Oumar Mamadou Balde crache ses vérités
Nommé le 7 janvier 2015 gouverneur de la région de Matam, le désormais ex-préfet de Thiès, Oumar Mamadou Baldé, a fait ses adieux hier à la presse thiessoise. Une occasion pour lui de revenir sur deux brûlants dossiers qu’il a eu à gérer sous son magistère. C’est le temps de la parole !
‘’Je n’en ai jamais parlé. A l’occasion d’une Korité, on m’a même posé la question sur l’arrêté portant reprise des travaux de la cimenterie Dangote et j’avais trouvé une réponse intelligente en disant que pour un commis de l’Etat, il y a le temps du silence et celui de la parole. J’étais alors dans le temps du silence. Aujourd’hui, je suis dans celui de la parole’’, a lâché l’ex-préfet de Thiès Oumar Mamadou Baldé. Pour ce dernier qui a eu à gérer durant 18 mois les dossiers brûlants du département de Thiès, deux d’entre ces dossiers ont particulièrement retenu son attention. Plus précisément celui qui opposait le Nigérian Aliko Dangote et les membres de la famille de feu Serigne Saliou Mbacké ; et le recasement des populations sous l’emprise de l’aéroport international Blaise Diagne.
Très en verve, l’autorité administrative de renseigner sur l’arrêté autorisant le démarrage des travaux de la cimenterie : ‘’Je n’ai pas pris cet arrêté parce que j’étais pour ou contre une quelconque de ces parties prenantes du contentieux. Je ne les connais même pas. J’ai pris cet arrêté pour les 4 000 emplois que le Sénégal va gagner dans cette entreprise. Si avec le démarrage de la cimenterie, des Sénégalais gagnent quelque chose, parviennent à nourrir leur famille et à assurer leur dignité, moi je suis déjà satisfait. C’est la même chose pour l’aéroport international Blaise Diagne’’. Et Oumar Mamadou Baldé de poursuivre : ‘’Quand les 3 000 emplois de l’Aibd arriveront à se concrétiser, je serai déjà parti. Je serai loin mais satisfait.’’
A l’en croire, à son arrivée à la tête du département, les négociations étaient bloquées entre l’Aibd et les villages riverains. Mais, dit-il, grâce au travail de dur labeur de son équipe, les populations de Mbadatte, Khessoukhate et Kathialite ont accepté d’être déplacées. ‘’Pour les deux cas de figure, Dieu m’est témoin, je l’ai fait par pur patriotisme et si c’était à refaire demain, je suis prêt à le faire’’, dit-il. Non sans faire des révélations : ‘’Ceux qu’on avait envoyés pour me menacer de mort n’oublieront pas de sitôt la réponse que je leur ai servie dans mes escaliers. Je leur ai dit : si Dieu accepte la volonté de ceux qui vous ont envoyé pour me menacer et que je meurs en faisant ce que j’ai à faire, je serai fier qu’on ramène ma dépouille dans ma région natale à Kolda. Dieu ne l’a pas fait pour le moment et je suis convaincu qu’Il ne me tuera pas pour cela’’, croit-il savoir.
NDEYE FATOU NIANG (THIES)