Publié le 15 Nov 2014 - 04:19
5ème RENVOI DU PROCES CONTRE PAPE ALBOURY NDAO

Karim Wade et le cabinet KPMG “retardent” le dossier

 

Prévu hier, le procès opposant Karim Wade à l’expert financier Pape Alboury Ndao a encore été renvoyé. Un énième renvoi sollicité par les avocats du fils de l’ex-président Wade qui souhaitent faire comparaître leur client ainsi que le patron du cabinet d’expert- comptable KPMG.

 

L’expert-financier Pape Alboury Ndao n’en peut plus des multiples renvois de son procès l’opposant à Karim Wade. Il est poursuivi pour tentative d’escroquerie à jugement et faux et usage de faux. Hier, c’était le 5ème renvoi. Les avocats de Karim Wade sont, une nouvelle fois, à l’origine du renvoi. Ils tiennent à faire comparaître Wade junior, partie civile dans cette affaire. Parce que selon Me Seydou Diagne, il y a beaucoup d’éléments que seul leur client peut expliquer. C’est pourquoi il juge sa comparution «extrêmement importante». Me Ciré Clédor Ly est venu en appoint en soutenant que « la partie civile et le prévenu sont les premiers témoins de leur cause ». Outre la comparution de leur client, les conseils de Karim Wade veulent faire comparaître l’expert-comptable Ndiaga Sarr, patron du cabinet d’expertise comptable KPMG, qui a eu à auditer les comptes de Dubaï port world.

« L’argument évoqué par mon confrère n’est pas pertinent, car il n’y a aucun texte de loi qui rend obligatoire la comparution de la partie civile», a réagi Me Samba Ametti. Selon lui, si la partie civile a fait une citation directe, c’est parce qu’elle a tous les arguments nécessaires pour asseoir son accusation. Pour finir, il a soutenu que leur client « tient à être jugé ». Son confrère Me Ndéné Ndiaye a abondé dans le même sens et déploré les multiples renvois. « A ce rythme, on ne jugera jamais cette affaire », a-t-il asséné.

Me Demba Ciré Bathily a réagi, en déclarant qu’il ne s’agit point d’une question d’obligation mais de droit, car toute personne, a-t-il dit, a le droit d’assister à son propre procès. Sur sa lancée, il a évoqué « la jurisprudence » Aïda Ndiongue qui a été extraite de prison, lorsque Khalifatoulaye Coulibaly lui a servi une citation directe pour voies de faits, injures et menaces. A ce titre, il a demandé au tribunal d’ordonner l’extraction de Karim Wade. Surtout que, selon les explications de Me Seydou Diagne, le parquet spécial de la CREI n’a pas toujours traité leur demande introduite depuis fort longtemps. Appuyant la demande de ses confrères, Me Amadou Sall a laissé entendre que tout comme le prévenu, leur client veut être jugé.

Après s’être concertés avec ses assesseurs, le président Al Hamdou Diop a demandé aux avocats des parties de convenir d’une date entre décembre et janvier. Finalement la date du 22 janvier a été choisie.

Le différend entre Karim Wade et Pape Alboury Ndao est lié au rapport que celui-ci a transmis à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Selon ledit rapport, l’ancien ministre est titulaire d’un compte de 47 milliards logé à Singapour.  

FATOU SY

 
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