Publié le 20 Jan 2020 - 19:43
CEREMONIE DE DEDICACE

Yankhoba Seydi renvoie les Africains à l’école britannique

 

Professeur de civilisation britannique à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Yankhoba Seydi invite les Africains à s’inspirer des Anglais pour bâtir, dans le continent, des institutions propices au développement et mettre un terme au mimétisme. En marge de la cérémonie de dédicace de son livre ‘’La tradition libérale de la Grande-Bretagne’’ publié aux éditions L’Harmattan, il explique comment le Royaume-Uni a pu donner au monde moderne la plupart de ses institutions, tout en restant profondément ancré dans ses us et coutumes.

 

Yankhoba Seydi retourne à l’école anglaise. Dans ‘’La tradition libérale en Grande-Bretagne’’ publié aux éditions L’Harmattan, il ne se borne pas à vanter les mérites du modèle britannique ; il invite surtout ses pairs africains à partir de leurs propres valeurs pour construire une Afrique prospère. Il y a, selon lui, dans le modèle anglais, quelque chose de fascinant, dont devraient s’inspirer nos dirigeants. C’est surtout l’ancrage de leur système dans leurs propres us et coutumes. ‘’Les Anglais, explique le Pr. Seydi, ont puisé, au plus profond d’eux, ce qui a rythmé leur vie pendant des siècles pour en faire un système de gouvernance politique, sociale, économique, un système de gouvernance à tous les niveaux…’’.

La singularité britannique est même poussée plus loin, si on en croit le professeur d’anglais à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Là-bas, au pays de Shakespeare, fait-il remarquer, on ne parle pas de liberté, mais ‘’des libertés anglaises’’. Or, rectifie-t-il, ‘’il n’existe pas de libertés anglaises. Ce qui existe, c’est la liberté tout simplement. Celle-ci est une valeur consubstantielle à l’individu. On nait avec, on meurt avec’’. Raison pour laquelle, argue-t-il, on ne peut écarter les Africains dudit système. ‘’A mon avis, le libéralisme est même né en Afrique, puisque mettant en avant la liberté. Et comme l’homo erectus s’est levé, pour la première fois, en Afrique, je dis que c’est le premier acte de libération de l’homme. On ne peut donc être exclu du débat sur le libéralisme’’.

Pour le spécialiste de la civilisation britannique, il faut mettre un terme au mimétisme ; puiser, dans les us et coutumes africains et sénégalais, des éléments pour mettre en place les conditions de développement du continent. ‘’Chez nous, décrie-t-il, nous ne faisons que copier et nous le faisons très mal d’ailleurs. Ce texte m’a donc permis, en tant qu’Africain, d’inviter mes pairs à revoir cette façon de faire, en s’inspirant, comme les Anglais l’ont réussi, des valeurs profondes qui caractérisent nos sociétés’’.

Mais il faudra, au préalable, s’employer à faire respecter les droits et libertés des individus. Même née en Afrique, selon la conviction du professeur, la liberté est, aujourd’hui, mise à rude épreuve dans plusieurs pays du continent. Interpellé sur certaines incarcérations comme celle de Guy Marius Sagna et Cie, il crie son amertume : ‘’On ne peut pas continuer à bafouer les libertés individuelles dans ce pays. Violer les libertés des gens, c’est vouloir les en séparer. Ce qui est absurde. Il faut que nous luttions pour préserver nos libertés. Mettre les gens en prison sans aucune justification valable, c’est instaurer un régime de négation de la liberté, de l’humain.’’

Par ailleurs, le libéral convaincu soutient que les idéologies ont encore de beaux jours devant elles, malgré les annonces précoces de leur disparition. A l’en croire, il est erroné de penser que les idéologies sont mortes. ‘’L’idéologie, dit-il, c’est la logique de l’idée. Pour l’expliquer de manière simple, c’est quand vous voulez faire quelque chose et vous dites que vous allez appliquer telle méthode. Si vous n’avez pas d’idéologie, vos actes sont incohérents’’. Quid alors des coalitions hétéroclites et souvent contre-nature qui se font et se défont sous nos cieux ? Il rétorque : ‘’Ce ‘soupou kandja’ que nous avons au Sénégal fait que les politiques du régime sont très incohérentes. Raison pour laquelle le chef de l’Etat est allé acheter un plan.’’

MOR AMAR

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