Publié le 10 Aug 2017 - 14:44
13e LEGISLATURE

Thiès et Tivaouane envoient deux Fatou sur ‘’Sène’’

 

L’Assemblée nationale va bientôt accueillir sur scène deux Fatou Sène. Elles sont toutes les deux de la région de Thiès, mais issues de départements différents. Pour les distinguer, il faut se rabattre sur leur teint. A l’Hémicycle, elles entendent défendre l’intérêt des femmes et des populations de leurs communautés.

 

Les deux Fatou Sène des départements de Thiès et Tivaouane ont finalement obtenu le prix de leur militantisme. Elles vont accompagner les têtes de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar Pape Siré Dia et Aymérou Gningue à l’Assemblée nationale. Née à Mbampana, un village situé dans la commune de Touba Toul, Fatou Sène a commencé à militer en 2009 au sein de l’Alliance pour la République (Apr). Avec Awa Niang, deuxième questeur de la douzième législature, elle réussit petit à petit à se frayer un chemin dans le paysage politique sénégalais. C’est Awa Niang, dit-elle, qui l’a très tôt conseillé d’aller se faire une base à Touba Toul. Une offre qu’elle accepta volontiers.

C’est dans son village natal que tout a débuté. Très engagée, la ‘’bay fall’’ occupe le terrain politique mbampanais, multiplie les sorties et prend son destin politique en main. Son seul souhait, c’est d’aider et faire adhérer les populations de Touba Toul à la politique du président Macky Sall. Elle commença alors à investir dans le social. Fatou Sène organisait des tontines pour soutenir les femmes de son village parce que, dit-elle, elles rencontraient au quotidien d’énormes difficultés. Une initiative qu’elle a lancée à Dakar, notamment à Yarakh où elle habitait avec sa famille. ‘’Parfois, les femmes de mon quartier ne pouvaient même pas payer les factures d’eau. Il fallait lancer ce genre d’initiative pour les aider. Avec l’argent des tontines, nous avions pu mettre en place des pompes Jaambar au bénéfice des populations de Yarakh. D’ailleurs, ces pompes feront bientôt cinq ans’’, soutient-elle avec un brin de sourire.

A l’Hémicycle, Fatou Sène de Touba Toul voudra également continuer le combat pour défendre l’intérêt des populations de toute une commune. La native de Mbampana veut faire de ce combat un véritable sacerdoce. Par conséquent, la mission s’annonce d’ores et déjà difficile. ‘’Mais je peux réussir avec la rigueur, le courage et la dignité’’, rassure-t-elle. La déception n’est pas dans le vocabulaire de la nouvelle élue de Touba Toul. Il faut, ajoute-t-elle, une fois à l’Assemblée nationale, ‘’beaucoup travailler’’ pour ne pas décevoir les populations et le président de la République.

L’Alliance pour la République a toujours été le parti de cœur de Fatou Sène. En revanche, elle avait tourné le dos à sa formation politique, lors des élections locales de juin 2014, suite un quiproquo avec certains militants de l’Apr de son fief. Cette petite querelle n’a été que de courte durée, puisqu’elle a aussitôt accepté de rentrer dans  les rangs. Partie sous la bannière de l’Ands, Fatou Sène avait réussi à obtenir cinq conseillers municipaux.

Aujourd’hui, la page est tournée. C’est une autre qui s’ouvre. Sa place à l’Assemblée nationale, elle la doit à son mari et surtout à sa coépouse qu’elle considère d’ailleurs comme sa petite sœur. ‘’Je n’ai pas de coépouse, mais une petite sœur. Pendant la période de la campagne électorale, c’est elle qui s’occupait de tout à la maison. Elle prenait le temps de ranger tous mes bagages. Je dédie cette victoire à toute ma famille’’, lance Fatou Sène. Produit de l’école publique sénégalaise, elle a réussi à décrocher un Baccalauréat G. Le précieux sésame en poche, elle se lança dans le secrétariat bureautique. Un métier qu’elle allie à son commerce qui la conduit à Abidjan (Côte d’Ivoire) et aux Etats-Unis...Avant son installation, elle va peut-être aménager son calendrier commercial et ranger les machines de son bureau pour se consacrer aux votes des projets de loi et travailler pour le compte des Toubatoulais en particulier et des Sénégalais en général.

L’autre Fatou Sène, une femme de développement

Tout comme Fatou Sène de Touba Toul, Fatou Sène de Tivaouane est également une femme très engagée en politique. Née à Mékhé où elle a entamé et bouclé son cycle élémentaire, Fatou Sène a poursuivi ses études au collège d’enseignement moderne Khalifa Ababacar Sy de Tivaouane. Très jeune, elle décida d’embrasser une carrière politique. Elle épousa l’idéologie de la formation politique du défunt président-poète Léopold Sédar Senghor (Ps). C’est dans ce parti qu’elle a toujours milité. Autant dire que Fatou Sène est une ‘’socialiste de sang’’. Avec la structuration du Parti socialiste dans son département en 1986, elle occupa comme premier poste la présidence d’un comité de son quartier Djiddah. Elle a  été également portée à la présidence des femmes socialistes de Tivaouane. Femme de développement, Fatou Sène, qui a accompagné la tête de liste départementale de la coalition Benno Bokk Yaakaar Aymérou Gningue durant toute la campagne, a toujours défendu la cause des femmes.

Mariée depuis 1972, elle se bat, dit-elle, nuit et jour pour la promotion et le développement de la femme. Son engagement lui a valu plusieurs reconnaissances. D’ailleurs, elle a été portée à la tête du Réseau des femmes pour la gestion de l’environnement à Tivaouane.

 ‘’Bajenu Gox’’, femme de développement, Fatou Sène est dans presque tous les combats pour le bien-être des populations. Avec elle, les femmes sont au début et à la fin de toute chose. Au plan scolaire, elle  détient en poche un diplôme en gestion obtenu au terme d’une formation qui a duré deux ans et initiée par une organisation dénommée Femme développement d’entreprises (Fde).

C’est dire que les deux Fatou Sène  n’ont pas joué avec les études. Et les voilà aujourd’hui toutes les deux admises à l’Assemblée nationale. Si celle de Touba Toul compte y défendre l’intérêt général des populations, son homonyme de la cité religieuse entend mettre un terme ‘’à l’injustice que subissent les femmes et faire de la question de l’autonomisation des femmes son combat personnel’’. Vivement donc  le début de la  13e législature,  avec deux Fatou sur  ‘’Sène’’. 

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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