Publié le 5 Dec 2014 - 01:09
CONDAMNE A TROIS MOIS FERME POUR ESCROQUERIE FONCIERE

Multirécidiviste, il comparaît libre et se retrouve en prison

 

Bénéficiant d’une liberté provisoire, Souleymane Niang a comparu libre devant la barre où il a été attrait pour escroquerie. Coutumier des faits, il retourne en prison pour trois mois.

 

En franchissant le seuil de la salle 1 du tribunal, Souleymane Niang était loin de se douter qu’il ne rentrerait pas chez lui, hier. Il a été reconnu coupable d’escroquerie sur la personne de son ex-beau-frère Ndiack Mboup. Le petit frère de son ex-femme a porté plainte pour escroquerie foncière. La partie civile, un immigré basé en Italie, a expliqué qu’il a pris la décision de construire une maison au Sénégal, sur la demande de sa mère.

L’émigré s’en est ouvert à sa sœur qui à son tour en a parlé à son époux. Ce dernier lui a alors confié qu’il avait des terrains à vendre. Ayant une confiance aveugle en son époux, elle lui a remis toutes les sommes qu’il lui avait demandées : au total 13 millions. En échange, son mari d’alors lui avait présenté pas mal de terrains, pour qu’elle fasse son choix. Ensuite, le mari a tardé à lui donner les papiers. Désespérée, la dame s’en est alors ouverte à son frère qui a porté plainte, de retour au bercail. 

Souleymane Niang, la cinquantaine passée, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Comme système de défense, il a promis de payer intégralement ce qu’il doit à la partie civile. Elle a été enfoncée par son ex-femme qui a confié au juge que son ex-époux n’en est pas à son premier coup. «Quand nous étions mariés, il a plusieurs fois eu des problèmes avec la justice et c’est pour des cas similaires», a déclaré Fatou Niang Mboup. Selon elle, c’est ce comportement de son mari qui est à l’origine de leur divorce. «Lors de sa dernière incarcération, c’est ma maman qui lui préparait le repas au quotidien pour que je le lui apporte à la prison. A sa sortie, il a refusé d’aller la remercier pour son geste, j’ai donc décidé de lui demander le divorce», a-t-elle confié au juge.

De son mariage avec Souleymane, elle a fait savoir au juge qu’elle n’en a gardé que de mauvais souvenirs. «Je ne me rappelle même pas le nombre de fois où il me sollicitait et que je l’aidais, en tant qu’épouse, sans arrière-pensée. Il est resté pendant sept mois sans payer le loyer», a conclu le témoin. La réplique ne s’est pas fait attendre du prévenu qui a soutenu que son ex-femme veut profiter de cette situation pour lui nuire.

Me Borso Pouye Pouye au prévenu : «vous êtes un habitué du prétoire»

En faisant sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile Me Borso Pouye a insisté sur ce qu’elle a appelé la mauvaise foi du prévenu.  «Voilà un habitué du prétoire, un prototype de l'escroc. C'est comme ça qu'il a toujours travaillé», a-t-elle martelé. La robe noire a ensuite expliqué que lors de la dernière audience, il avait promis de rembourser mais, toujours en usant de fausses manœuvres. «Le jour de l’audience, il nous avait promis de nous rembourser.

Mais, il n’a pas pu le faire, car il a essayé de la même façon à escroquer une dame qui a été plus intelligente, en lui demandant des papiers. Ce qu’il n’a pas pu faire». Pour Me Pouye, le prévenu faisait du «suul buki, suli buki», alors que son client a peiné à trouver tout l’argent qu’il lui a remis. Pour réparer le préjudice subi, elle a demandé la somme de 20 millions.

Le procureur pour sa part a requis l’application de la loi. Au finish, Souleymane Niang a été condamné à trois mois de prison ferme. Il devra verser à son ex-beau-frère la somme de 15 millions à titre de dommages et intérêts.

NDEYE AWA BEYE

 

Section: