Publié le 27 Feb 2017 - 16:06
LITIGE A MARCHE BOU BESS

Les populations riveraines réclament l’arbitrage du chef de l’Etat

 

Après l’interdiction du Sous-préfet de Pikine Dagoudane de tout recouvrement de taxes municipales à ‘’marché bu bess’’, pour une période de 15 jours, les populations riveraines de ce  marché ont demandé hier au  chef de l’Etat de s’intéresser à cette question qu’ils jugent très sensible, pour lui trouver une solution définitive.

 

La bataille pour la gestion de marché de bou bess continue de faire rage. Hier, le Collectif des populations riveraines de marché bou bess (CPR-MB) a tenu un point de presse pour lancer un appel au président de la République. Elles lui demandent de régler le litige. ‘’C’est une question extrêmement sensible. C’est la raison pour laquelle nous demandons au président de la République, au gouvernement du Sénégal, de prêter une oreille attentive à cette situation explosive.

Pour que véritablement, dans le cadre des améliorations qui doivent être apportées à la cohérence territoriale, soient restitués à la commune de Wakhinane Nimzatt et à Guédiawaye ses anciens quartiers qui ont été attribués, au-delà de marché  Bou bess’’, a déclaré Abdou Khafor Touré, porte-parole du collectif. Avant d’inviter à revenir aux découpages de 1996, les seuls à permettre de régler le problème de ce marché.

Khafor Touré souligne qu’en 1997, la première tentative d’expropriation du marché s’était heurtée à une forte détermination des populations de Guédiawaye et aussi un refus catégorique des commerçants du marché. Lors de ce premier conflit ayant opposé la commune de Djiddah Thiaroye Kao aux communes de Wakhinane Nimzatt, poursuit-il, le gouverneur d’alors, Maham Diallo, fort du décret 72-636 qui lui donne le pouvoir de suspendre tout acte dont l’application peut conduire à des affrontements ou à des troubles à l’ordre public, avait décidé en 1997, sur instruction du ministre de la Décentralisation, de couper le poire en deux, en attendant une décision des autorités centrales.

Ainsi, la commune de Djiddah Thiaroye Kao devait-il percevoir les taxes sur les marchés de Nietty Mbar et Peund. Tandis que la ville de Guédiawaye allait faire de même au marché bou bess. ‘’S’agissant du décret 96-745 qui a amputé Guédiawaye de certains de ses quartiers originels dont Bagdad, une partie de Nimzatt et une bonne partie de Gounass, le gouverneur avait reconnu ‘’qu’il est une œuvre humaine destinée à des hommes, donc pouvant subir des réaménagements’’.

‘’Le maire de Djiddah Thiaroye Kao doit savoir raison garder’’

Pikine et Guédiawaye avaient toujours respecté cette décision, en attendant une correction définitive de cette incohérence territoriale. ‘’Les décrets et lois sont faits par des humains qui peuvent se tromper et il appartient à tout un chacun  d’œuvrer pour la réparation des injustices administratives. C’est dans ce cadre  que l’Acte 3 de la décentralisation, dans sa deuxième phase, parle de la restructuration de la cohérence de l’administration territoriale’’, indique M. Touré. Selon qui, conformément au décret N° 2014-926 du 23 juillet 2014 fixant les conditions de dévolution du patrimoine et de redéploiement du personnel des régions et des anciennes  villes, le Préfet a pris un arrêté portant dévolution du patrimoine, redéploiement du personnel et répartitions des actifs et passifs  financiers de l’ex-ville à la nouvelle ville et aux communes.

‘’Il est nécessaire d’insister sur le fait que ce marché ne dépendait pas du patrimoine de la mairie de l’ex-ville et, par conséquent, ne devait pas être concerné par la dévolution de son patrimoine. Et aucune commune ne peut en revendiquer l’héritage. Le maire de Djiddah Thiaroye Kao doit savoir raison garder. Il est attendu ailleurs surtout sur la question de la restructuration de sa commune. Nous n’allons pas accepter les nuisances du marché pour servir au développement d’infrastructures d’une commune qui se trouve à Pikine’’, prévient Khafor Touré.

Avant de s’interroger : ‘’La population riveraine n’acceptera jamais que la commune de Djiddah Thiaroye Kao se prévale d’une quelconque autorité sur marché bou bess. Nous ne l’accepterons jamais, puisque la ville de Pikine n’a jamais perçu un franc, depuis 1996, de taxe sur le marché. Pourquoi cela devra-t-il commencer aujourd’hui ?’’

‘’Notre combat est citoyen et non politique’’

De l’avis des riverains du marché Bou bess, il n’est pas question, avec ce litige, de soubassement politique. ‘’Le Maire de DTK, (NDLR : Cheikh Dieng) ne peut pas en faire une affaire politique, allant même  jusqu’à chercher des ‘’mercenaires’’ au lieu de compter sur le soutien de la population témoin de l’histoire, faisant ainsi fausse route. Car nous, à Wakhinane Nimzatt, tous les conseillers sans distinction de partis, y compris celui dont il se réclame, sommes partie prenante dans le combat pour la sauvegarde de notre patrimoine  et la préservation de notre héritage. Par conséquent notre combat est citoyen et non politique’’, a conclu le responsable politique devant une forte mobilisation.

CHEIKH THIAM

 

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