Publié le 12 Mar 2016 - 22:08
OUSMANE SONKO (PRESIDENT DE PASTEF)

‘’Le référendum est déloyal et anticonstitutionnel’’

 

Après avoir saisi la chambre administrative de la Cour Suprême d’un recours aux fins de sursis à exécution et d’annulation du référendum, pour excès de pouvoir, le Parti les Patriotes du Sénégal a lancé hier une pétition nationale et internationale pour le triomphe du NON.

 

Le Front du refus s’élargit au fur et à mesure qu’on s’approche du référendum du 20 mars prochain. Le parti les Patriotes du Sénégal/ Pastef vient en effet garnir le rang de ceux qui pensent que le référendum n’a plus sa raison d’être dès lors que le président de la République, Macky Sall n’a pas respecté sa parole donnée de réduire son mandat de 7 à 5 ans et de se l’appliquer au mandat en cours.

‘’Dispositions dangereuses’’

Selon le président dudit parti, le référendum ne permet de réaliser aucune avancée significative et consolidante, ni pour notre démocratie et son système politique, ni pour la vitalité de nos institutions. Pis, ‘’il comporte des dispositions dangereuses et permissives qui, à bien des égards, nous ramènent des décennies en arrière’’, à en croire l’inspecteur des Impôts et des Domaines qui s’est lancé en politique tout récemment. Ousmane Sonko pense ainsi que ‘’le référendum entraine un coût budgétaire irrationnel’’. Pour le leader de Pastef, son coût est même sous-évalué. Contrairement aux sommes avancées par le ministre de l’Intérieur, Ousmane Sonko soutient que le référendum coûtera au minimum 15 milliards de nos francs au contribuable si on prend en compte toute la manne financière déversée sur les populations pour ‘’acheter’’ leurs voix.

Recours pour sursis à exécution

Les Patriotes du Sénégal ont par ailleurs soulevé des motifs d’inconstitutionnalité pour disqualifier le référendum auquel le président Macky Sall invite les citoyens sénégalais le 20 mars prochain. C’est pour cette raison qu’ils ont saisi d’ailleurs le 8 mars dernier, la chambre administrative de la Cour Suprême du Sénégal d’un recours aux fins de sursis à exécution et d’annulation, pour excès de pouvoir, des décrets n° 2016 – 262 du 19 février 2016, 2016 – 306 du 29 février 2016 et 2016 – 261 du 18 février 2016, pris par le président de la République et portant respectivement organisation d’un référendum, publication du projet de loi portant révision de la Constitution et fixant la date du référendum.

Ces violations portent notamment selon les camarades de Ousmane Sonko, sur ‘’la convocation du corps électoral en pleine révision ordinaire du fichier, l’organisation du vote des corps militaires et paramilitaires le jour du démarrage de la campagne au mépris du droit minimum à une information juste et équilibrée’’. Mais aussi sur ‘’la composition des bureaux de vote, la violation de la constitution et la non-conformité à l’esprit général de la constitution et aux principes généraux du droit invoqués dans la décision du Conseil constitutionnel n° 1/C/2016 du 12 février 2016’’.

Compte tenu de tous ces griefs soulevés, les Patriotes du Sénégal ont en effet initié et lancé une pétition nationale et internationale pour le triomphe du NON. Ils ont ainsi appelé à un vote massif en faveur du NON pour disent-ils ‘’infliger au président de la République une sanction exemplaire qui servira de leçon à tous les hommes politiques’’. 

ASSANE MBAYE

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