Eloges d’une légende vivante
Le 5 décembre 2013, le héros du peuple sud-africain, Nelson Mandela, tirait sa révérence à l’âge de 95 ans, après une vie entière consacrée à la lutte contre le régime de l'apartheid. Pour célébrer son premier anniversaire, le Sénégal lui a rendu ce weekend un hommage.
L’Afrique du Sud a fêté vendredi dernier le 1er anniversaire de l’icône anti-apartheid, Nelson Mandela. Pour rendre hommage à ce grand homme, le Comité sénégalais des droits de l’Homme (CSDH), en partenariat avec le Centre de recherche ouest-africain (WARC) et la structure # 4 Mandela, a tenu ce weekend un symposium sur le thème ‘’héritage de Nelson Mandela pour l’Afrique’’. Lors de cette rencontre, les différents panélistes ont rappelé tour à tour les valeurs prônées par ‘’Madiba’’ durant ses nombreuses années de lutte pour mettre fin au régime d’apartheid. Tous ont parlé de paix, de tolérance, de justice, des droits de l’Homme, d’Etat de droit etc.
Pour le président du CSDH, Alioune Tine, Mandela est une source d’inspiration intarissable pour les gouvernants, les jeunes, les peuples africains et pour toute l’humanité. ‘’Il a su construire une Afrique du Sud nouvelle et réconcilier son peuple dans le dialogue, à travers une Commission vérité, justice et réconciliation’’, a expliqué M. Tine. Mais, selon le président de l’organisation des droits de l’Homme, il y a une grande leçon que doivent retenir nos dirigeants politiques. L’alternance ! ‘’Nelson Mandela aurait pu régner à vie, mais au bout de 5 ans, il a préféré partir et laisser sa place à quelqu’un d’autre, après avoir consolidé les structures de base. C’est une leçon fondamentale pendant que des chefs d’Etat sont en train de tripatouiller les constitutions pour rester président à vie’’, a-t-il fustigé. A son avis, il est bon de rappeler l’exemple de Mandela aux gouvernants, au moment où le continent africain connait un problème de leadership.
Dans le même ordre d’idée, la Conseillère politique à l’ambassade de l’Afrique du Sud à Dakar, Thobeka Dlamini, pense qu’il appartient à la génération d’aujourd’hui de perpétuer l’héritage du père de la Nation arc-en-ciel. ‘’Il ne s’agit pas simplement de célébrer sa disparition. Nous devons savoir intégrer aussi dans nos pratiques les valeurs prônées par Mandela pour promouvoir la cohésion sociale’’, a souhaité la diplomate.
Pour sa part, le professeur Ousmane Sène a parlé d’un héros éternel. ‘’Le père de l’indépendance sud-africaine est né d’une famille royale. Et il pouvait y aspirer avec beaucoup d’honneur, mais il a préféré étudier le droit pour devenir avocat et se battre pour libérer son pays du joug de l’apartheid’’, a confié le responsable du WARC.
De son côté, le coordonateur adjoint du M23, Doudou Sarr, est d’avis que l’œuvre de Mandela s’adresse à tous les combattants pour la démocratie et non seulement aux chefs d’Etat. D’après l’ex ministre de l’Intégration africaine dans le premier gouvernement de Me Wade, les Sud Africains n’ont pas chanté la démocratie, mais ils l’ont fait. A ses yeux, c’est ce qui vaut aujourd’hui à ce pays le titre de Nation arc-en-ciel où Noirs, Blancs, Métisses, Asiatiques cohabitent maintenant sans discrimination.
Toutefois, de l’avis du professeur Aminata Niang, même si l’ex président sud africain a réussi à atteindre ses objectifs avec l’aide de son parti le Congrès national africain (ANC), il faut se garder de le personnifier. ‘’Comme tout le monde, c’est une personne qui a des forces et des faiblesses. Nous ne devons pas le mythifier’’, a déclaré l’enseignante en sciences politiques dans une université sud africaine.
MAMADOU DIALLO (Stagiaire)