Publié le 2 Apr 2014 - 10:18
Me DOUDOU NDOYE, AVOCAT

''La CREI n'existe pas parce que je l'ai fait supprimer en 1984''

 

Pour Me Doudou Ndoye, la décision rendue par le Conseil constitutionnel sur l'affaire Karim Wade n'a aucun fondement juridique car la Cour de répression de l'enrichissement illicite a été supprimée par lui-même depuis 1984 alors qu'il était garde des Sceaux. Aussi, demande-t-il la libération de Karim Wade et de tous les libéraux détenus dans le cadre de la traque des bien mal acquis. 
 
 
C'est un cours magistral que Me Doudou Ndoye a tenu hier sur la Cour de répression de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Pendant près de trois tours d'horloge, il a tenu en haleine toute une assistance composée entre autres des grandes figures de l'opposition sénégalaise dont le coordonnateur du Pds, Oumar Sarr, le leader de l'Urd, Djibo Leyti Kâ, Mamadou Diop Decroix et Mamour Cissé, sur une Cour qui, dit-il, n'existe plus dans l'attelage juridique sénégalais depuis 1984. 
 
''Avec les éminents juristes français Jean Benglia et Max Deprez, j'ai fait supprimer la CREI en 1984 alors que j'étais ministre de la Justice sous le régime d'Abdou Diouf'', a révélé le tonitruant avocat à la surprise de toute l'assistance. Poursuivant son propos, il soutient : ''Par erreur juridique, le Procureur spécial est affecté par décret dans une Cour qui n'existe pas, signe et met des gens en prison.''
 
Selon Me Doudou Ndoye, ''les membres du Conseil constitutionnel ont confondu la Cour sur l'enrichissement illicite et la loi sur l'enrichissement illicite qui existe toujours dans nos textes et qui n'a pas été abrogée''. À ce niveau, il estime qu'ils ont manqué de vigilance et de documentation en statuant sur une cour qui n'existe plus''.
 
À l'en croire, Cheikh Tidiane Diakhaté et ses camarades ont fait une mauvaise lecture des lois et de la constitution de notre pays en se fondant sur des lois inexistantes et en prenant des décisions tout à fait contraires aux intérêts de Karim Wade, dans les liens de la détention depuis plus d'un an''. Cette ''forfaiture'', selon lui, aura des conséquences ''diaboliques sur notre système judiciaire et sur la société sénégalaise''. 
 
Dans sa lancée, l’avocat révèle que ‘’c'est Abdoulaye Wade qui nous a privé du droit d'exceptions juridiques en abrogeant en 2008 l'article 92 de la Constitution de 2012 qui stipulait que le Conseil constitutionnel connaît de la constitutionnalité des lois et des engagements internationaux, des conflits de compétence entre l'exécutif et le législatif, des conflits de compétence entre le conseil d'État et la cour de cassation, ainsi que des exceptions d'inconstitutionnalité soulevées devant le conseil d'État ou la cour de cassation''. Mais, dit-il, ''ce n'est pas parce qu'il nous a privé de ce droit et qu'il se retourne contre lui que nous devons l'accepter''.
 
Pour lui, Karim Wade est victime d’un acharnement politique en ce sens que cette Cour n’est pas habilitée à le juger. En outre, il a jugé ''gravissime'' pour notre système démocratique toutes ces erreurs juridiques que ''la Cour suprême est en train de faire sur cette affaire''. À cet égard, il a invité le gouvernement à faire preuve d’humilité et à reconnaître ses erreurs en libérant Karim Wade ainsi que tous les autres responsables libéraux qui ont maille à partir  avec la justice dans le cadre de la traque des biens mal acquis. 
 
ASSANE MBAYE & SAMBA DIAMANKA (STAGIAIRE)
 

 

 

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