Macky Sall outré par le débat
Le président de la République n’a pas du temps à perdre. En marge de la visite du président burkinabé, il a montré tout son dépit pour le débat autour de son possible troisième mandat. Le président a encore tancé les intellectuels.
‘’Comme si, d’un coup, le ciel s’était mis à pleuvoir des cordes, alors qu’il était dégagé, sans nuage’’. C’est par cette métaphore que le président de la République Macky Sall a voulu, hier, marqué son ‘’étonnement’’, son ‘’amertume’’ et toute sa ‘’surprise’’ par rapport au débat sur son possible troisième mandat. Comme à son habitude, Macky Sall n’a pas mâché ses mots. Sans détours, il tempête contre les intellectuels qui, au lieu de s’intéresser aux questions utiles qui font avancer le pays, se livrent à des discussions ‘’puériles, sans aucun intérêt’’ pour le peuple. ‘’Je me demande d’où vient ce débat. Cela n’a aucun intérêt. Il faut vraiment passer à l’essentiel. En 2019, si le peuple me renouvelle sa confiance, ce sera mon dernier mandat. Je crois que c’est très clair. Et c’est réglé par la Constitution’’, assure-t-il, très amer.
Mieux, dit le président Sall, il n’est même pas nécessaire d’aller à l’école pour comprendre qu’il ne peut avoir plus de deux mandats successifs. ‘’Même un analphabète, si tu lui fais une traduction du texte, il va le comprendre. Mais les intellectuels aiment nous compliquer la vie, se livrer à de grandes réflexions pour se mettre en valeur. Mais ce débat ‘’moom nagn ko ték feulé’’. (Ce débat doit être définitivement mis de côté)’’.
Pour alléguer de sa bonne foi, le chef de l’Etat est revenu sur le référendum organisé au Sénégal, le 20 mars 2016. ‘’C’était pour régler définitivement ce genre de question. Je ne voulais plus que nous soyons confrontés à des discussions pareilles. De grâce, qu’on nous laisse travailler’’, supplie le chef de l’Etat.
Les professeurs Babacar Guèye et Jacques Mariel Nzouankeu, qui défendent la thèse contraire, vont apprécier. Quoi qu’il en soit, comme le soutient du reste Macky Sall, parler d’un possible troisième mandat suppose qu’il est déjà victorieux en 2019. C’est sans doute pourquoi l’opposition significative - Coalition gagnante et Manko Taxawu Senegaal - ont jugé inopportun de tomber dans ce que certains ont considéré comme une diversion de très mauvais goût.