Les révélations de Jeune Afrique
En février 2012, à la veille du second tour de la présidentielle, le candidat Macky Sall s'engageait à réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans et d'appliquer cette mesure à son premier mandat s'il est élu président de la République. Cette promesse maintes fois réitérée depuis son élection lui a valu les hommages de la Maison Blanche et de l'Elysée.
Le magazine Jeune Afrique qui consacre une part belle à notre pays dans son dernier numéro paru ce dimanche, fait savoir que la gestion de ce dossier par Macky Sall est loin d'enthousiasmer au Sénégal où plusieurs camps ont des opinions différentes sur le sujet. Mais c'est surtout le camp présidentiel qui s'oppose à cette réforme voulue par Macky Sall qui a attiré l'attention de Jeune Afrique. Parmi plusieurs obstacles potentiels à cette réforme, J.A mentionne le calendrier et les incertitudes relatives aux contours du référendum.
Rappelant que la réduction de la durée du mandat présidentiel devrait être noyée dans ce référendum portant sur un paquet de changements institutionnels soumis aux Sénégalais en mai 2016, Jeune Afrique envisage un scénario assez intéressant sur un revirement possible de cette promesse de Macky Sall par un subterfuge sur le dos du Conseil constitutionnel. Il s'agirait, selon Jeune Afrique, de faire en sorte que le Conseil constitutionnel rejette la réduction de la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans.
S'appuyant sur les explications de certaines personnes dont le politologue Babacar Justin Ndiaye, Jeune Afrique fait savoir que Macky Sall étant tenu de consulter les "Cinq sages" avant de soumettre le référendum à son peuple, tout porte à croire que l'orthodoxie pourrait inspirer le Conseil constitutionnel à dire niet. L'argument majeur serait que Macky Sall a prêté serment sur la Constitution laquelle lui fixe un mandat d'une durée de sept ans. Et comme une nouvelle réforme ne saurait que modifier un mandat à venir et non celui en cours, Macky Sall garderait alors son fauteuil jusqu'en 2019.
Il s'agirait alors pour Macky Sall de maquiller un revirement qui lui serait trop préjudiciable si lui-même revenait ouvertement sur sa promesse, selon J.A. Un scénario que refuse d'envisager le rewmiste Thierno Bocoum dans J.A. Le camarade d'Idrissa Seck évoque une loi d'exception qui peut être rétroactive et rappelle que la position du Conseil constitutionnel n’est que purement consultative.