Pourquoi il faut aller vers une francophonie économique ?
La francophonie n’est pas seulement culturelle, politique. Elle est aussi économique dans la mesure où les pays francophones représentent 16% du PIB mondial et 14% de la population mondiale. De bonnes raisons pour aller vers une francophonie économique dynamique.
Après la fin du 15ème sommet de la francophonie, place au forum économique francophone. Au-delà de la francophonie culturelle et linguistique, la francophonie doit être aujourd’hui un véritable espace économique. Ce forum est ouvert depuis hier au centre international de conférence Abdou Diouf, sous la présidence du Chef de l’Etat Macky Sall, en présence de l’ex-secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf et de l’ancien ministre des Affaires Etrangères de la France, Alain Juppé.
L’organisation internationale de la francophonie compte 57 Etats membres. Sur le plan économique, cette zone peut constituer un grand espace de libre échange. L’espace francophone est un poids économique non négligeable, selon le chef de l’Etat Macky Sall. Aujourd’hui, poursuit-il, il compte en son sein 14% de la population mondiale, 20% des échanges internationaux de marchandises, 16% du PIB mondial et 14% des réserves mondiales minières et énergétiques. Et grâce à cette langue commune, les pays francophones peuvent développer des échanges.
C’est tout l’intérêt de ce premier forum qui, d’après le chef de l’Etat, permet de répondre à certaines interrogations : ‘’Comment transformer tout ce potentiel en opportunités concrètes d’échange, de commerce et d’investissement ? Qu’est-ce qui fait que dans nombre de domaines, nous réussissons avec des pays et secteurs hors espace francophone ce que nous ne réussissons pas à réaliser entre nous ?, Au-delà de la langue, quelle facilité pour accompagner, promouvoir les échanges intra francophones ? Et comment en tant qu’Etat et gouvernement, pouvons-nous travailler ensemble pour faciliter les échanges entre nos secteurs privés? Autant de questions auxquelles il faudra trouver les réponses pour avoir un bon espace économique francophone.
‘’Dans un monde ouvert et globalisé, l’avenir de la francophonie ne peut se résumer aux problématiques de la langue, de la diversité culturelle et de la vie politique et institutionnelle. Cet avenir se jouera aussi de manière décisive sur le terrain de l’économie’’, informe Macky Sall. Cependant, il est judicieux de prendre en compte que ‘’nous ne vivons pas en autarcie, dans une logique d’auto défense et de repli sur soi’’, mais les pays francophones sont dans un monde de compétition dont la concurrence constitue l’une des règles d’or. Nos pays sont pour la plupart, dit-il, ‘’liés par des accords bilatéraux ou des mécanismes communautaires plus ou moins avancés’’.
Implication du secteur privé
Pourtant, malgré toutes ces donnes qu’il faudra prendre en considération, ‘’nous avons tous les atouts pour réussir un espace économique francophone dynamique, ajoute pour sa part l’ancien président de la République du Sénégal, par ailleurs ex-secrétaire général de la francophonie. D’après Abdou Diouf, le premier atout est ‘’cette langue que nous avons en commun’’. Ensuite, il y a l’environnement juridique qui est essentiel et l’Afrique a la chance d’avoir l’OHADA (organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique).
‘’L’Ohada est un marché intégré comme l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Mais notre force économique ne peut vivre et prospérer que dans le commerce, les échanges et l’investissement. En d’autres termes, il y a aussi certains défis qu’il faut relever pour réussir une bonne francophonie économique, d’après le Président Diouf. Et parmi ces défis, il note la ‘’bonne gestion des ressources naturelles’’, ‘’l’éradication de la pauvreté et surtout de l’extrême pauvreté’’, mais aussi et surtout que les personnes et les biens puissent circuler librement dans l’espace.
Le secteur privé a aussi une carte à jouer dans la recherche d’une mise en place d’une francophonie économique, appelle Macky Sall. Il revient au secteur privé, précise-t-il, de donner corps et âme à cette vision politique ; et aux Etats, il nous incombera de fixer les conditions nécessaires’’.
A. NG. NDIAYE