Publié le 20 Dec 2017 - 16:01
ACCUSE D’ASSASSINAT

Le fils de l’ex-huissier risque la perpétuité 

 

Le parquet a requis, hier, les travaux forcés à la perpétuité contre l’accusé Amsatou Diouf dit ‘’Pape’’. Présenté comme un dément, ce fils d’un ancien huissier de justice a poignardé à mort un employé de son père.

 

Amsatou Diouf dit ‘’Pape’’ n’est certes pas né avec une cuillère en or dans la bouche, mais il était promis à un avenir radieux, grâce à un père auxiliaire de justice qui l’a mis dans de bonnes conditions. Il l’avait même recruté dans son cabinet, mais voilà que le fils à papa, supportant mal le divorce de ses parents, a décidé d’être en rupture de ban avec la société. Etait-il pris au piège de la drogue ? ‘’Il ne se droguait pas, mais, à un moment donné, il avait disparu et s’était réfugié à Ndindy avec des ‘Baye fall’. A son retour, il pointait une torche vers le ciel et criait ‘La illaha illala’’, a témoigné le père, hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar où Amsatou comparaissait pour le fait d’assassinat.

En d’autres termes, selon M. Diouf, son fils ne jouit plus pleinement de ses facultés mentales et ce comportement l’aurait conduit à nourrir une haine viscérale et injustifiée envers son employé Daouda Guèye surnommé ‘’Pape Guèye’’. Cette inimitié a conduit à la mort du dernier nommé, le 24 août 2012. Ce jour-là, Pape Guèye, convalescent, se rendait au domicile du sieur Diouf qui l’employait comme éleveur. Sur son chemin, il a croisé Amsatou qui l’a pourchassé avec un couteau. Pris de court, Pape Guèye s’est réfugié dans le domicile de la dame Mame Diarra. A un moment, celle-ci lui a suggéré de partir en l’assurant que son poursuivant n’oserait pas le tuer. En agissant ainsi, la dame venait de le condamner à mort. Puisqu’Amsatou, qui s’était terré aux alentours du domicile de son père, a fondu sur lui, dès qu’il est sorti, le poignardant.

Hier, à la barre, l’accusé a reconnu les faits. ‘’Nous avons eu une altercation verbale qui a fini par une bagarre et ce qui est arrivé est advenu’’, a déclaré Amsatou. Et de plaider l’excuse de la provocation. ‘’Il m’a insulté et m’a menacé. J’ignore si j’avais répondu, mais tout ce que je sais est que nous nous sommes bagarrés. Nous n’étions pas en de bons termes et à chaque fois qu’il me voyait, il m’insultait’’, s’est défendu l’accusé. Selon ses dires, sa victime était ressortie du domicile avec une pelle et a voulu le frapper avec. Il s’est défendu avec son couteau.

Mais, d’après la veuve de la victime, l’accusé a prémédité son acte, car deux ans auparavant, son défunt époux lui avait confié que Pape avait menacé de le tuer. C’est la raison pour laquelle, elle tout comme le frère de la victime ont refusé de pardonner. ‘’Il m’a privée d’un mari et je ne le lui pardonne pas’’, a lancé la dame interrompue par des larmes. A la suite des témoins, le substitut du procureur a demandé à l’accusé s’il regrettait son acte.

‘’En tout cas, c’est moi qui ai le plus souffert dans cette affaire’’, a-t-il rétorqué, plongeant la salle dans une indignation. ‘’Mais comment ? Et lui qui a perdu la vie ? Et cette femme qui s’est retrouvée veuve ?’’, a lancé, surpris, le maître des poursuites. Dans son réquisitoire, il a anticipé sur la plaidoirie de la défense, en soutenant que la thèse de la démence ne saurait être invoquée.

Le substitut Saliou Ngom fonde sa conviction sur le comportement de l’accusé qui, souligne-t-il, ‘’s’est exprimé sur les faits dans un français limpide’’. Il s’est également basé sur les résultats de l’expertise du médecin psychiatrique. Celui-ci a indiqué qu’Amsatou Diouf souffre ‘’d’une impulsivité et d’une agressivité qui reflètent un mode de fonctionnement plutôt que d’une pathologie’’. L’homme de l’art de conclure que le patient n’était pas dément au moment des faits et que sa conscience n’était pas altérée et qu’il est admissible à une sanction pénale. Ainsi, pour la répression, il a requis les travaux forcés à la perpétuité.

Mais la défense considère que son client était bel et bien dément, et il l’est toujours. D’après Me Ndiaga Sy, l’accusé était en proie à une force dont il n’a pas pu résister. Par conséquent, il a plutôt besoin d’une prise en charge médicale pour retrouver le goût normal d’une vie sociale. ‘’Nous avons le droit de l’aider. Donc, il faut lui appliquer une peine qui va l’aider à retrouver ses parents’’, a renchéri Me Diaw, tout en demandant une disqualification ou requalification des faits.

Délibéré le 2 janvier prochain.

FATOU SY

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