Publié le 31 Dec 2014 - 23:53
RETRO ECONOMIE

2014 au rythme du PSE et de la découverte du pétrole

 

L’année 2014 a démarré, sur le plan économique, avec la tenue, au mois de février, du groupe consultatif. Cette rencontre tenue à Paris devant les Partenaires techniques et financiers a permis au Sénégal d’avoir des engagements de financements de près de 3 729 milliards de F cfa pour lancer le Plan Sénégal Emergent. Un programme qui a pour ambition de faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2035. La découverte de pétrole, au large des Îles du Saloum, au niveau du bloc de Sangomar Offshore Profond, a aussi marqué l’année 2014.

 

Le 24 février 2014, le Sénégal passe au groupe consultatif. Cette rencontre tenue à Paris, en présence du Président de la République Macky Sall, avait pour objectif de mobiliser auprès des bailleurs de fonds les ressources financières nécessaires pour financer les 27 projets phares du Plan Sénégal Emergent (PSE). Devant les partenaires, le Sénégal ne cherchait qu’un gap de financement de 1 852 milliards de F cfa. Un gap qui sera largement dépassé parce que la totalité des engagements nouveaux que le Sénégal a obtenu auprès de ses partenaires était de l’ordre de 3 729 milliards de F cfa. La réunion de Paris sera le début d’un long processus parce que le gouvernement doit lever tous ces engagements pour financer les 27 projets phares du Plan Sénégal Emergent.

L’objectif du PSE, selon les propres termes du Chef de l’Etat, Macky Sall, est d’assurer ‘’le bien-être de tous les Sénégalais à travers un développement homogène et inclusif’’. La principale vision du PSE est de faire du Sénégal ‘’un pays émergent à l’horizon 2035’’ avec une société solidaire dans un Etat de droit. Ainsi le PSE va s’appuyer sur trois grands axes principaux : ‘’ La transformation structurelle de l’économie à travers la consolidation des moteurs actuels de la croissance. ‘’ Le deuxième axe du PSE est une ‘’amélioration significative des conditions de vie des populations, une lutte plus soutenue contre les inégalités sociales’’. Enfin, le dernier est le ‘’renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et la consolidation de l’Etat de droit’’.

 Le PSE sera réalisé à travers un ‘’Plan d’actions prioritaires’’ (PAP) quinquennal adossé aux axes stratégiques. Le Plan triennal d’investissements prioritaires (PTIP) est ‘’le principal jalon de concrétisation du PAP et du PSE. Le PTIP s’inscrit dans une ‘’logique de réalisation des priorités du Plan Sénégal Emergent et d’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.

1 500 milliards pour les infrastructures

Parmi les projets phares du Plan Sénégal Emergent, on peut citer, entre autres, la Zone économique spéciale intégrée’’ à Diass, la ‘’construction d’un réseau de Tramway urbain de 35 kilomètres’’, l’aménagement de la ‘’cité des affaires’’, le développement des ‘’corridors céréaliers’’, la construction du ‘’port sec de Kaolack’’, de la ‘’deuxième université de Dakar’’ à Diamniadio. Ce qui fait que 46% des engagements de financements vont revenir aux infrastructures, soit près de 1 500 milliards de F cfa. Avec les projets et programmes en cours dans le PSE, le Sénégal vise un taux de croissance de 7% à l’horizon 2018 et l’émergence en 2035. Cette année, le taux de croissance est attendu à 4,5%. En 2015, les projections sont câblées à 5,4%. Des projections, qui selon certains services du ministère de l’Economie et des Finances, sont largement à notre portée avec la reprise des activités dans le secteur secondaire et la bonne tenue du tertiaire.

