Publié le 9 Apr 2019 - 14:51
MENACE SUR LA COHESION NATIONALE

Le président du Ris interpelle les religieux et les politiques

 

‘’La montée du discours identitaire menace la cohésion nationale’’. L’alerte est du président du Rassemblement islamique du Sénégal (Ris Al Wahda), Cheikh Matar Kébé, qui invite les chefs religieux et les acteurs politiques à jouer leur partition dans la stabilisation du pays par des discours fédérateurs.

 

Le Rassemblement islamique du Sénégal (Ris Al Wahda) a tenu son séminaire annuel national, ce week-end, à Rufisque. Au programme, une table ronde publique sur le thème ‘’Dynamiques communautaires et cohésion nationale au Sénégal’’ a été organisée, ce dimanche. A l’occasion, le président du Ris, Cheikh Matar Kébé, a exprimé ses craintes par rapport à la menace qui pèse sur la cohésion nationale. Kébé, qui animait le sous-thème ‘’Le pluralisme religieux et cohésion nationale’’, a relevé une certaine diversité au Sénégal. Qui, déclare-t-il, ‘’devrait être considérée comme une richesse et non un facteur de division’’.

En fait, selon son analyse, la religion, qui doit être un facteur d’unité, est devenue une menace pour la cohésion. Pour étayer son propos, il souligne que ‘’depuis trois ans, nous assistons à la montée de discours régionalistes et de propos discriminatoires basés soit sur la religion, soit sur l'ethnie’’. Selon son constat, ‘’la situation a empiré avec la Présidentielle, car nous avons assisté à des divergences portant sur les confréries ou origines sociales’’. Aux yeux du responsable, à la longue, cette attitude peut saper la cohésion nationale. Très critique par rapport à ce nouveau comportement de certains acteurs, Cheikh Matar rappelle qu’il y a toujours eu des divergences, mais il n'y a jamais eu de tension. 

Sur les causes de l’avènement du discours identitaire, le président du Ris indexe les religieux qui, dit-il, ‘’ne jouent plus leur rôle comme il le fallait’’. ‘’La religion servait à éduquer et à orienter les masses. Maintenant, cette orientation n’est plus neutre’’, déclare l’Amir Kébé. D’autre part, il a pointé du doigt une crise d'autorité notée chez les religieux et les gouvernants, mais également une perte de confiance qui fait qu’ils ne sont plus écoutés par les populations.

Les acteurs politiques sont également mis au banc des accusés. Ces derniers, d’après l’Amir Cheikh Matar Kébé, ‘’cherchent toujours des raccourcis, au lieu de procéder à des investissements nécessaires pour faire accepter leur projet de société’’.

Face à cette menace, il invite les uns et les autres à savoir raison garder, car dit-il, ‘’la religion, tout comme le pays, nous appartient à tous’’. Soulignant que ‘’nul ne peut y exclure personne’’, le conférencier ajoute : ‘’Chacun de nous doit œuvrer pour l’unité de la religion et du pays au service exclusif du peuple, afin que les conditions de celui-ci puissent être améliorées, afin que le Sénégal soit sur les rampes du développement.’’ Il est également important, à son avis, de toujours tenir ‘’un discours fédérateur’’. A l’en croire, c’est ce à quoi s’attelle le Ris depuis sa création pour trouver les voies et moyens de refonder notre pays.

Pr Djiby Diakhaté : ‘’Le colon nous a retardés’’

Le professeur Djiby Diakhaté, qui animait le sous-thème ‘’Nation sénégalaise et société plurielle’’, considère qu’on doit reconstruire un autre Sénégal conforme à nos valeurs. Car, argumente le sociologue, ‘’beaucoup de Sénégalais ne se reconnaissent pas dans l’actuel pays, puisqu’il a été construit par les Français, en fonction de leurs règles et valeurs’’. Convoquant l’histoire, il a rappelé qu’avec la révolution torodo de 1776, le Sénégal avait sa première Constitution élaborée par Thierno Souleymane Baal. Celle-ci était fondée sur la religion qui proposait un modèle de bonne gouvernance, en mettant en garde contre la succession dynastique, la mal gouvernance et autres tares des actuels dirigeants.

Mais, se désole le sociologue, le colon a remis tout en cause et a même divisé le pays, avec la création des quatre communes. En somme, le Pr. Diakhaté, qui a également cité l’exemple de l’université de Pire créée avant l’avènement de l’école française, soutient que le colon nous a retardés, en détruisant tout ce qu'il avait trouvé, pour nous imposer ses valeurs.

FATOU SY

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