La gauche se positionne
La gauche sénégalaise fédère ses forces pour se présenter à la prochaine élection présidentielle. En conférence de presse hier, ‘’Yoonu Askan wi’’/ mouvement pour l’autonomie populaire de Madièye Mbodji et le Front national de salut public ‘’mom sa rew’’, dirigé par éont signé un protocole de projet de fusion. Ces deux mouvements ont profité de l’occasion pour décliner les ambitions des forces de gauche.
Le ton est donné. Il faudra désormais compter sur la gauche pour la prochaine élection présidentielle. Cette frange de la classe politique sénégalaise a ainsi décidé d’unir ses forces pour la conquête du pouvoir. C’est dans ce contexte que le Front national de salut public / ‘’Mom sa rew’’ de Malick Noël Seck et ‘’Yoonu askan wi’’/ mouvement pour l’autonomie populaire dirigé par Madièye Mbodji se sont fusionnés hier pour l’unification de la gauche afin de présenter une candidature unique.
‘’Une candidature de la gauche nous semble nécessaire pour participer aux élections législatives comme présidentielle sous notre propre bannière.’’, a déclaré d’emblée Madièye Mbodji. Le porte-parole de Yoonu askan wi renseigne que des consultations sont entamées au niveau de la gauche afin de dégager une position officielle. ‘’Ce principe doit guider l’activité de toutes les formations de gauche. Certains partis sont en train de discuter à l’interne, mais le débat reste ouvert. Même s’il n’est pas encore pris en charge au sein de la Cds (Confédération pour la démocratie et le socialisme). Cependant, chaque composante de la confédération a son point de vue’’, fait savoir M. Mbodji. Selon ce dernier, cette candidature est chevillée autour de la conclusion des assises et l’avant-projet de la Cnri (Commission nationale des réformes institutionnelles).
Pour Malick Noël Seck, ceux qui se disent ‘’anti-impérialistes et nationalistes ne peuvent plus servir de béquilles et de roue de secours à des formations qui travaillent à contre-courant de ce que nous croyons’’. Le secrétaire général de ‘’Mom sa rew’’ est convaincu que le Sénégal a besoin d’une troisième alternance. ‘’Il faut arrêter de penser qu’il n’existe que les socialistes et les libéraux pour diriger le pays. Il y a une troisième voie et c’est à nous de convaincre le peuple de nous porter au pouvoir afin de changer leurs conditions de vie’’, déroule l’ancien militant du Parti socialiste.
Par ailleurs, ce protocole d’accord de fusion entre ‘’Yoonu askan wi et Mom sa rew’’ vise à mettre fin à ‘’l’émiettement de la gauche’’. ‘’Nous sommes prêts à toutes les formes d’organisation et d’unité possibles, c’est un appel aux forces de gauche’’, déclare Madieye Mbodji. A l’en croire, cette fusion est ‘’un appel à aller vers l’essentiel sans nier nos différences, pour prendre en charge tous les hommes et femmes organisés politiquement en vue de transformer notre pays’’. En ce qui concerne les réformes institutionnelles, le Front national de salut public / ‘’Mom sa reew et ‘’Yoonu askan wi’’/ mouvement pour l’autonomie populaire estiment qu’il y a un écart entre les 15 réformes proposées par le chef de l’Etat et les conclusions des assises nationales.
Sur la réduction du mandat présidentiel, Me Seck et Cie mettent en garde le Chef de l’Etat. ‘’Que cela soit cinq ou sept ans, nous sommes dirigés par des personnes qui travaillent pour la Fmi ou la Banque mondiale. Macky Sall et le fils de Wade, je ne les dissocie pas, ce sont des gens qui ne tiennent pas parole’’. Les deux mouvements n’ont pas manqué de condamner la caricature offensante du fondateur du ‘’mouridisme’’, Cheikh Ahmadou Bamba, publié sur le site du journal ‘’Jeune Afrique’’.
HABIBATOU TRAORE