Publié le 22 Oct 2020 - 19:21
PROMOTION DROITD DE L’ENFANT

Les acteurs invitent l’Etat à harmoniser les lois aux protocoles internationaux 

 

L’Institut des Droits de l’homme et de la paix (IDHP) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) organise, depuis hier, un colloque autour du thème ‘’La protection des droits de l’enfant’’.  Le directeur dudit institut en a profité pour dénoncer l’affaire des bonbons ‘’promouvant la débauche enfantine’’ et invite l’Etat à intégrer les protocoles internationaux ratifiés dans les lois nationales pour protéger davantage les enfants.

 

‘’C’est extrêmement grave, cette affaire de bonbons. Il va falloir situer deux types de responsabilités, à savoir celle de la société à travers l’Etat et celle parentale.  Il faut, encore une fois, sanctionner ces responsabilités quand elles ne sont pas assurées et assumées’’.  

C’est en ces termes que le directeur de l’Institut des Droits de l’homme et de la paix (IDHP) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a condamné, hier, la polémique concernant les bonbons ‘’promouvant la débauche enfantine’’ et dont une vidéo les montrant circule sur Internet depuis au moins trois jours.

Samba Thiam s’exprimait en marge d’un colloque organisé par l’IDHP, en collaboration avec la fondation Konrad Adenauer, autour du thème ‘’La protection des droits de l’enfant’’.

La rencontre, qui a enregistré la participation de plusieurs juristes et avocats, s’est voulu une plaidoirie pour l’intégration, dans les lois locales, des chartes et conventions traitant des droits des enfants déjà ratifiées par l’Etat du Sénégal.  Il s’agit, entre autres, des instruments de protection des droits de l’enfant tels que la Convention des droits de l’enfant (CDE), la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE). Ces protocoles internationaux et régionaux qui garantissent et assurent la protection et la promotion des droits de l’enfant, ont été signés et ratifiés par l’Etat du Sénégal, mais ils tardent à être intégrés dans les lois locales.

D’où cette plaidoirie de certains juristes et des membres de la société civile pour leur intégration dans la législation pour mieux protéger les enfants. ‘’Pour assurer une protection véritable des enfants, il va falloir s’appuyer sur deux choses : il faut qu’il y ait une loi très claire, suffisante, suffisamment écrite. Il faut que cela soit écrit, puisque nous avons deux situations différentes. Il s’agit du droit international que le Sénégal a accepté et auquel il a adhéré.

Mais l’autre difficulté, c’est de  l’intégrer dans son droit interne pour mettre à l’aise le juge chargé d’appliquer la loi’’, indique  Me Samba Thiam.   Pour le juriste, il est aujourd’hui plus que nécessaire de reprendre au niveau local ce que le pays a ratifié sur le plan international, comme la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, la Convention relative aux droits de l’enfant et la Déclaration universelle de 1948. ‘’Nous avons accepté tout cela et il faudra le reprendre dans notre législation, bien sûr en l’adaptant à nos réalités’’, insiste-t-il.

Le représentant de l’ambassade d’Allemagne à la cérémonie a abondé dans le même sens. Theodore Proff estime qu’il est nécessaire de protéger les enfants, surtout en cette période de pandémie où, en tant que couche vulnérable, ils sont parmi les plus impactés. ‘’C’est bien de signer et de ratifier ces chartes, mais le vrai défi, considère-t-il, c’est leur application, c’est-à-dire les traduire dans les lois locales pour qu’elles soient connues par la population. ‘’On se rend compte que l’Ucad, surtout l’Institut des Droits de l’homme et de la paix, s’engage pour le respect des Droits de l’homme et la protection de l’enfant. On est très loin de l’idéal et il faut beaucoup d’efforts pour améliorer la situation. L’on sait que les changements ne se font pas du jour au lendemain. C’est pourquoi il faut continuer à travailler pour l’amélioration des conditions de vie des enfants’’, a appelé le chef de mission à l’ambassade d’Allemagne à Dakar.

ABBA BA

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