La caution fixée à 15 millions de F CFA
Pour participer aux élections législatives du 30 juillet 2017, tout candidat doit débourser une caution de 15 millions. Ainsi en ont décidé les autorités étatiques qui ont opéré une baisse de 5 millions par rapport à la caution fixée en 2012.
Après les dernières négociations entre acteurs politiques du pouvoir, de l’opposition et des non-alignés, le gouvernement du Sénégal a pris enfin sa décision fixant la caution permettant de participer aux élections législatives du 30 juillet 2017. Hier, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a en effet pris un arrêté dans ce sens. ‘’Le montant de la caution en vue de la participation aux élections législatives du 30 juillet 2017 est fixé à 15 millions de F CFA’’, lit-on dans l’article premier dudit document administratif. L’arrêté, en son article 2, indique qu’en application de l’article R.57 du Code électoral, il est imprimé pour chaque liste un nombre de bulletins de vote au moins égal au nombre des électeurs inscrits majoré de 20%.
C’est en effet au cours d’un séminaire de formation organisé par la Direction générale des élections, en vue de mieux outiller les journalistes sur le processus électoral et sur les innovations apportées dans le Code électoral, que les services d’Abdoulaye Daouda Diallo ont rendu publique cette décision. Qui, il faut le rappeler, risque de ne pas plaire à l’opposition, notamment le Parti démocratique sénégalais. La formation politique d’Abdoulaye Wade qui, en 2012, avait porté le montant de cette caution à 20 millions pour limiter les candidatures, demande en effet une baisse de ce montant entre 3 et 5 millions. Une proposition aussitôt rejetée par la mouvance présidentielle. Mais le ministre de l’Intérieur avait toutefois tenu à préciser que cette caution n’excéderait pas 20 millions.
Il faut relever qu’au cours de ce séminaire d’un jour, les services de la Dge ont beaucoup imprégné les journalistes du desk politique de différents changements. Notamment les innovations apportées dans le Code électoral avec l’insertion des dispositions relatives aux élections des Hauts conseillers, au référendum, à la fusion de la carte d’identité biométrique CEDEAO et la carte d’électeur, à la distribution de ces cartes d’électeur, le vote des militaires et paramilitaires le même jour que les civils.
Mais aussi la participation des indépendants à tous les types d’élection, l’élection des députés de la diaspora et la création de commissions départementales de recensement des votes des Sénégalais de l’extérieur, etc. Entre autres innovations prises dans le nouveau code, il faut également noter, selon Bernard Casimir Demba Cissé, Directeur de la formation et de la communication du ministère de l’intérieur, la fixation de la date d’expiration des pouvoirs de l’Assemblée nationale. Le Code électoral prévoit que le mandat des députés expire le jour de l’installation de l’Assemblée nouvellement élue. Et, Sauf cas de dissolution de l’institution parlementaire, les élections législatives ont lieu dorénavant entre les soixante jours et les vingt jours qui précèdent la fin du mandat des députés.
‘’Procès d’intention’’
Ce séminaire se tient au moment où l’opposition accuse la majorité présidentielle de tentative de fraude avec un transfert massif d’électeurs mauritaniens et gambiens. Les camarades de Mamadou Diop Decroix ont également posé le problème de l’homonymie noté dans le fichier élection. Mais, selon un conseiller technique du directeur de la formation et de la communication qui a pris part à la rencontre, tout cela n’est qu’un procès d’intention. ‘’On a posé la question de l’homonymie, c’est vrai, il y a plusieurs Samba Ndiaye sénégalais dans le fichier. Mais chaque Samba Ndiaye a un numéro d’identification de CNI, un numéro d’électeur reproduit sur la liste d’émargement où il signe. Il est donc aisé de savoir que c’est un procès d’intention et que cela ne tient pas’’, soutient-il.
Pour sa part, Bernard Casimir Demba Cissé estime tout simplement que ‘’tous les acteurs sont dans leur rôle. Mais que chacun doit faire de son mieux pour que le processus soit plus transparent’’.
Interpellé sur la réticence du gouvernement à aller vers un bulletin unique, le Directeur de la formation et de la communication du Ministère de l’Intérieur répond : ‘’il y a des scrutins de listes au Sénégal et nous avons fait l’option du bulletin multiple. Etant donné que ce sont des élections de listes pour les députés, dans chaque liste, il y a la photo de la tête de liste. Il n’y a pas encore de consensus sur le bulletin unique, c’est la raison pour laquelle il n’est pas encore adopté’’. Sur les accusations de délocalisation de bureau de vote à Touba, il précise : ‘’L’Administration centrale n’a jamais délocalisé de bureau de vote. A Touba, le bureau de vote dont on parle n’existe plus depuis longtemps. En réalité, des gens se sont présentés devant des bureaux de vote qui n’existent plus depuis plus de 10 ans.’’
ASSANE MBAYE