Publié le 27 Mar 2018 - 05:07
MAURICE SOUDIECK DIONE, DOCTEUR EN SCIENCE POLITIQUE

‘’Le bilan politique de Macky est marqué par la persécution des opposants’’

 

Malgré tout l’espoir suscité par son élection à la tête du pays, le président Macky Sall peine à convaincre certaines franges de la population, après six ans de magistère. Selon Maurice Soudieck Dione, enseignant-chercheur en science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, son bilan politique est sapé par la persistance des pratiques autoritaires et la persécution de l’opposition.

 

Le président de la République, Macky Sall, a bouclé, ce 25 mars 2018, 6 ans à la tête de l’Etat. Quel aperçu pouvons-nous avoir sur son bilan politique ?

Le bilan politique ne me semble pas reluisant. Il est marqué par la persistance des pratiques autoritaires, le piétinement des droits et libertés, et la persécution de l’opposition et des opposants ; le caractère superficiel et inopérant des réformes qui ne sont pas allées dans le sens d’atténuer la concentration présidentialiste des pouvoirs, qui met en péril la démocratie et l’État de droit. De même, il y a eu une fragilisation du pouvoir Judiciaire, notamment le Conseil constitutionnel, à travers les avis-décisions qui servent de faire-valoir au président de la République, précisément par rapport à sa rétraction quant à réduire son mandat de 7 à 5 ans et par rapport à la modification de la loi électorale par acte juridictionnel, eu égard aux documents de vote pour les élections législatives du 30 juillet 2017. Ce qui constitue une violation manifeste des principes de la séparation et de l’indépendance des pouvoirs, ainsi que du parallélisme des formes : ce qu’une loi a fait, seule une loi peut le défaire.

Enfin, par rapport à la compétition politique, il y a une rupture radicale avec l’opposition, à la suite de l’organisation chaotique des législatives du 30 juillet 2017, avec de nombreux et graves dysfonctionnements, constituant un recul démocratique de plus de 20 ans, qui nous ramène à la mascarade électorale des locales de 1996 !  

Y-a-t-il, aujourd’hui, une rupture dans la manière de pratiquer la politique sous nos cieux ?

Il n’y a pas eu de rupture, même si la demande politique a été forte, en ce sens. En effet, eu égard aux nombreuses dérives qu’on a vécues sous le règne du président Wade et la détermination des Sénégalais à congédier son régime, notamment à travers le Mouvement du 23 juin, l’espoir était grand de sortir de ces pratiques politiques qui sapent les principes démocratiques et les principes de droit. Plusieurs raisons structurelles expliquent qu’il n’y ait pas eu cette rupture tant attendue. D’abord, parce que le président Sall, promoteur du concept de rupture, avec d’autres slogans comme la ‘’patrie avant le parti’’, est lui-même un produit du système Pds qu’il n’a quitté que parce qu’il a été écarté du schéma de succession du président Wade, soupçonné de vouloir se faire remplacer par son fils. En plus, le président Sall est arrivé au pouvoir dans des circonstances particulières, car il y avait un consensus de tous les candidats de l’opposition réunis dans le M23 pour rejeter la candidature d’Abdoulaye Wade.

Donc, logiquement, aucun d’entre les concurrents ne pouvait appeler à voter au second tour pour un non candidat ! C’est ce qui explique le report de voix massif et effectif sur le candidat Macky Sall, avec environ 65 % des voix, alors que les résultats d’Abdoulaye stagnaient autour de 34 % environ. Le président Sall devait également composer avec tous les partis qui l’ont soutenu et qu’il fallait rétribuer. Après avoir été un chef victorieux, il était sommé d’être un chef généreux pour fidéliser ses alliés, et donc de s’ancrer dans des logiques clientélistes de conservation du pouvoir. Or, là où on attendait le président Sall, c’était justement de rompre avec ces anciennes pratiques.

