ont écopé chacun 10 ans de travaux forcés.

La bande avait été cueillie par les gendarmes de la brigade de Mbour suite à une attaque survenue à Nianing-Poste. Sall avait été arrêté dans le village de Sinthiou Mbadane, mais il avait toujours nié les faits jusque devant la barre, en dépit du fait qu'un coupe-coupe et une arme à feu avaient été dénichés chez lui.

Estimant que la cour n’a pas assez d’éléments de preuves pour le condamner, ses avocats ont plaidé sa relaxe au bénéfice du doute. Ce qui n'a pas convaincu l'avocat général Mamecor Ndour. Le président de la Cour, Amed Fall,  a également lancé un mandat d’arrêt contre les deux complices fugitifs de Mamadou Sall.

«Les longues détentions, un mal nécessaire»

Lors de la cérémonie d'ouverture, l’avocat général Mamecor Ndour a affirmé que les longues détentions sont aujourd'hui «le souci majeur» des autorités judiciaires. Elles «sont décriées à travers la presse par les associations et les organisations des droits de l’Homme. C’est un sujet qui colle à l’actualité...»

De l’avis du parquet général, les dossiers criminels s'entassent à la Cour d’Appel de Dakar. «A ce jour, il y a 490 dossiers en instance d’enrôlement dont 235 relatifs aux infractions sur les stupéfiants. C’est volumineux, et c'est des dossiers assez effarants.» D'où son impatience que la réforme en cours du code de procédure pénal corrige ces imperfections. ‘’En matière de flagrant délit, lorsque la personne n’est pas jugée au bout de huit jours, le mandat de dépôt devient caduc. En matière criminelle, ce délai est porté à trois ans. 

Pour Mamecor Ndour, la détention provisoire est une mesure judiciaire qui porte atteinte à la liberté d’aller et de venir. «(Mais) c’est un mal nécessaire car on ne saurait laisser en liberté des individus soupçonnés de faits graves et qui apparaissaient dangereux... Dès lors, il faut chercher à en limiter le mal dont le plus caractéristique est la longueur’’.

Toutefois, il a indiqué que ce sont des dispositions de la loi qui rendent cette détention obligatoire. «(Par exemple, pour le délit de détournement de deniers publics, (c'est) la loi (qui) nous dit (qu'à) un certain seuil qu’elle fixe à un million de francs Cfa, la détention devient obligatoire.»

NDEYE FATOU NIANG (THIÈS)

 

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