Le vieux Doucouré s’échappa
Même s’il a été touché à l’oreille, le vieux Doucouré demeure le seul ‘’malade mental errant’’ à avoir réussi à s’échapper alors qu’il était déjà pris dans les mailles de ses bourreaux. Portrait d’un fou pas comme les autres.
Il a fallu trois jours pour parvenir à le coincer. L’homme, un sexagénaire, est un véritable mystère. Un mythe tout simplement. Fou par moments, voyant par endroits. Emmitouflé dans des habits modestes, le vieux Doucouré est unique dans son genre et seul à pouvoir évoluer dans son monde. Cet homme, pendant ses moments de lucidité, s’adonne à la voyance et reçoit pas mal de clients surtout pendant le week-end. ‘’Malgré sa folie, moi, c’est mon marabout.
Il fait les cauris pour moi’’, confie Souleymane Sakho, un employé du CDEPS de Tambacounda où le vieux Doucouré passe la nuit et où il a été attaqué par les tueurs de malades mentaux. Ces derniers ont tenté de lui fracasser le crâne en lui jetant une grosse pierre sur sa tête. Mais le vieux Doucouré a réussi à esquiver l’arme fatale qui a touché son oreille. Avant que ses bourreaux ne reviennent à la charge, il a ameuté tout le voisinage qui est aussitôt venu à son secours.
Les malfrats eux, ont tout simplement pris la tangente sans jamais être appréhendés ou repérés. Avec lui, les autorités policières ont su que les malfrats sont un groupe d’individus qui rôdent pendant la nuit à la recherche de nouvelles victimes.
Malgré cet attentat à sa vie, le vieux Doucouré refuse toujours de dormir à l’intérieur du CDEPS où les employés lui ont aménagé un dortoir. ‘’On lui a proposé de dormir à l’intérieur du CDEPS, mais il a catégoriquement refusé. Sa famille loge au quartier Salikéné, mais il refuse d’aller là-bas’’, soutient M. Sakho.
Ayant élu domicile en face du trésor de Tambacounda, le vieux Doucouré erre toujours sans jamais se soucier que sa prochaine rencontre avec les malfrats peut lui être fatale.