Publié le 3 Jan 2018 - 19:46
SANTE 2018

Les priorités des syndicats

 

Dans le domaine de la santé, tout est prioritaire. Il s’agit, entre autres urgences, de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, de la réforme de la Cmu,  du  recrutement de personnel…

 

Exit 2017 et ses maladies ! Bonne santé à 2018 ! Après une année plus ou moins mouvementée dans le secteur de la santé, le temps est venu de se pencher sur ce qui devrait être la priorité du gouvernement, en particulier le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, dans cette nouvelle année naissante. Les syndicalistes semblent en avoir une idée déjà assez nette. Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), tout est priorité chez eux. Mais, parmi ces priorités, précise le docteur Boly Diop, il y en a qui sont plus urgentes. Il s’agit, selon lui, de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile qui reste, pour l’instant, un fardeau.

Pour cela, préconise le médecin, il faut mettre en branle l’ensemble des éléments. Parce que quand on dit lutter contre la mortalité maternelle et infantile, c’est d’abord avoir un  personnel qualifié et suffisant. Alors que le Sénégal est loin du ratio agent/population de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). ‘’Je crois que 2018 doit être une année où l’Etat doit recruter beaucoup  de médecins, de pharmaciens, de chirurgiens, de sages-femmes et d’infirmiers. Le recrutement doit porter sur un personnel qualifié et non un personnel qui n’est pas qualifié. Il faut également rendre disponible les intrants de la prise en charge. Il s’agit aussi bien des médicaments que des infrastructures’’, a évoqué le secrétaire général du Sames.

En outre, il a souligné que le gouvernement a fait du couplé gagnant avec la mise en place, dans chaque poste de santé, d’un infirmier et d’une sage-femme. Mais il faut que ce personnel soit bien outillé sur le plan technique en plus d’être motivé. Autrement dit, une motivation certes technique, mais aussi et surtout financière. ‘’Nous sommes l’un des rares corps de la hiérarchie A1 de la Fonction publique à ne pas bénéficier de certaines indemnités, alors que tous les autres corps en bénéficient. 2018, c’est également le mécanisme de financement. Quand on est malade, on sort de sa poche pour payer les soins. Il faut inverser cette approche et changer de paradigmes. Il faut aller vers davantage de mutualité, de préfinancement pour renforcer la lutte contre la maladie’’, a plaidé le Dr Diop.

Revoir la Cmu

Il a également évoqué le renforcement de la Couverture maladie universelle (Cmu) en rectifiant les erreurs. De son point de vue, l’année 2017 a été marquée par un retard de remboursement des frais liés à la Cmu.  ‘’Aujourd’hui, les structures sont à bout de souffle. Il faut que des mécanismes puissent être trouvés pour que cette Cmu soit une réalité dans  les structures de santé. Il ne faut pas se voiler la face : on parle de Cmu, mais dans les structures, la population payent les soins. Il faudra trouver, en 2018, des mécanismes novateurs pour que les remboursements soient faits à date échue et que les structures puissent fonctionner de façon optimale’’, préconise-t-il.

Embouchant la même trompette, le président de And Gueusseum, par ailleurs secrétaire général du Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) veut que la dette de la Cmu soit épongée. Selon Mballo Dia Thiam, il faut revoir également le ciblage, le financement et l’encrage de cette politique. ‘’Il y a 15 mois d’arriérés, les structures commencent à être à genoux’’. Ce qui fait dire au docteur Boly Diop que les produits de soins doivent être disponibles. D’après ce dernier, dans un système où tous les éléments sont importants, il ne faut négliger aucun. Toutefois, pense-t-il, il faut un catalyseur : le personnel. Il doit être l’un des sentiers du gouvernement.

Dans la même veine, Mballo Dia Thiam trouve que l’action sociale ne doit pas être le parent pauvre. ‘’Il y a une médicalisation forte du système. Or, le médecin doit avoir un traitement salarial décent qui correspond à son statut. Ce qui lui éviterait de se convertir en gestionnaire.  Il est formé pour soigner et non pour gérer’’. La carte d’égalité des chances fait également partie des priorités du syndicaliste du Sutsas. D’après Mballo Dia Thiam, le Sénégal n’a pas encore atteint le nombre de cartes nécessaire. ‘’Il faut leur octroyer des conditions de transport, leur faciliter l’accès. Il y a beaucoup d’efforts à faire. Un fonds doit être dédié à ces personnes pour le financement de projets économiques et bancables. Nous tenons à ce qu’on organise des élections de représentativité des syndicats de la santé’’, a listé M. Thiam.

Statut et heures supplémentaires

Pour le secrétaire général du Sutsas, les priorités commencent par solder le passif social, mais également que les accords résiduels des différents protocoles soient appliqués. ‘’Il y a le statut du personnel des établissements privés de santé. C’est un accord que nous avons obtenu en avril 2016 et qui, jusqu’à présent, n’a pas bougé. L’effectivité de la loi sur la Fonction publique locale est là. Elle concerne le personnel des collectivités locales, la création des nouveaux corps de la Fonction publique. La régularisation de la situation administrative des techniciens supérieurs de la santé’’, a-t-il énuméré.

Sur la question de la formation, ce sont les bourses de spécialisation. Il a souligné le déficit criard en ressources humaines spécialisées. La question des ressources humaines a une place de choix dans les priorités du syndicaliste. A l’en croire, beaucoup de structures ont été construites au moment où il y a une armée de diplômés au chômage, dans un contexte où le besoin se fait sentir.

L’autre question est relative aux heures supplémentaires qui ne sont pas encore payées.  Pour Mballo Dia Thiam, l’érection des directions départementales de la santé est primordiale, parce qu’avec l’acte III, les régions ont disparu. ‘’Il y a le problème du budget, parce qu’on parle de 15 %, alors que le pays ne l’a pas encore atteint. Les hôpitaux ont 10 milliards de subvention, cela ne règle pas les questions de fond. C’est ce qui cause les nombreuses préoccupations dans les structures’’, a-t-il fait savoir.

VIVIANE DIATTA

 

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