Publié le 3 Jun 2012 - 12:42
LUIS MORENO-OCAMPO SUR LES CRIMES EN COTE D'IVOIRE

''Les pires crimes ont été commis par le camp Gbagbo''

 

 

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a estimé samedi à Abidjan que les crimes les plus graves commis durant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 avaient été perpétrés par "les forces" de l'ex-président Laurent Gbagbo.

 

"Les crimes les plus graves commis après l'élection (de novembre 2010, ndlr) ont été commis, selon le procureur, par les forces de M. Gbagbo", a déclaré M. Ocampo lors d'une conférence de presse. Selon les conclusions de son enquête, "M. Gbagbo a organisé des attaques contre des civils afin de se maintenir au pouvoir", a-t-il affirmé. L'ex-président ivoirien est toutefois toujours considéré comme "innocent" jusqu'à son éventuel procès et lors de la prochaine audience il sera assisté de ses avocats et aura "le droit de présenter ses propres arguments", a souligné le procureur.

Allégations "D'autres allégations contre les forces qui combattaient M. Gbagbo" seront également examinées, a-t-il par ailleurs indiqué. "Je pense qu'il est très important que les gens suivent les discussions à la Cour" afin qu'ils "comprennent en détail ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire", a-t-il ajouté.

 

Arrivé vendredi à Abidjan, Luis Moreno-Ocampo, à qui succèdera prochainement à la tête de la CPI son adjointe Fatou Bensouda, s'était entretenu le jour même avec l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara, avant de rencontrer samedi des représentants du parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI). L'ex-président Gbagbo est détenu depuis le 30 novembre 2011 à La Haye par la CPI, qui le poursuit comme "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par ses forces durant la crise. Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, la crise s'est achevée le 11 avril 2011 après deux semaines de guerre et a fait quelque 3.000 morts.

 

Confirmation des charges

L'audience de confirmation des charges, qui doit permettre aux juges de déterminer si les preuves rassemblées par l'accusation contre l'ancien président ivoirien sont suffisamment solides pour la tenue d'un procès, doit débuter le 18 juin. La défense de Laurent Gbagbo conteste la compétence de la CPI pour le juger. Son avocat français, Emmanuel Altit, estime notamment que l'ancien chef de l'Etat a subi une violation de ses droits et des "tortures et autres traitements inhumains et dégradants" lors de ses huit mois de détention dans le nord de la Côte d'Ivoire avant son transfèrement à La Haye. La CPI a dit à plusieurs reprises enquêter aussi sur des crimes qui pourraient avoir été commis par l'ex-rébellion pro-Ouattara, victorieuse de la guerre grâce à l'appui militaire décisif de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) et de la force française Licorne.

 

Selon des ONG internationales, les ex-rebelles pro-Ouattara sont fortement impliqués notamment dans des tueries qui ont fait des centaines de morts dans l'Ouest ivoirien fin mars 2011, au début de leur offensive sur Abidjan. 

 

 

Section: 
PHÉNOMÈNE DE RETOUR AU POUVOIR D’ANCIENS DIRIGEANTS : Ces éternels ‘’phénix’’ à la reconquête du pouvoir  
Afrique du Sud : 4 500 mineurs illégaux coincés sous terre et assiégés par la police
Génocide des Tutsis : La justice administrative « incompétente » pour juger l’Etat français
Critiques au Mali
États-Unis : Les contours de la future politique étrangère de Donald Trump se dessinent
SOMMET ARABO-ISLAMIQUE DE RIYAD : Des actions concrètes contre l'agression israélienne  
ÉLECTION AMÉRICAINE - DONALD TRUMP ET L'AFRIQUE : Un ‘’Reset’’ face aux nouveaux défis géopolitiques
Ghana : Le Parlement suspendu pour une durée indéterminée à cause d'un différend juridique
Turquie  : L’attaque armée d’un bâtiment de l’industrie de la défense fait cinq morts et vingt-deux blessés près d’Ankara
Mali : Pas de liberté provisoire pour l'économiste Etienne Fakaba Sissoko
ELECTIONS AU TCHAD : Succès Masra hésite encore à participer aux élections législatives
DIPLOMATIE SENEGALAISE : Les errements de la tutelle
Cameroun : Face aux rumeurs, le gouvernement communique sur l'état de santé du président Paul Biya
EXIGENCE DE LA CARTE DE SÉCURITÉ SOCIALE : Le calvaire des Sénégalais vivant au Maroc
FRAPPES ISRAÉLIENNES À BÉZIERS : Des Libano-Sénégalais parmi les victimes
DEUX ATTAQUES REVENDIQUÉES PAR LE JNIM SECOUENT BAMAKO : Un nouveau chapitre de violence jihadiste au Mali
EXTRÉMISME VIOLENT : Confidences et analyses sur les facteurs de radicalisation des jeunes au Bénin
ISRAËL: Découverte à Gaza des corps de six captifs du 7 octobre, la centrale syndicale décrète une «grève générale»
Burkina Faso : Une partie des paramilitaires russes de la Brigade Bear quittent le pays
Drame en RDC