Mais on ne peut pas le faire lorsqu’on est animé par l’obsession du second mandat. Le président qui va véritablement initier la rupture, c’est celui-là qui ne sera pas obnubilé par sa réélection, mais qui aura à cœur de travailler exclusivement pour les Sénégalais. Et c’est finalement le meilleur moyen de se faire réélire ! Car la majeure partie des électeurs est en dehors des partis et c’est des citoyens éclairés et avertis. Mais les hommes politiques n’y croient pas ou ne veulent pas prendre ce risque, en raison du confort et du formatage par les habitudes : ils sont encore conditionnés mentalement et politiquement par les anciennes pratiques autoritaires et néo-patrimoniales, en décalage et en déphasage avec l’évolution démocratique du pays et qui sont de nature, en réalité, à fragiliser leur pouvoir !

Donc, selon vous, le chef de l’Etat a du mal à rompre d’avec les vieilles pratiques de Wade, surtout en ce qui concerne les débauchages politiques ?

Les débauchages constituent une pratique historiquement et profondément ancrée dans la culture des élites politiques sénégalaises. Mais elles doivent être réprouvées, car elles contredisent les valeurs démocratiques.     

Ces débauchages ne cachent-ils pas une certaine fragilisation de sa coalition, surtout avec les soubresauts notés dans certains partis membres de Benno Bokk Yaakaar comme l’Afp, le Ps ou encore la Ld ?

De mon point de vue, ces débauchages visent plutôt à affaiblir l’opposition. Je pense que les transhumants ne peuvent pas apporter grand-chose au président Sall, car de tels comportements sont condamnés par les Sénégalais. En plus, les transhumants sont combattus dans la coalition et, enfin, ils ne sont que très peu promus, et généralement à des positions périphériques, pour éviter de porter atteinte à l’image du régime.

Bby suffit-elle toujours à Macky Sall pour qu’il puisse espérer un second mandat et dès le premier tour ?

La coalition Bby n’est plus ce qu’elle a été. À l’origine, elle comprenait toutes les forces politiques coalisées contre Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, beaucoup de leaders ont quitté Benno Bokk Yaakaar : Idrissa Seck, Cheikh Bamba Dièye, Mansour Sy Jamil, Mamadou Lamine Diallo, etc. De plus, les principaux partis de cette coalition, notamment le Ps et l’Afp, sont traversés par des crises internes. Malick Gakou a quitté l’Afp pour créer le Grand parti, et le Ps est secoué par la dissidence organisée autour de Khalifa Sall, tout comme la Ld connaît en son sein une rébellion avec la Ld-Debout.

Donc, Bby est devenue un contenant gigantesque, mais le contenu semble avoir diminué pour toutes ces raisons. La manière de gérer les derniers mois qui nous séparent de la présidentielle de 2019 sera décisive, car le régime devra éviter de créer des conditions d’un rejet populaire, car beaucoup d’ingrédients sont réunis en ce sens, en raison des divers foyers de tension au plan social et syndical, en plus d’une certaine radicalisation de l’opposition, en plus des difficultés économiques des populations, en raison de la pauvreté qui se développe.  

Globalement, quelle appréciation faites-vous de la marche de cette coalition, après six ans de gestion collective du pouvoir ?

Le président Sall a su bien gérer Bby selon ses intérêts politiques. D’abord, à travers une alliance tacite scellée avec Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, leaders respectifs du Ps et de l’Afp, pour qu’ils étouffent, chacun dans son parti, l’émergence de quelque leadership de concurrence au président Sall dans ses ambitions de réélection, tout en ne pouvant plus se présenter eux-mêmes. Car, en 2019, Tanor comme Niasse auront tous les deux dépassé l’âge limite pour être candidat à la présidence de la République, soit 70 ans. Le président Sall, dans cette perspective, a tenu également à neutraliser ses associés. Le mandat du président de l’Assemblée nationale réduit de 5 à 1 an renouvelable par les libéraux qui ont voulu évincer Macky Sall, a été utilisé par ce dernier pour contenir Moustapha Niasse et maintenir la pression sur lui. Il est intéressant de remarquer que c’est lorsqu’il a déclaré avec des invectives aux cadres de son parti qu’il n’y aurait pas de candidat de l’Afp à la prochaine présidentielle que son mandat a été ramené à 5 ans en juin 2015.

