Publié le 20 Aug 2015 - 21:19
MARCHE AVORTÉE DE L’OPPOSITION

La police décapite la manifestation...

 

La marche tant chantée par les libéraux n’a pas eu le succès escompté. Les forces de l’ordre ont envahi en masse la place de l’obélisque et les manifestants ont fini par abdiquer.

 

Ils étaient déterminés. Prêts à faire face. Et sont même allés jusqu’à déchirer l’arrêté préfectoral leur notifiant l’interdiction de leur marche d’hier. Les libéraux avaient promis de foncer tête baissée, de braver l’autorité et de se mobiliser en masse à la place de l’Obélisque pour rallier la poste de Médina. Mais hier, le décor était tout autre. Jusqu’à 15h, la place mythique n’avait enregistré aucun manifestant, les policiers quadrillaient  les lieux et veillaient à l’ordre.

 La consigne était claire, personne ne pouvait passer plus de cinq minutes sur place sans être inquiété : ‘’Pourquoi êtes-vous là ? Attendez-vous quelqu’un ? Circulez ! Peut-on voir votre carte professionnelle ?’’ Voilà en substance à quoi on pouvait s’attendre. De temps à autre, une voiture remplie d’éléments armés jusqu’aux dents parcourait les alentours dans le but de débusquer d’éventuel récalcitrants. Le temps passe et  point de militants. Cette quiétude sera perturbée par l’arrivée de Marie Aw, membre du comité directeur et d’autres militants du Pds. Vêtue d’une tenue blanche, une photo de Karim Wade accrochée au cou, la militante libérale et ses partisans scandent le nom de Wade fils. ‘’Nous sommes au courant que la manifestation était interdite mais on tenait à venir pour exiger la libération de notre président Karim Wade.

La décision des Nations unies doit être respectée, notre pays ne doit pas être au-dessus des lois’’, dénonce Marie Aw. Déterminée à aller jusqu’au bout, la libérale continue de lancer des invectives contre le régime en place. Le tout accompagné d’un concert de gestes enjoués. Les œuvres de Madame Aw n’enchantent pas les riverains de la place de l’Obélisque qui demandent simplement aux libéraux de rejoindre le lieu de la manifestation. ‘’Libérez les devantures de nos maisons, vous ne faites que nous porter préjudice !’’ lance un riverain. Une invite mal prise par les militants du Pds qui le traitent de tous les noms d’oiseaux et même de corrompu par le pouvoir.  Excédées par ce manège, les forces de l’ordre finiront par intervenir et arrêter Marie Aw, sous les vivats  des militants.

A 16h 30mn, d’autres responsables se pointent. Au milieu de cette agitation, Pape Samba Mboup, Saer Tambédou et Pape Saer Guèye seront arrêtés et embarqués par les policiers. Les arrestations s’accentuent et trois autres militants dont deux femmes y passeront. (Ils seront libérés tard dans la soirée d’hier). Le temps passe, les choses se corsent et la presse fut la principale cible des policiers en un moment. Mais les confrères restent intrépides.

Et l’annonce de l’annulation de la marche sur les ondes de la Radio Futurs Médias (Rfm) ne freinera pas non plus l’ardeur des pisse-copie. Ils seront finalement conviés devant le lycée Kennedy pour faire face aux responsables  libéraux. Ce sera le début d’une petite marche qui sera bientôt dispersée par les policiers. Peu de temps après, le coordonnateur du Pds, Omar Sarr, apparaît ceinturé de Mayoro Faye, Mamadou Diop Decroix et d’autres militants libéraux à bord d’une voiture grise. Leur objectif : faire une déclaration à l’intérieur de leur véhicule, mais c’était sans compter avec la présence des forces de l’ordre. Devant la persistance des militants, les policiers finiront par disperser la foule avec des jets de grenades lacrymogènes et des arrestations. Finalement, Oumar Sarr et ses frères  libéraux s’adresseront à la presse à quelques encablures de la Place de l’Obélisque. Et c’était pour annoncer l’annulation de la marche suite au décès du grand tambour-major Doudou Ndiaye Coumba Rose.

Un nouveau rendez-vous est pris pour demain vendredi, pour une nouvelle manifestation, cette fois-ci autorisée. 

HABIBATOU TRAORE(STAGIAIRE)

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