Mahi Wane décrie le manque d’organisation
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Dakar est exiguë. Les véhicules sont nombreux. Trouver un espace libre au centre-ville pour garer sa voiture hante plusieurs automobilistes. Ancien travailleur à la Société d’aménagement et de gestion du stationnement à Dakar, Mahi Wane propose une réorganisation du secteur.
C’est un casse-tête pour les automobilistes. Un véritable business pour communes, laveurs et autres hommes malins qui ont pignon sur rue à Dakar, surtout au Plateau. Qui n’est pas une fois allé au cœur de la capitale et a rencontré de sérieux problèmes de stationnement ? Des parkings réservés par-ci, des voitures mal garées par-là. C’est l’anarchie totale. Comme dans un capharnaüm. Dakar, c’est sens dessus sens dessous. ‘’Il est temps que ça cesse’’, lance Mahi Oumar Wane. L’ex-agent de la SAGES (Société d’aménagement et de gestion du stationnement à Dakar) estime que tout ça est causé par Khalifa Sall qui, vers 2010-2011, avait retiré le marché à la SAGES, sans mettre en place une solution alternative viable.
Pour retourner à la situation ante - ‘’plus d’organisation, plus d’ordre, de sécurité et de rentabilité’’ - M. Wane conseille aux communes de s’attacher les services de véritables professionnels qui connaissent le métier. ‘’Le problème du stationnement à Dakar est très sérieux. Nous avons travaillé dans le secteur pendant des années. Nous (les ex-travailleurs de la SAGES) le maitrisons mieux que quiconque. Les mairies sont dans leurs droits, mais nous aussi sommes des Sénégalais et nous leur offrons notre collaboration’’, plaide Mahi.
En 2010, quand la ville de Dakar avait voulu rompre le contrat de la SAGES, les travailleurs avaient rué dans les brancards. Ils avaient rouspété. Avec les agents de la ville, ils se bagarraient. Mais Khalifa avait été intransigeant. Il réclamait des millions à la société qui refusait de payer. Aujourd’hui, les ex-travailleurs de la SAGES ont fait leur mea culpa. Leur coordonnateur présente des excuses publiques au maire de Dakar-Plateau Alioune Ndoye qui, selon lui, n’y était pour rien. ‘’C’est Khalifa Sall, dit-il, qui était à l’origine de ce combat. Certes, il était dans son droit, mais on a mis la charrue avant les bœufs. La preuve, depuis lors, c’est l’anarchie au centre-ville’’.
‘’Le problème, ce n’est pas un déficit d’espace, mais d’organisation’’
Ainsi, il urge, d’après Mahi Wane, de mettre de l’ordre dans la capitale. Et même au-delà. Certaines communes, informe-t-il, sont dans cette dynamique. Citant l’exemple de Dakar-Plateau, il demande au maire de penser aux pères de famille qui travaillaient à la défunte SAGES. Pour réussir une bonne gestion du stationnement, il faut, selon le spécialiste, dresser un diagnostic préalable, voir le potentiel de la commune : les surfaces disponibles, les places réservées, les parkings payants… ‘’Il faut maitriser tous ces aspects pour une bonne politique de stationnement. Car, le problème, ce n’est pas un déficit d’espace, mais d’organisation. Quand on était aux affaires, tout se passait bien. Les automobilistes n’avaient pas ce genre de difficultés. Mais maintenant la gestion est très informelle’’, déplore M. Wane.
A l’époque, explique-t-il, il fallait débourser 100 F CFA pour 40 minutes, 150 F CFA pour une heure… Au niveau de la place de l’Indépendance, c’était un système de forfait. ‘’Les automobilistes, dit-il, payaient 450 F CFA pour toute la journée’’.
Mahi Oumar Wane est, en outre, revenu sur les différents avantages que les municipalités peuvent tirer d’une bonne organisation du secteur : ‘’Moi, parfois, je me demande pourquoi les mairies n’organisent pas ce domaine ? C’est valable même pour les autres régions. En le faisant, non seulement elles améliorent la mobilité, mais aussi elles gagnent de l’argent et créent des emplois’’, soutient-il.
MOR AMAR