Publié le 22 Jul 2016 - 02:39
DANGERS DES MEDICAMENTS DE LA RUE

Une campagne de sensibilisation prévue du 24 juillet au 31 août

 

La Direction de la Pharmacie et du Médicament organise une campagne de sensibilisation, du 24 juillet au 31 août, dans les départements de Dakar Pikine et Guédiawaye, sur les dangers liés au marché illicite des médicaments.

 

Le marché illicite des médicaments appelés par ailleurs marché des médicaments de la rue est devenu un grand phénomène au Sénégal. Toutefois, il est difficile de déterminer, de façon précise, son ampleur par absence d’études réalisées. Au Sénégal, la proportion exacte de personnes s’approvisionnant dans ce commerce n’est pas bien connue. Mais il est reconnu qu’une partie de la population a recours aux produits de la rue. Avec tous les dangers que ceux-ci peuvent engendrer.

De l’insuffisance rénale à la mort en passant par les maladies chroniques et les échecs thérapeutiques. Pour mettre fin à cette pratique, la direction de la Pharmacie et du Médicament organise une campagne de sensibilisation du 24 juillet au 31 août dans les départements de Dakar, Pikine et Guédiawaye. Son but, a dit le Directeur général de la Pharmacie et du Médicament Amadou Moctar Dièye, est de contribuer, par la communication, à l’éradication du marché illicite des médicaments.

Cette campagne a pour cibles les consommateurs de ces produits de la rue, ses vendeurs, les professionnels de la santé, les autorités politiques, administratives et les leaders religieux. ‘’Pour les vendeurs de médicaments, nous allons insister sur les textes législatifs et règlementaires régissant la vente des médicaments au Sénégal, ainsi que sur les graves conséquences, les risques  d’emprisonnement et sanctions également de saisie de leur médicament. Quand on a fait l’opération porc-épique, il y a des gens qui ont perdu des médicaments d’une valeur de 500 mille à 1 million de F CFA. Nous avons saisi 3,9 tonnes de médicaments en 2014.  Parfois on dit que les sanctions ne sont pas lourdes, nous travaillons pour les alourdir. Mais nous exhortons surtout les magistrats à appliquer les peines dans toute leur rigueur’’, a plaidé le Professeur Dièye.

Selon lui, les peines peuvent aller jusqu’à deux ans ferme d’emprisonnement lorsqu’on attrape quelqu’un en train de vendre les médicaments. Mais parfois, les sanctions sont de 15 jours  voire un mois. ‘’Nous pensons que si les magistrats arrivaient à enfermer d’un premier coup ces gens pendant 4 mois jusqu’à 2 ans, cela dissuaderait les gens à s’adonner à la vente illicite des médicaments’’, a-t-il soutenu.

En outre, il a confirmé n’avoir pas de chiffres concernant les médicaments illicites qui entrent au Sénégal car, c’est un circuit qu’ils ne maîtrisent pas. ‘’Nous avons prévu dans le cadre d’un projet que nous avons avec l’Union Européenne de faire des études pour essayer de chiffrer ce marché illicite. Tout ce qu’on peut faire, c’est par rapport aux saisies qui ont été faites’’, a précisé le Professeur. Il informe avoir signé, avant-hier, un document pour détruire des médicaments d’une valeur de cinquantaine de millions. ‘’On les a détruit parce qu’il y avait des problèmes dans le transport. Les médicaments doivent être mis au frais. Mais pour des raisons que je ne comprends pas, ça n’a pas été mis au frais pendant une semaine ou plus. Ce sont des médicaments destinés au circuit officiel. Mais personne ne peut savoir s’ils ont été laissés en température ambiante ou pas. Par mesure de prudence et de sécurité, on les a détruits’’, a-t-il raconté.

Un problème de système

D’après toujours le Directeur, sa structure fait des efforts, mais il y a des possibilités que ces médicaments entrent. ‘’Il ne s’agit pas d’une complicité de qui que ce soit. C’est le système qui est comme ça. Il faut que nous renforcions notre collaboration avec la douane et les forces de l’ordre. Il y a de la contrebande, des gens qui, quand un produit est légal dans un pays, le font fabriquer dans un autre pays. Ils viennent le proposer à des gens et ces derniers disent l’avoir acheté à la pharmacie. Ils vont dire que les pharmacies sont impliquées. C’est un circuit parallèle qui fait venir ce médicament qui n’est pas le même. Il y a toujours de faux produits que les gens fabriquent de manière textuelle et si vous n’allez pas dans les structures agréées, vous ne pouvez pas savoir si vous avez le vrai ou le faux’’, a-t-il prévenu.

Pour sa part, le représentant de l’OMS, le Colonel Mamadou Ngom, a exhorté la direction à faire des études afin de pouvoir évaluer les pertes annuelles qu’engendre ce commerce.

VIVIANE DIATTA

 

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