23 milliards de perte en 11 mois et demi , selon Cheikh Tidiane Mbaye
La surtaxe sur les appels entrants a eu un effet de “23 milliards“ en moins d’un an, a indiqué Cheikh Tidiane Mbaye, dans le dernier numéro du magazine Réussir.
C’est sur le dernier numéro du mensuel Réussir que le Directeur général de la Société nationale des télécommunications (SONATEL) a donné l’information. L’application de la surtaxe sur les appels entrants “a eu un effet de 23 milliards en 11,5 mois“, a révélé, Cheikh Tidiane Mbaye. L’abrogation de ce décret demandée par les syndicats, la société civile, les sénégalais de la diaspora, a été finalement rendu effective en mai dernier par le président, Macky Sall, après sa prise de fonction.
Un geste salué par Cheikh Tidiane Mbaye, pour qui, cela va changer les relations “entre l’opérateur et le régulateur“ qu'est l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). Mais, elle va entraîner la baisse des tarifs internationaux en départ du Sénégal et de l’étranger. Ce qui va forcément arrêter la baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise, occasionné par la surtaxe sur les appels internationaux entrants au Sénégal.
Toujours dans cette interview accordée à Réussir, Cheikh Tidiane Mbaye, informe que la SONATEL est trop taxée. “Je rappelle que SONATEL est déjà hyper-taxée même si on dit qu’elle est très riche. Ceux qui le disent omettent de préciser que 40% du bénéfice nous vient de l’extérieur“, confie-t-il. À l'en croire, 70% des bénéfices de la SONATEL “viennent de l’international, du trafic entrant et des filiales“ au Mali, en Guinée Bissau et en République de Guinée.
Ce qui signifie, que le bénéfice réalisé par la société au Sénégal est toutefois insuffisant pour couvrir les investissements. ''On oublie également que le résultat de SONATEL est celui du Groupe SONATEL qui compte quatre pays. Le bénéfice de SONATEL, réalisé au Sénégal, ne couvre même pas nos investissements sur le Sénégal. En réalité, le consommateur local (sénégalais) est subventionné, par l’international''.
Pour le contrôle au sein de l’entreprise, Cheikh Tidiane Mbaye, estime qu’il n’était qu’un “prétexte pour instituer la surtaxe“. “On a toujours dit que SONATEL accepte tout contrôle, sur les appels internationaux comme sur les appels locaux. SONATEL est l’entreprise la plus contrôlée aujourd’hui au Sénégal. Chaque année, les services des Impôts nous inspectent et c’est normal“, ajoute-t-il.
“Nous sommes, bien entendu, ouverts à tous les contrôles possibles et imaginables“, appelle M. Mbaye qui dirige la SONATEL depuis 24 ans. Toutefois, le directeur général de la SONATEL estime que la mission du régulateur doit être de “favoriser la concurrence“, “baisser les prix“, “améliorer les services“ et “arbitrer les conflits entre opérateurs et clients“ et non “de collecter de l’argent“ ou “d’inventer des taxes qui freinent le développement d’un secteur“ des télécommunications.
ALIOU NGAMBY NDIAYE