Quant à Ousmane Tanor Dieng, aux termes de l’article 5 de la loi organique 2016-24 du 14 juillet 2016 relative au Hcct, il n’a pas un mandat de 5 ans, il est nommé par décret et donc peut être révoqué à tout moment par le président Sall.

L’autre stratégie a consisté à affaiblir progressivement les alliés au profit de l’Apr afin que le parti présidentiel puisse s’émanciper de ses soutiens. Cette logique enclenchée lors des élections locales de 2014, s’est confirmée aux législatives du 30 juillet 2017. L’Apr, à elle seule, a pu totaliser 97 députés sur les 125 obtenus par la coalition Bby, ne laissant que 28 députés à se partager pour tous les alliés.

Donc, avec 97 députés sur 165 à l’Assemblée nationale, l’Apr a une majorité qui lui permet de gouverner, même sans les autres composantes de la coalition.

En définitive, la coalition Bby a essentiellement profité au président Sall et à l’Apr, de même qu’aux chefs des partis qui le soutiennent et à leurs affidés, en provoquant, au passage, la déstabilisation de leurs formations politiques, notamment en ce qui concerne le Ps, l’Afp et la Ld.

Durant ce mandat du président Sall, il est beaucoup question de respect des libertés individuelles et collectives. Y-a-t-il des changements à ce niveau ?

Il faut d’emblée apporter une précision, en ce sens que c’est le respect des libertés individuelles et collectives rapportées au jeu politique. Sous cet angle, il faut dire que l’opposition et les opposants ont été beaucoup brimés et persécutés sous le régime du président Sall. Les nombreux emprisonnements, entre autres, pour offense au chef de l’État, parmi lesquels ceux de Me Amadou Sall, Bara Gaye, Samuel Sarr, Omar Sarr et les multiples tracasseries subies par le Pds, notamment dans le cadre des procédures de la Crei.

Souvent, les manifestations de l’opposition sont violemment réprimées. Est-ce que cela ne participe pas à un recul démocratique ?

Naturellement, c’est un recul. Car l’opposition est un rouage essentiel dans le fonctionnement du système démocratique. On remarque que non seulement les droits et libertés des opposants sont constamment violés, ce qui est d’autant plus inacceptable que le jeu démocratique ne peut se dérouler sans que les libertés publiques prévues par la Constitution ne soient exercées. Le jeu politique se ramène alors à des invectives et à des rapports de force, où l’appareil d’État est instrumentalisé, empêchant une vraie confrontation des idées et des projets. On est, en effet, dans une logique où les règles du jeu ont du mal à se routiniser, car elles sont toujours manipulées à outrance par le parti ou la coalition au pouvoir au gré de ses intérêts.

Le président Sall avait promis une refonte de nos institutions. Y-a-t-il des actes qui ont été posés à ce niveau ?

La refonte des institutions n’a pas été faite. Aucune réforme sérieuse n’a été effectuée par rapport à l’essentiel qui était de rééquilibrer l’allocation du pouvoir dans le système politique sénégalais, afin de tempérer l’hyper-présidentialisme dont il souffre, qui constitue un danger pour les droits et libertés des citoyens, notamment des opposants, et n’est plus en adéquation avec l’évolution démocratique du Sénégal. Le système tel qu’il existe aujourd’hui est une continuation de l’orientation autoritaire du régime instauré par Léopold Sédar Senghor à travers la Constitution du 7 mars 1963, au sortir de la crise politique du 17 décembre 1962, qui l’avait opposé à Mamadou Dia. Abdoulaye Wade, arrivé au pouvoir en 2000, reconduit le même ordonnancement institutionnel en se taillant une Constitution sur mesure, celle du 22 janvier 2001, pour renforcer la personnalisation du pouvoir et procéder, dans la foulée, à la dissolution des institutions qui ne lui étaient pas favorables, comme l’Assemblée nationale et le Sénat, qui étaient encore contrôlés par les socialistes. Les nombreux abus de pouvoir d’Abdoulaye Wade et ses manipulations unilatérales du jeu électoral entraînent alors une rupture de confiance avec l’opposition qui organise les Assises nationales, en préconisant des réformes politiques et économiques à partir d’un bilan de la gouvernance du pays depuis l’indépendance.

