Le PIT décrit un tableau sombre
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Dans une déclaration, le Comité central du PIT dénonce “un recul” dans plusieurs domaines et invite le président de la République à prendre ses responsabilités par rapport aux nombreuses remises en cause de son autorité.
Où va le Sénégal ? C'est la grande question que se pose le Parti de l'indépendance et du travail (PIT). Dans une déclaration du secrétariat du Comité central, Samba Sy et ses camarades constatent : “En dépit des promesses de lendemains meilleurs répétées à l’envi, de l’adoption de 'l’Agenda national de transformation Sénégal Vision 2050' et de sa déclinaison quinquennale, il est regrettable de constater la stagnation, voire le recul, dans divers domaines de la vie nationale.” Dans ladite déclaration, le parti communiste liste les nombreux maux imputables au régime actuel. Ils dénoncent, entre autres : la flambée persistante et aggravée des prix des denrées et services de première nécessité ; les entreprises en difficulté ; l'expansion du chômage...
En ce qui concerne les entreprises en difficulté, le PIT a mis l'accent sur la situation de secteurs rudement éprouvés depuis que Diomaye et Sonko ont accédé au pouvoir, en particulier la presse et les BTP. “De nombreuses entreprises de production et de services, accablées par une fiscalité alourdie et confrontées à des mesures administratives abusives, voire arbitraires, notamment dans les secteurs des BTP, de la presse, de la boulangerie, se retrouvent dans de graves crises”, regrette le parti de gauche qui n'a pas manqué de dénoncer l'augmentation du chômage aggravée par des licenciements jugés abusifs, enregistrés jusque dans la Fonction publique.
“Des milliers de jeunes, recrutés sous contrats dans des ministères, dans le cadre de l’opération ‘Xeyu ndaw yi’, sont brutalement mis au chômage. Du reste, la persistance de ces licenciements a conduit la Coalition des confédérations syndicales du Sénégal (CCSS) à appeler à la mobilisation des travailleurs pour une riposte vigoureuse face aux agressions de l’État et du patronat”, dénoncent les héritiers d'Amath Dansokho qui relèvent également pas mal de difficultés dans la filière arachidière, principale source de revenus pour une bonne partie des paysans dans le monde rural.
Selon le Comité central, la cohésion nationale a aussi été mise à rude épreuve par les pratiques du Pastef, qui a érigé en mode de gouvernance l’intolérance, la haine, l'esprit de revanche et la discrimination envers les adversaires politiques. “De nombreux militants, y compris de hauts responsables dans leur camp, contestent au président de la République son pouvoir discrétionnaire de nomination aux postes de responsabilité dans la Fonction publique, reflétant ainsi des velléités de patrimonialisation de l’État par le parti Pastef. Le PIT-Sénégal condamne fermement ces dérives antirépublicaines et encourage le président de la République à exercer pleinement ses pouvoirs constitutionnels dans le respect des normes républicaines’', lit-on dans la déclaration.
Aussi, estiment les travaillistes, “il est impératif de prendre des mesures structurelles plus significatives, de l’ordre d’une véritable réduction du train de vie de l'État avec, entre autres, la suppression des agences redondantes, simples instruments de clientélisme politique. Il doit être possible de réorienter les travailleurs de ces agences dans des secteurs où ils sont à la fois utiles et mieux à même de contribuer à une gestion sobre et vertueuse des ressources publiques”.
Sur un autre registre, les camarades de Samba Sy ont dénoncé le tâtonnement dans la politique diplomatique du gouvernement. Ils parlent d'un souverainisme mal assumé et brouillon conduisant lentement, mais sûrement le Sénégal à la détérioration de ses relations de coopération économique avec certains pays et institutions multilatérales. “Or, la bonne intelligence de notre niveau actuel de développement économique, social et culturel nous impose des partenariats extérieurs, dans le même temps que nous œuvrons à renforcer notre indépendance économique dans une séquence historique et un contexte marqués par une mondialisation sans quartier”, ont-ils mis en garde, appelant toutes les forces vives de la nation à s'organiser “pour préserver les acquis démocratiques en demeurant à l’écoute des préoccupations des travailleurs confrontés aux fermetures d’entreprises et aux violations de leurs droits”.