Publié le 7 Mar 2014 - 11:38
FOIRE INTERNATIONALE DE L’AGRICULTURE ET DES RESSOURCES ANIMALES (FIARA)

En attendant qu’il y ait un peu plus de chats…

 

Le Cices de Dakar accueille depuis mercredi la 15e édition de la Foire internationale de l'agriculture et des ressources animales. Hier, un public enthousiaste mais peu nombreux a parcouru les stands d'exposants qui affichent tout de même leur optimisme quant aux retombées (sonnantes et trébuchantes) de l’événement.

 

Quinzième du genre, la Fiara 2014 se tient jusqu'au 18 mars prochain après avoir ouvert ses portes mercredi. L’événement, très attendu des population dakaroises, est l’occasion pour nos agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, commerçants ou, plus généralement, d’entrepreneurs du Sénégal et de la sous-région d’exposer à la vue de tous le fruit de leur labeur.

Ainsi, sacs de riz, céréales, produits locaux transformés mais aussi cosmétiques, tissus et même matériel électronique emplissent les stands qui pullulent, depuis hier au CICES, chaque produit ou objet étant mis en valeur de manière à attirer le regard du visiteur. L’attractivité des produits, on le comprend, est un facteur essentiel puisque souvent, deux à trois stands adjacents vendent tous à peu près des choses identiques.

‘’Nous produisons plusieurs catégories de produits mais, cette année, le choix a été de se consacrer aux céréales locales que nos groupements de travailleurs produisent, comme le riz, le niébé et le maïs. L’idée est de faire connaître ces produits en vantant leur qualité, comme le fait que certains soient des produits bio ou que d’autres soient des variétés nouvelles, comme le riz parfumé.

Il faut savoir séduire’’, explique Mme Diaw, responsable commerciale du stand Habitat-Africa… On comprend mieux la démarche quand on voit, à deux pas de là, qu’un autre stand vend en effet des produits qui, s’il ne sont pas en tout points similaires, sont néanmoins des céréales.

Si pour le moment les choses tournent au ralenti, le moral reste au beau fixe chez les exposants. Et pour cause ! Selon eux, l’affluence va croître de manière exponentielle d’ici quelques jours, le temps que les Dakarois se mobilisent. ‘’Nous fondons de grands espoirs sur cette édition de la Fiara.

Il s’agit de la 2e à laquelle nous assistons et l’année dernière, nous avons eu une belle marge de bénéfices. Pour le moment, il n’y a pas beaucoup de clients mais je suis convaincue que les choses vont aller en s’arrangeant’’, affirme une jeune Béninoise, venue vendre ses yards de Wax, ses colliers et ses lunettes de soleil, pour des sommes allant de 8 000 à 30 000 francs Cfa.

Un peu plus loin, la propriétaire d’un stand où se vendent des pots d’encens, morceaux d’ambre, beurre de karité et autres produits destinés aux femmes mariées, voit déjà la chance tourner en sa faveur. ‘’Le plus compliqué, en ce moment, c’est de trouver de la monnaie… Je n’ai que des coupures de 5 000 francs !’’ se plaît à dire la dame, trop occupée pour répondre à une ou deux questions.

Plus philosophes, les vieilles dames du stand d’en face observent la scène d’un œil impassible et, au détour d’une réclame impitoyable pour vendre du Mbouraké aux passants, expliquent avoir ‘’de très grands espoirs’’ quant à cette Fiara. Il est, à l’évidence, plus important pour ces dernières de dépenser de l’énergie à argumenter sur les mérites des produits exposés qu’à parler de plans sur la comète…

Si, pour l’ensemble, les exposants proposent des produits à usage plutôt ordinaire, qu’il s’agisse de plantes, de biens commerciaux ou d’animaux domestiques, certains font néanmoins dans le commerce de prestige… C’est notamment le cas du stand ‘’Colombophile’’, spécialisé dans le pigeon de race et de compétition.

‘’Ces pigeons que vous voyez là sont des athlètes ! Certains ont déjà fait des vols allant de Dakar à Matam. Ce dimanche, nous allons d’ailleurs tenir une cérémonie pour célébrer les plus performants d’entre eux. Ce sera ici à la Fiara et tout le monde y est convié. Si le sport n’est pas votre priorité, il y a aussi des pigeons de race, comme les Boulon français ou Boulon Pomeranie, qui sont en vente. Certains d’entre eux coûtent jusqu’à 400 000 francs Cfa!’’, explique le président des Colombophiles.

Il va y avoir de l’ambiance…

Sophiane Bengeloun

 

 

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