Publié le 30 Sep 2019 - 14:57
PRISE EN CHARGE DES PERSONNES SOURDES AU SENEGAL

Non-respect des droits à l’information et à la participation sociale

 

La Journée internationale de la langue et des signes a été célébrée au Sénégal, samedi dernier. Il a été soulevé, à cette occasion, le non-respect des droits à l'information et à la participation sociale des sourds.

 

La problématique de la prise en charge des personnes handicapées en général et des sourds en particulier, reste encore entière. C’est le constat du président de la Fédération nationale des associations de personnes handicapées du Sénégal. Yatma Fall a partagé son opinion sur la question, ce week-end, lors de la cérémonie de célébration de la Journée internationale de la langue des signes instituée par l’Onu et organisée à la mairie de Rufisque, samedi dernier.

Il a révélé, à cet effet, qu’aujourd’hui, ‘’la plus grande préoccupation des personnes sourdes est la participation sociale, c’est-à-dire prendre une part active dans tout ce qui se fait dans la société’’.  Il se trouve que le droit à l’information qui est, selon lui, le seul préalable à cela, est consacré par la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, tout comme le droit à la participation. Malheureusement, au Sénégal, renseigne le président de la Fnaphs, ‘’on se rend compte que malgré l’existence d’une forte communauté de personnes sourdes, cette préoccupation de la participation n’est pas sérieusement prise en compte dans ce qui se fait’’.

Yatma Fall en donne pour preuve l’absence d’interprétariat en langue des signes, dans les différents programmes de télévision. ‘’Quand une personne sourde, qui a le droit d’être informée, regarde le ‘Journal télévisé’ ou une émission à la télévision, elle peut voir des images, mais elle n’entend pas ce qui est dit. Dans le cadre, par exemple, d’une campagne électorale, la personne sourde peut suivre la télé, voir les candidats dans les meetings et autres, mais elle n’entend pas et ne comprend pas les programmes proposés par les différents candidats. Donc, on ne lui donne pas la possibilité de pouvoir choisir et on la prive de son droit à l’information ‘’, se désole-t-il.

Ce qui lui fait dire que ‘’la problématique, c’est le droit à l’information pour les personnes sourdes’’. 

A cela s’ajoute, à l’en croire, la difficulté de communiquer. D’où, selon lui, la nécessité de vulgariser le langage des signes pour interagir avec les personnes sourdes. ‘’Quand un médecin est face à une personne sourde et qu’il est tenu par la confidentialité de sa maladie, comment communique-t-il avec lui ? Comment garantir une bonne communication et une bonne évolution des sourds dans leur environnement et comment garantir l’accès à l’information aux personnes sourdes ?’’, voilà autant de questions que se pose M. Fall.

Pour lui, l’Etat devrait s'atteler à changer cela, pour permettre à cette communauté  de participer à la marche de la société.

Il faut noter que la Journée internationale de la langue des signes est instituée par les Nations Unies pour donner l’occasion aux gouvernements, aux organisations de la société civile et à la communauté de s’intéresser un instant à la situation des personnes sourdes.

Lors de la cérémonie, la directrice de l’Action sociale, venue représenter le ministre de la Santé, soutient que l’Etat du Sénégal fait des efforts pour appuyer les personnes sourdes pour une meilleure reconsidération. Pour Arame Top Sène, ‘’il y a des programmes visant à appuyer cette communauté, notamment la loi d’orientation sociale qui intègre toutes les personnes handicapées, particulièrement les personnes sourdes’’. Il y aussi, selon elle, un important programme développé par le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère de l’Education nationale, pour que les personnes handicapées, notamment les sourds, puissent avoir des programmes spécifiques qui leur permettent d’apprendre convenablement au même titre que les personnes normales.

D’ailleurs, parmi ces efforts de l’Etat du Sénégal, la directrice de l’Action sociale cite le Centre verbo-tonal de Dakar qui forme sur le langage des signes. Selon elle, ce sont des acquis que l’Etat va consolider. Elle préconise l’apprentissage de tout un chacun du langage des signes afin de permettre une inclusion ; ce qui réconforte les personnes sourdes avec qui nous vivons. 

Il faut signaler que la présente édition de la Journée internationale de la langue des signes avait pour thème ‘’La promotion de la langue des signes’’.

PAPE MOUSSA GUEYE (RUFISQUE)

 

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