Red hot
Votre rendez-vous anglais du lundi s'intéresse au Liverpool de Jürgen Klopp. Si séduisant et si efficace dans une saison qui pourrait bien, enfin, les remettre tout en haut de la Premier League.
Jürgen Klopp aura mis plus de temps que Pep Guardiola et Antonio Conte pour donner à son équipe le visage et les traits de son propre caractère. Mais pas beaucoup plus, surtout si on tient compte des moyens humains et du talent individuel dont disposait l'Allemand à son arrivée à Liverpool, il y a tout juste un an. Les Reds sont aujourd'hui en tête du Championnat, une première depuis mai 2014, date de l'écroulement qui avait suivi la désormais célèbre défaite contre le Chelsea de Mourinho à Anfield, symbolisée par la toute aussi fameuse glissade de Steven Gerrard. De l'équipe qui a étrillé Watford le week-end dernier (6-1), quatre joueurs seulement étaient de la sinistre déliquescence de 2014 : Lucas, Coutinho, Henderson et Sturridge.
Mais ce Liverpool-là est un autre Liverpool. Il n'est plus l'épicier des années Rodgers, qui pensait à faire voyager la balle comme un pauvre clone du Barça. Il n'est plus tributaire des seuls exploits de ce génie que reste Luis Suarez. Lors des quatorze derniers matches, Liverpool a vu ses réalisations partagées par treize joueurs différents. Il n'est plus celui de Steven Gerrard ou Jamie Carragher, les Scousers, mais celui des Brésiliens, Coutinho et Firmino. Un Liverpool anti-conformiste, un Liverpool samba, évolutif, ou un milieu offensif effectue sa reconversion à un poste de latéral (Milner) et ou un milieu défensif de moins d'1,80 m joue défenseur central (Lucas Leiva). En Premier League, fallait oser ! Liverpool ne calcule pas, ne calcule plus. Il donne à son public le hard-rock football qu'exige son manager, celui qui pousse l'intensité au même degré que les décibels à un concert d'ACDC. Sa défense est la pire du Top 7 de Premier League. Elle a encaissé deux buts de plus que Middlesbrough, 15e. Et alors ? Depuis le début de l'année 2016, les Reds ont marqué 71 buts en Championnat (quatre matches à cinq buts ou plus). C'est quinze de plus que le second, Arsenal.
Sans Coupe d'Europe, c'est carton plein
À la poursuite de son histoire et d'un titre après lequel il court depuis 1990, Liverpool asphyxie son adversaire. Il a les poumons pour le faire, l'énergie que lui insuffle son entraîneur allemand et le savoir-faire collectif pour porter rapidement le jeu vers l'avant. Et puis, comme Chelsea, il ne s'épuise pas dans d'improbables et épuisantes conquêtes européennes en milieu de semaine. Lors des quatre journées de championnat qui ont suivi immédiatement celles de Ligue des champions, Liverpool a compilé douze points sur douze possibles. Par comparaison, Manchester City n'en a pris que cinq. Liverpool n'est pas au bout de ses peines. Il lui reste 27 journées, dont un hiver long et usant, pour s'écrouler. Ou pour rêver, comme en 2013/14, en 2008/09 ou en 2001/02, quand l'équipe de Gérard Houllier avait remporté treize de ses quinze dernières rencontres de Championnat. Mais il s'est d'ores et déjà remis sur une carte qu'il a trop longtemps désertée. Une carte où ses 18 titres de champion ont forgé sa légende, et où il s'est juré de déloger Manchester United (20 titres) de sa ‘’putain de perche’’ : celle de l'Angleterre...
(Francefootball.fr)