Mounirou Sy et Ismael Madior Fall recadrent leur ‘’maître’’
Le présidium du Oui a initié hier un panel portant sur les réformes institutionnelles et le référendum. Une occasion pour les constitutionnalistes de revenir sur la position du Conseil constitutionnel.
L’ancien ministre de la justice a ressuscité le débat sur ‘’l’avis ou la décision’’ rendue par le Conseil constitutionnel. Dans un entretien avec la Rfm ce week-end, Serigne Diop soutenait que le Conseil constitutionnel a rendu un avis et non une décision. C’est dans cette lancée que l’ancien Médiateur de la République estime que le professeur Ismael Madior Fall et Mounirou Sy se sont trompés sur toute la ligne en soutenant le contraire. Un panel organisé hier par le présidium du OUI a servi de tribune aux deux ‘’disciples’’ pour recadrer leur ‘’maître’’.
Et c’est le professeur Mounirou Sy qui a ouvert le bal. En effet, le constitutionnaliste et membre du mouvement Fekke ma ci boole ne s’est pas fait prier pour réagir. ‘’Ce n’est pas le nombre qui détermine la vérité mais la qualité du discours et l’objectivité dans la démonstration’’, a fait savoir le constitutionnaliste Sy. Pour sa part, Ismael Madior Fall a jugé nécessaire ‘’de trancher le polémique à la Faculté de droit avec des arguments scientifiques’’.
Cependant, le conseiller juridique du Chef de l’État est d’avis que ‘’chacun peut défendre son avis ou son point de vue sans émotion. Il faut juste le faire avec raison’’. En tout cas le Professeur Ismaël Madior Fall estime qu’avec ce référendum, Macky Sall s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. ‘’Depuis 1960, notre pays a connu 138 révisions constitutionnelles et le Chef de l’Etat a considéré qu’il fallait apporter sa pierre à la Constitution. Ce projet de réforme est le plus profond et le plus consolidant et il en a fait une affaire populaire’’, a-t-il soutenu.
De son côté, le Premier ministre par ailleurs modérateur de la rencontre est largement revenu sur les 15 points soumis au référendum du 20 mars 2016. ‘’Contrairement à ce que soutient l’opposition, cette réforme constitutionnelle a fait l’objet d’une large concertation. Macky Sall a dégagé un budget de 700 millions pour mettre sur pied la Cnri dirigée par Amadou Makhtar Mbow. Cette équipe a fait le tour du pays pour discuter avec toutes les couches sociales’’, a fait savoir Mahammed Boune Abdallah Dionne. Ainsi, de l’avis du Chef du gouvernement, ‘’Macky Sall était en faveur de la tenue d’élections en 2017 car les élections intermédiaires n’arrangent personne’’. D’après le premier ministre, le Président de l’Apr souhaite faire une révision constitutionnelle et non changer la Constitution. ‘’Ils font surgir la question du troisième mandat alors que les réformes disent que nul ne peut exercer deux mandats consécutifs’’, renseigne-t-il.
Le journaliste Yoro Dia était également de la partie. Et pour le politologue, notre démocratie est en train de stagner. ‘’Au-delà du 20 mars, nous devons ouvrir une nouvelle page mais il faut qu’elle soit économique’’, clame-t-il. Le politologue propose ainsi un consensus sur les réformes institutionnelles pour une stabilité du pays.
HABIBATOU TRAORE