«J’avais une terrible soif de vengeance contre lui… »
K. Samb a été déféré au parquet après qu’il a tué le nommé P.A.J. Bop à coups de couteau à la suite d’une bagarre. Il a justifié son forfait par le fait qu’il nourrissait une terrible envie de vengeance à l’endroit de la victime qui ne cessait de l’injurier.
‘’Je sais que je n’avais pas le droit d’agresser physiquement P.A.J. Bop avec un couteau, mais mon action a été justifiée par un terrible désir de vengeance que je nourrissais à son endroit (la victime) après qu’il m’a injurié alors que je voulais uniquement le raisonner’’.
C’est en substance une des justifications que K. Samb alias Euleu a avancées lors de son audition après son acte meurtrier. La scène a lieu dans la nuit du 2 octobre aux alentours du rond-point SIPS, à Pikine. A la suite d’une altercation avec K. Samb, P.A.J. Bop est poignardé à l’aide d’un couteau, au niveau de la cuisse gauche. Une blessure grave et profonde qui le fait passer de vie à trépas en cours de route, alors que des éléments du Groupement national des sapeurs pompiers tentaient de l’évacuer à l’hôpital de Pikine.
Selon les conclusions médico-légales auxquelles EnQuête a eu accès, K. Samb est décédé suite à des hémorragiques secondaires avec une plaie de 3 cm de profondeur causée par une arme blanche sur la cuisse gauche. Ce qui lui a sectionné le quadriceps et le pédicule fémoral gauche et entrainé une hémorragie massive.
«Pris de panique, j’ai pris la fuite pour me refugier chez mon ami O. Fall»
Dès qu’ils ont été mis au parfum du drame, les hommes du commissaire Wally Camara du commissariat de police de Pikine sont intervenus au lieu de refuge du présumé meurtrier. Sur place, ils l’ont arrêté alors qu’il était en train de griller deux joints de l’herbe qui tue en compagnie d’un certain O. Fall, dans le but, dit-il, d’oublier l’acte qu’il venait de commettre, informent des sources proches du dossier.
Lors de son audition, K. Samb est revenu en détail sur les circonstances du crime dont il a reconnu être l’auteur. ‘’Je reconnais les faits. Mais ce jour là, il m’a traité de la même sorte que la veille, en m’injuriant. Il s’en est suivi une altercation, au cours de laquelle il m’a poignardé au ventre. Mais puisque je suis invulnérable au métal, le coup n’a pu me pénétrer. C’est ainsi que le couteau est tombé. Et les échanges de coups poing ont continué entre nous’’, raconte-t-il. «Je suis parvenu à récupérer le couteau et je lui ai planté un coup à la cuisse gauche pour l’affaiblir. Le coup était tellement violent, qu’il s’est mis à crier et à haute voix pour solliciter de l’aide auprès des riverains. C’est ainsi que, pris de panique, j’ai pris la fuite pour me refugier chez mon ami O. Fall et griller du chanvre indien afin d’oublier ce qui s’est passé.»
Lors de son face à face avec les enquêteurs du commissariat de Pikine, K. Samb a indiqué qu’il a eu à purger en 2007 une peine de prison de quinze jours pour détention et usage de chanvre indien. Son compère O. Fall, également, a avoué son penchant pour le chanvre indien.
P.A.J. Bop, maçon âgé de 30 ans, a été déféré pour les délits de meurtre et détention et usage de chanvre indien (DUCI), alors qu’O. Fall l’a été uniquement pour DUCI.
CHEIKH THIAM