Des scientifiques cogitent sur leur exploitation
Le 1er congrès du projet African Food Tradition Revisited by Research (AFTER) a démarré hier. Il vise à valoriser les aliments traditionnels africains afin d’améliorer leur qualité et favoriser leur accès au marché.
Créer une synergie internationale productive afin d’explorer les voies et moyens pour une valorisation des matières premières et aliments traditionnels africains. C’est l’objectif du premier congrès du projet African Food Tradition Revisited by Research (AFTER), organisé à Dakar le 11 et 12 novembre à Dakar en collaboration avec l’école Supérieure polytechnique et le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
Cette rencontre permet aux chercheurs de présenter l’ensemble des résultats de recherches obtenus durant 4 années de travaux, afin de contribuer à une dynamique de la sécurité alimentaire des pays africains. Selon le président du comité scientifique du projet, le professeur Mady Cissé, le secteur de l’agriculture peut favoriser de manière significative la croissance économique et contribuer à la création de richesses, susceptibles de faire reculer la pauvreté et le chômage des jeunes dans les pays africains et européens également. ‘’Cela passe nécessairement par l’amélioration de la qualité des aliments traditionnels fabriqués à partir de ces matières premières de qualité intrinsèque exceptionnelle’’, a souligné prof. Cissé.
Selon lui, l’Afrique regorge de matières premières aux qualités ‘’nutritionnelles, organoleptiques et sensorielles exceptionnelles’’. Cependant avec l’urbanisation et la mondialisation, les populations ont eu tendance à se tourner vers d’autres modes alimentaires qui, pour certains, sont à l’origine de l’augmentation de certaines pathologies. A cela s’ajoute ‘’une aggravation du déficit des balances commerciales de la plupart des pays africains, à cause en partie de la part très importante de l’importation des denrées alimentaires. Aussi la plupart des pays d’Afrique, certes en développement, sont-ils confrontés à de graves problèmes aussi bien de sécurité sanitaire des aliments que de sécurité alimentaire’’, a-t-il dit.
C’est sur le thème ‘’Valorisation des aliments traditionnels africains : innovations, qualité et accès au marché’’ qu’est axé ce congrès.
Pour le directeur général de l’ITA, Docteur Mamadou Amadou Seck, le secteur agricole occupe une place importante dans les économies des pays de la CEDEAO. ‘’L’agriculture joue également un rôle prépondérant dans la réalisation de la sécurité alimentaire des populations et par l’autoconsommation. Cependant, le premier défi auquel pourra faire face le secteur, c’est d’arriver à assumer sa fonction économique par la fourniture des matières premières nécessaires à l’industrie agroalimentaire. Les données récentes montrent que nous dépensons plus de 100 milliards pour l’achat de produit de Sers et plus de 60 milliards pour celui des produits laitiers. Donc ce congrès trouve son importance’’, a soutenu Dr Seck.
VIVIANE DIATTA