L’Ofor explore des solutions alternatives
L’alimentation de l’ensemble du territoire nationale en eau ne peut pas être réussie en se limitant à l’exploitation des forages. Car, selon Lassana Gagni Sakho, directeur de l’Office des forages ruraux (OFOR), «les problèmes ne sont pas conjoncturels, mais plutôt structurels». Pour réussir la mission, régler les difficultés d’accès en eau dans les deux années à venir, l’OFOR veut rependre le réseau hydraulique sur tout le territoire national et améliorer la qualité. Par ricochet, l’Office veut résoudre le problème de la cherté du liquide qui a un coût élevé.
Il ressort de l’atelier de réflexion stratégique qui s’est tenu hier à Saly que la construction abusive des forages n’est pas la solution, parce que leur exploitation approfondit la nappe d’eau. C’est pourquoi l’OFOR réfléchit à des solutions alternatives pour alimenter en eau toutes les populations, quel que soit l’endroit où elles se trouvent.
Ainsi, le directeur technique Mboundor Madioum a cité différentes options pour exploiter l’eau potable et la mettre à la disposition de la population, à bas prix. «L’expérience du transfert en eau, dans le Ndiosmone et le Palmarin (région de Fatick) est un exemple. L’eau qui alimente cette zone provient de l’exploitation de la nappe souterraine de Thiès. En effet, à partir d’un endroit, on draine l’eau dans une autre zone où la nappe est impropre à l’exploitation. Il faut aussi utiliser l’eau de surface qui est en abondance dans certaines zones du pays, mais dont l’exploitation est très faible», explique le directeur technique.
Seulement dans l’extraction de l’eau souterraine, les risques et les efforts sont énormes, parce que la qualité est déficitaire dans certaines zones où le taux de fluor est à un niveau très élevé. Ce fluor peut s’attaquer à la gencive et aux os, reconnaît-il. C’est pourquoi, le système de transfert de l’eau va être une aubaine pour les populations qui ont des difficultés d’accès. A Kolda où l’eau de surface est monnaie courante, la population rencontre d’énormes difficultés. Selon Moustapha Thiam, chef de division hydraulique de la région, seuls 85% de la population ont accès à l’eau potable.
André BAKHOUM