Publié le 15 Nov 2024 - 17:39
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION

RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes

 

À la veille des élections législatives, Reporters sans frontières (RSF) a appelé les futurs députés à s’engager à mener quatre réformes visant à restaurer une liberté de la presse pleine et entière. Ces réformes consistent en la suppression des peines privatives de liberté pour les infractions de presse, la criminalisation du cyberharcèlement visant les journalistes, l’instauration d’une meilleure transparence des médias et de leur financement, ainsi que la facilitation de l’accès à l’information d’intérêt général.

 

Pour restaurer la liberté de la presse et lutter contre les violences perpétrées sur les professionnels des médias, Sadibou Marong, le directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, a appelé les députés de la 15e législature à adopter, dès leur entrée en fonction, quatre réformes prioritaires afin de protéger les journalistes et de favoriser le droit à l’information. Ces réformes, énumérées par M. Marong, incluent la suppression des peines privatives de liberté pour les infractions de presse. Il explique : "Le Code de la presse voté en 2017 prévoit de lourdes peines privatives de liberté pour les infractions de presse. Il est temps de les supprimer et de garantir qu’aucun journaliste ne sera privé de sa liberté pour avoir exercé son métier."

De même, il a appelé à criminaliser le cyberharcèlement visant les journalistes. Selon lui, en visant délibérément des hommes des médias, "les auteurs de ces attaques en ligne s’en prennent non seulement aux droits des personnes ciblées, mais également au droit à l’information des citoyens sénégalais." Une commission parlementaire transpartisane pourrait être mise sur pied afin de réfléchir à la pénalisation de certaines formes de cyberharcèlement et à retenir le ciblage de journalistes comme une circonstance aggravante.

Dans le même ordre d’idées, Sadibou Marong a demandé de favoriser l’accès à l’information d’intérêt général. Il estime que la loi sur l’accès à l’information d’intérêt public doit être votée et promulguée sans délai afin de fournir aux journalistes sénégalais la possibilité de remplir leur mission essentielle d’information dans des conditions satisfaisantes.

Enfin, il a appelé les futurs représentants du peuple à instaurer une meilleure transparence des médias et de leur financement. Selon lui, "des règles plus précises relatives à la transparence des médias, en particulier ceux qui diffusent des programmes d’information générale, devraient être introduites dans la loi. Cette dernière devrait également interdire aux personnalités physiques exerçant des responsabilités publiques nationales de premier plan (ministres, députés, hauts fonctionnaires, etc.) d’être actionnaires majoritaires d’un média."

Dans le même sillage, le directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF a rappelé que de nombreux journalistes ont été emprisonnés sur des bases fallacieuses, agressés dans l’exercice de leurs fonctions ou cyberharcelés en raison de publications ou d’opinions. Par ailleurs, il a indiqué que les difficultés économiques des médias, ainsi que les accointances de certains avec des personnalités politiques, ne favorisent pas l’émergence d’un écosystème sain.

FATIMA ZAHRA DIALLO

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