Publié le 12 Apr 2019 - 19:02
VIOLENCE A L’UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS

La rébellion des enseignants

 

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) et la coordination Saes-Ugb déplorent les actes de violence perpétrés à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Ils décident de suspendre les cours et exigent des sanctions pour les coupables.

 

La coordination Saes-Ugb condamne les actes de ‘’violence et de vandalisme’’ qui se sont produits avant-hier dans le campus pédagogique de l’université Gaston berger de Saint-Louis. Dans le communiqué parvenu hier à ‘’EnQuête’’, elle explique qu’un groupe d’étudiants, dirigé par des membres de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), a fait irruption dans le bureau du recteur pour y déverser des eaux usées en proférant des menaces de mort et des injures à l’encontre de ce dernier. Un peu plus tôt dans la matinée, poursuivent les syndicalistes, un autre groupe d’étudiants, au prétexte de vouloir faire sortir leurs camarades d’une salle de classe, s’en est pris physiquement à un de leur collègue enseignant.

Le syndicat constate, avec amertume et indignation, ces actes de vandalisme perpétrés sur la plus haute autorité de leur institution universitaire et sur un camarade dans l’exercice de ses fonctions, au moment où, informent-ils, tous les enseignants sont en train de fournir les efforts possibles pour aider l’Ugb à retrouver sa stabilité. Face à cette situation d’insécurité et de violence qui perdure au sein du campus pédagogique, la coordination Saes-Ugb décrète un mot d’ordre de 72 heures de suspension des activités pédagogiques et administratives à partir d’hier. Elle invite tous les camarades à se mobiliser autour de la sécurité dans leur environnement de travail, pour en finir avec ces actes de vandalisme.

Par ailleurs, la coordination exige la traduction en conseil de discipline des étudiants responsables de ces actes, en prenant les sanctions qui s’imposent. C’est-à-dire la dissolution de la Cesl, l’amélioration des conditions d’existence de tous les acteurs de l’Ugb. ‘’Des bureaux d’enseignants et le rectorat ont été vandalisés et saccagés durant les évènements de mai 2018, avec comme conséquence la perte d’une très grande partie des archives de l’Ugb. Nous exprimons sans faille notre soutien au recteur et au camarade qui a été violenté‘’.

Le Saes en grève de 48 heures

En soutien à leur camarade de l’Ugb, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) décrète, à son tour, un mot d’ordre de grève de 48 heures à partir d’aujourd’hui.  Le Saes demande aux militants de surseoir à toutes les activités pédagogiques et administratives. Le Bureau national (Bn) du Saes constate, avec regret et amertume, la situation qui prévaut actuellement à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis,  qui rappelle celle de mai 2018. Aucune autorité n'avait alors fait le déplacement pour s'enquérir de la situation et évaluer les dégâts, regrette le Saes, faisant remarquer que les auteurs identifiés avaient bénéficié d'une impunité totale.

Face à cette violence inacceptable et inadmissible dans un espace où seule doit prévaloir la force des idées, le Saes marque son soutien indéfectible au recteur et aux collègues de l’Ugb.

Aux yeux des syndicalistes, ces comportements de personnes à l'instinct primaire ne sauraient être absous par le respect des franchises universitaires qui, malgré leur caractère sacré, ne signifient pas un laisser-aller. Ils demandent, en outre, aux autorités de prendre immédiatement toutes les dispositions pour assurer la sécurité des biens et des personnes à l’Ugb et dans toutes les universités. Ils exigent qu’une enquête soit ouverte et que des sanctions idoines soient prises en toute rigueur contre les auteurs.

Par ailleurs, ils demandent à leurs collègues d’observer toutes les règles de sécurité et, au besoin, de rester chez eux jusqu’à ce que la situation soit maitrisée et déclinent toute responsabilité sur un éventuel bouleversement du calendrier universitaire.

VIVIANE DIATTA

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