Publié le 7 Aug 2020 - 15:11
FACE A L’INERTIE DU LEADER DE REWMI

Le colonel Kébé quitte le parti

 

Le désormais ex-secrétaire national en charge de la défense et de la sécurité au sein de Rewmi a annoncé, hier, être à la recherche d’un opposant cohérent et audible pour porter les préoccupations des Sénégalais.

 

Ce n’est pas qu’à l’extérieur de son parti que l’on reproche à Idrissa Seck son mutisme sur la scène politique. Au sein de ses instances, cette attitude vient de lui coûter le départ d’un grand cadre.

En effet, le colonel Abdourahim Kébé a annoncé, hier, dans une lettre adressée au président du parti Rewmi, sa décision de ‘’démissionner de (s) a fonction de secrétaire national en charge de la défense et de la sécurité au sein de Rewmi et de mettre fin à (s) on affiliation à ce parti et ce, à compter de ce jour’’.

Elément essentiel du dispositif d’Idrissa Seck, le colonel à la retraite quitte un parti dont les absences de réaction sur la scène politique, depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus, intriguent militants et citoyens.  

Ce silence volontaire attribué au leader de la formation politique dont les apparitions sur le paysage médiatique sont de plus en plus rares, depuis sa défaite face au président Macky Sall, lors de la Présidentielle 2019, avait déjà été critiqué par le colonel, il y a à peine un mois. Lors d’une sortie, l’ancien chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) déclarait toujours être en poste dans le parti, alors que la question se posait. ‘’C’est vrai qu’à un moment donné, j’avais gelé mes activités, parce que j’étais troublé par le silence d’Idrissa Seck. Je pensais qu’il devait se prononcer par rapport à l’actualité, mais surtout pour ses militants, pour pouvoir suivre une même ligne de conduite, au cas où ils ne savaient pas sur quel pied danser’’, précisait-il.

Mais hier, c’est une autre vision de la politique que celle affichée par son désormais ex-leader que le colonel Kébé a montrée dans sa lettre. Si sa décision de quitter le parti se fonde sur ‘’des raisons de convenance personnelle’’, il précise toutefois que son ‘’engagement politique continue pour une opposition forte, cohérente et audible au service exclusif des Sénégalais et du Sénégal’’.

Trois adjectifs pleins de sous-entendus pouvant être rapportés au silence politique d’Idrissa Seck. La dernière déclaration publique du leader de Rewmi a été faite mardi sur sa page Facebook, lorsqu’il annonçait qu’’’en application des gestes barrières et de la règle concernant la non-participation à tout rassemblement de plus de 10 personnes’’, qu’il ne serait pas présent à la levée du corps de son cousin Alioune Badara Niang prévue demain (mercredi dernier) à l’hôpital Principal’’.

A part cela, il s’est prononcé sur les mêmes supports médiatiques pour rendre hommage aux illustres hommes disparus récemment (et il y en a plusieurs) ou présenter ses vœux aux Sénégalais, lors des grandes fêtes religieuses passées. Trop insuffisant pour influer sur l’actualité politique ? Son ex-secrétaire national en charge de la défense et de la sécurité semble le penser, en déclarant être prêt à rejoindre une formation politique de l’opposition plus cohérente et audible.

A sa sortie d’audience, lors de l’appel à l’union nationale lancée par le président de la République pour lutter contre la pandémie de Covid-19 au Sénégal, Idrissa Seck avait affiché son adhésion totale aux mesures prises par le président Macky Sall pour combattre le virus, tout en appelant à l’union sacrée autour du chef de l’Etat.

Depuis, beaucoup d’occasions de donner son opinion sur la marche du pays se sont présentées : la polémique sur l’attribution des marchés du riz, la levée de l’état d’urgence et du couvre-feu, le scandale des gazelles oryx, la gestion du littoral, etc.

Toutefois, le président de Rewmi n’est point le seul leader politique de l’opposition à adopter cette attitude équivalent à se taire sur la gestion de crise de coronavirus par le gouvernement.

Qui sera assez audible pour accueillir le colonel Kébé ? Si une chose est sûre, c’est qu’il sera convoité.

Lamine Diouf

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