Les conclusions des Assises sont là, le président Sall les avait signées. Les principaux partis qui le soutiennent, le Ps et l’Afp, ont été parmi les principaux organisateurs de ces réflexions. Depuis qu’ils ont été associés à l’exercice du pouvoir, on ne les entend plus en parler ! Le président Sall avait mis en place une commission nationale de réforme des institutions qui a également rendu ses travaux. Mais force est de constater pour l’essentiel, qu’on est toujours dans le schéma institutionnel de 1963. Le Législatif est toujours exagérément inféodé à l’Exécutif ; les revendications d’indépendance de la justice par rapport à l’Exécutif sont constamment et fortement exigées, y compris par les magistrats eux-mêmes, à travers l’Ums.

Sur le plan des libertés, des dispositions, comme celles de l’article 80 du Code pénal, un véritable fourre-tout qui permet fatalement d’embastiller quiconque est poursuivi sous les chefs d’inculpation visés par cet article, demeurent.

Le magistère du président Macky Sall est également marqué par des arrestations de personnalités politiques. Il y a eu Karim Wade qui s’est ‘’exilé’’ par la suite, puis Khalifa Sall. Comment appréciez-vous cela ?

Tout le monde est d’accord que dans un pays pauvre comme le Sénégal, on ne peut pas accepter que l’argent qui doit être mis au service du développement soit détourné par ceux-là que le peuple a investis de sa confiance. Mais la lutte contre la corruption doit se faire dans le respect des principes de l’État de droit, en dehors de toute politisation. Malheureusement, depuis la création de la Crei en 1981 par Abdou Diouf, nouveau et jeune président qui n’avait ni l’expérience ni la légitimité historique et politique des barons du parti qu’il fallait tenir en respect, en passant par l’instrumentalisation des audits de la gestion socialiste par le président Wade pour organiser à grande échelle la transhumance en menaçant ou en envoyant en prison ceux qui rechignaient à le rejoindre, les prétendues luttes contre la corruption ont toujours obéi, en réalité, à des logiques de construction hégémonique. L’activation de la Crei par le président Sall s’inscrit dans cette logique. Cette juridiction d’exception a condamné Karim Wade à une lourde peine de 6 ans de prison et une très forte amende de 138 milliards, avec beaucoup d’entorses faites au droit, sans que sa culpabilité n’ait été établie de manière indubitable. En plus, cette traque détraquée des biens supposés mal acquis a été très sélective et politisée, tout en foulant au pied les droits et libertés des mis en cause.

Tout porte à croire que la mise en mouvement de la Crei, au bout du compte, n’était pas pour lutter contre la corruption, mais pour neutraliser ou liquider des adversaires politiques.

Dans le cas de Khalifa Ababacar Sall, il lui est reproché des fautes dans la gestion de fonds à la mairie de Dakar. En réalité, cette affaire pose un problème juridique à double détente : quelle est la nature des fonds en question ? Et quel est le régime juridique de ces fonds ? Pour les accusateurs de l’édile de la capitale, il s’agit d’une caisse d’avance qui obéit à un régime de contrôle a posteriori. Et pour les défenseurs de Khalifa, il s’agit de fonds politiques exemptés de tout contrôle. L’affaire est en délibéré, les juges trancheront la question le 31 mars prochain. Mais ce qu’on peut dire par rapport à cela, c’est que l’Inspection générale d’État doit quitter la présidence de la République ; pour éviter les soupçons et suspicions de politisation de certaines affaires, afin que la présidence ne soit pas perçue comme un site de régulation du clientélisme au moyen de la grâce et de la disgrâce, selon qu’on soutient politiquement ou non le président, surtout lorsqu’il a de fortes ambitions de réélection. Ensuite, et cela rejoint les impératifs de réforme de la justice, on devrait accorder plus de garanties aux mis en cause, ne serait-ce que par ce qu’ils bénéficient de la présomption d’innocence. Khalifa Sall est une personnalité éminente du pays qui a occupé de hautes fonctions. Il est régulièrement domicilié, maire de la capitale, qui présente toutes les garanties pour se présenter devant la justice. Il est souhaitable que la loi pénale puisse évoluer afin que, dans pareilles situations, un placement sous contrôle judiciaire puisse être prononcé, au lieu que Khalifa Sall soit humilié et jeté en prison de la sorte !

