Maïmouna Bousso interpelle la famille omarienne
Après la démolition du domicile dans lequel elle résidait depuis 2002, selon sa version, Maïmouna Bousso Letouzic prend à témoin la famille omarienne qui a joué les bons offices dans le conflit qui l’a opposé à Moustapha Tall.
Maïmouna appelle le médiateur de la famille confrérique à donner sa version des faits, pour éclairer l’opinion sur le différend foncier qui l’oppose à Moustapha Tall. ‘‘Je demande à la famille omarienne de bien vouloir, par la grâce divine, faire une déclaration et rétablir la vérité. Parce qu’il (Moustapha Tall) a dit que, devant cette famille, je lui avais proposé de rembourser le montant de l’achat de sa maison en 1978. Jamais il n’a dit le montant de cet achat et jamais il n’a montré un acte établissant à quel prix et à quelle personne. N'étant pas née en 1978, comment je pourrais savoir à combien il a acheté (le terrain) pour proposer de lui rembourser ? ’’, a-t-elle lancé hier en point de presse.
Une réaction ressemblant à une passe d’armes médiatique dans laquelle la résidente de la villa détruite, en compagnie de son avocat Me El Hadj Diouf, a requis l’intervention de la chefferie religieuse. ‘‘La vérité qu’il n’a pas osé dire, c’est que mes parents et moi avions proposé d’hypothéquer la maison à valeur de 100 millions, de les lui donner. Il a refusé devant Thierno Madani Tall. Thierno Mountaga Daha, Thierno Madani de Saidou Nourou, je lui demande de parler à la presse, de dire la vérité sur ce qui s’est passé dans son salon’’, a-t-elle demandé.
Samedi dernier, Mamadou Moustapha Tall a tenu une conférence de presse expliquant les raisons de la démolition de la maison de Maïmouna Bousso Letouzic avec qui il était en contentieux. ‘‘Les personnes ont vu juste une femme qui pleure et une maison détruite. Or, c’est un acte volontaire, car, pendant 15 ans, nous avons souffert de ce qu’elle occupe notre titre foncier que nous avons acheté en 1978, alors qu’elle n’était pas encore née’’, avait-il alors lancé.
L’avocat de la dame, Me El Hadj Diouf, de se poser une multitude de questions sur les propos avancés par M. Tall. ‘‘Il ne nous a pas dit réellement la vérité. En 1978, il a acheté ce terrain, mais dans quelle étude de notaire ? Où est la preuve de l’origine de propriété et de l’original du titre foncier ? Comme il le dit si bien, s’il a acheté en 1978, avant la naissance de Maïmouna, où était-il pendant tout ce temps jusqu’en 2002, année de démarrage des travaux par Mme Bousso ? S’il était vraiment propriétaire, pourquoi n’aurait-il pas dû construire sur ce terrain ? Où étaient les obstacles, les blocages ? Tout ça doit être élucidé, expliqué et justifié’’, a-t-il plaidé.
L’avocat, qui a défendu un cas presque similaire de démolition à Tobago, en 2014, exige que les pouvoirs publics se saisissent de ce dossier. ‘‘Nous interpellons l’Etat du Sénégal et son chef. Le président doit réagir, une enquête doit être menée par les services de l’Etat, ordonnée par son chef qui doit aussi sanctionner tous ceux qui ont comploté pour déposséder Mme Bousso, démolir son terrain et l’occuper. C’est trop facile ! Que les responsabilités soient situées. S’il faut restituer le terrain à Maïmouna, qu’on le fasse. S’il faut trouver un autre terrain, en guise de compensation, qu’on le fasse. L’Etat doit porter assistance à cette Sénégalaise’’, a-t-il conclu.
OUSMANE LAYE DIOP