Autosuffisance en riz

D’importants projets concernent aussi le secteur de l’agriculture. Le Sénégal vise l’autosuffisance en riz à l’horizon 2017. Notre pays pourra atteindre cette ambition grâce à son programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS). Le PRACAS repose sur 4 grands axes majeurs : l’autosuffisance en riz, le développement de l’arachide, le développement de l’horticulture et le renforcement de la sécurité alimentaire et la résilience. Avec sa mise en œuvre, le Sénégal pourrait assurer son autosuffisance en riz en 2017 par la production de 1,6 million de tonnes de riz. Notre pays va aussi produire 350 000 tonnes d’oignons grâce au PRACAS. Ce qui lui permettra d’être autonome dans ce domaine. Il en est de même pour les fruits et légumes où une production de 100 000 tonnes est attendue pendant la même période. Pour conforter cet ‘’ambitieux programme’’, le chef de l’Etat a effectué dans la vallée une visite économique. L’objectif affiché par le gouvernement est l’exportation de ‘’0 kg de riz’’ à l’horizon 2017.

Découverte de pétrole

L’année  2014 est aussi marquée au Sénégal par une importante découverte de pétrole. La première annonce a été faite par la société CAIRN Energy. Il s’agit d’une découverte de pétrole à 1 427 mètres de profondeur sur le puits FAN-1, au large des Îles du Saloum, au niveau du bloc dénommé Sangomar Offshore Profond. La nouvelle sera plus tard confirmée par le Directeur général de Petrosen.  Lors d’une conférence de presse qu’il animait dans les locaux de sa direction, Mamadou Faye a  soutenu que cette découverte annoncée par CAIRN Energy est bien réelle.

Ce gisement découvert au niveau du bloc de Sangomar Offshore Profond est, selon M. Faye, la découverte la plus significative depuis l’exploration pétrolière au Sénégal.  A cet effet, les échantillons de pétrole recueillis à plusieurs niveaux de formation, les mesures faites de façon continue sur le forage avec une technologie de dernier cri, ont abouti à la conclusion selon laquelle le pétrole annoncé aux larges des Îles du Saloum  est bien plus qu’une réalité.

 Les réserves probables sont estimées à 2,5 milliards de barils tandis que les ‘’réserves prouvées’’ sont de l’ordre de 250 millions de barils. Depuis le début des opérations, 200 millions de dollars, environ 100 milliards de FCFA, ont été dépensés, avait souligné le Dg de Petrosen. Les opérations d’exploitation du pétrole, découvert aux larges des Îles du Saloum, seront conduites par le groupe britannique CAIRN Energy, CONOCOPHILIPPS (Etats-Unis), FIRST Australian Resources (Australie) et Petrosen.

 Ces quatre compagnies partagent le ‘’permis’’ d’exploitation du bloc de Sangomar Offshore Profond et les travaux de recherche ont été dans le cadre d’un partage de production, avait rassuré Mamadou Faye. La Société des pétroles du Sénégal détient 10% de parts portés. ‘’Les 10% de Petrosen dans le projet, c’est Petrosen en temps que société, ce n’est pas la part l’Etat’’, avait tenu à  préciser le Directeur général de Petrosen.

Toutefois, Petrosen peut voir ses parts passer à 20% si les opérations d’exploitation réussissent. ‘’Sur l’ensemble des contrats que nous avons signés jusqu’à ce jour, l’Etat a, au moins, plus de 60% des gisements de petites dimensions. Dans les grands gisements, l’Etat a une part qui approche les 80%. Les contrats que nous signons ne sont pas léonins’’, poursuivait-il.

Cependant, la sortie de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade lors du meeting du Front patriotique à la place de l’obélisque a été un ‘’cheveu dans la soupe’’. Cette déclaration de Wade  accusant le frère du chef de l’Etat, en l’occurrence, Aliou Sall, par ailleurs maire de la ville de Guédiawaye, de détenir des actions dans la société Petro-Tim va tenir en haleine tout un peuple. Et malgré la sortie tout dernièrement du Chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dionne pour livrer sa part de vérité, la polémique ne cesse d’enfler. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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