Cela nous renvoie donc aux réformes du Code pénal et du Code de procédure pénale pour un meilleur respect des droits et libertés des citoyens. Mieux, une réforme sérieuse doit être faite pour concilier la lutte contre la corruption avec le respect des droits et libertés des prévenus, inculpés et accusés, à tous les niveaux de la procédure, pour limiter et encadrer les pouvoirs du procureur de la République qui est placé sous les ordres du pouvoir Exécutif.

Mais tout cela ne sera qu’un vœu pieux, si on ne corrige pas le fonctionnement clientéliste du système politique sénégalais, notamment par un financement public et transparent des partis politiques.   

Le président Sall a décidé de procéder à une révision de la Constitution et du Code électoral portant modification de certaines dispositions dont le parrainage qu’il veut désormais étendre à tous les partis politiques. Comment appréciez-vous tout cela ?

Je pense qu’on aurait pu éviter de créer davantage de complexité dans le jeu, au moment où le dialogue politique est rompu. Il y a des questions qui divisent déjà : le fichier, la question des cartes électorales, l’organisation catastrophique des législatives du 30 juillet 2017, avec des accusations de manipulation du jeu par le régime, la récusation du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye pour organiser l’élection présidentielle, etc. Dans ces conditions, la sagesse commande de chercher à renouer les fils du dialogue, en prenant des mesures fortes d’apaisement dans le sens de donner des gages de transparence, plutôt que de décider unilatéralement de changer encore les règles du jeu. Ensuite, les dangers du parrainage, c’est qu’il est difficile de contrôler 60 000 signatures. Il peut y avoir des erreurs qui peuvent entraîner le rejet de certaines candidatures, ce qui peut être une source de conflits et peut-être de violence !

En 2012 des candidatures indépendantes ont été rejetées par rapport à des problèmes de signatures, comme celles de Youssou Ndour et Kéba Keinde, par exemple. Si, par extraordinaire, on venait à invalider la candidature d’adversaires sérieux du président Sall avec le parrainage, pour les mêmes raisons liées à des signatures, cela participerait à discréditer l’élection, après toutes les conjectures relatives aux candidatures de Karim Wade et de Khalifa Sall. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !

L’heure, me semble-t-il, n’est pas d’exacerber la conflictualité avec l’opposition, mais plutôt de dégager le minimum de consensus nécessaire pour des élections transparentes et loyales, et après 2019, de prendre le temps de réfléchir profondément sur les réformes du système électoral. Le président Sall est au pouvoir depuis 6 ans. Pourquoi attendre à quelques mois de la présidentielle pour initier des réformes aussi sensibles sans concertation et au moment où la confiance entre les acteurs est rompue, en voulant utiliser sa majorité mécanique à l’Assemblée nationale pour un passage en force ?

Pensez-vous que le parrainage puisse être un procédé à même de limiter les candidatures ?

Le parrainage est un procédé qui permet d’établir une certaine représentativité avant d’aller aux élections. Il n’est ni bon ou mauvais en soi. Il faut tout simplement que les acteurs intéressés en discutent et tombent d’accord sur les principes et modalités d’organisation du parrainage, en veillant à ce qu’il n’y ait pas de ruptures d’égalité entre candidats, mais aussi d’éviter que le parrainage ne soit pas un moyen d’invalider injustement des candidatures, en permettant, par exemple, aux candidats de pouvoir rectifier le tir à temps. En tout état de cause, le moment choisi est inopportun pour instaurer un parrainage relevant de la volonté unilatérale du régime en place, alors même que l’essentiel de l’opposition n’y adhère pas.

PAR ASSANE MBAYE

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