Des cannes remises aux élèves malvoyants

Pour assurer la sécurité et faciliter le déplacement des pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (Inefja) de Thiès, des cannes leur ont été offertes avant-hier par l’association Action de la solidarité islamique (Asi), en plus de Corans en braille.
Quand on est frappé par un handicap visuel, se déplacer devient un besoin capital. Et se déplacer sans aucun outil qui peut aider à la marche, notamment la canne blanche, devient également dangereux pour le malvoyant. Consciente de toutes ces difficultés, l’association Action de la solidarité islamique (Asi), en partenariat avec l’Institut Paris églantine, a décidé de voler au secours des élèves malvoyants internés à l’Institut national d’éducation et formation des jeunes aveugles (Inefja) de Thiès, en mettant en leur disposition des cannes.
Selon le chef de la délégation de cette association qui dit œuvrer pour l’humain, cet appui peut contribuer à l’épanouissement de ces enfants. Avec ces cannes, dit-il, ils vont pouvoir se déplacer avec moins de problèmes. Car, ajoute-t-il, il y va de leur sécurité. ‘’Nous devons soutenir davantage ces élèves malvoyants, parce qu’ils en ont besoin. Sans la canne, ils vont continuer à rencontrer beaucoup de difficultés et vont se déplacer difficilement. Nous les voyons dans la circulation, avec tous les problèmes auxquels ils font face. Voilà pourquoi l’Asi a décidé de leur offrir gracieusement des cannes. Car, quelqu’un qui a une canne inspire le respect des conducteurs. Et le détenteur de la canne blanche a des droits. La canne facilite la mobilité et sécurise davantage le porteur. Nous sommes tenus de les aider, parce qu’ils sont dans le besoin’’, insiste Khalifa Ababacar Gaye.
Rappelant que la mosquée de l’Inefja a été construite, il y a quelques années, par l’Asi, M. Gaye indique que leur association travaille à migrer vers d’autres stations, en termes de priorité. Ses camarades et lui entendent, d’ici peu, s’attaquer à la construction d’un poste de santé digne de ce nom, au niveau de cet institut qui reçoit chaque année 160 pensionnaires.
Pour sa part, le directeur de l’Inefja a dit toute sa satisfaction et rappelé que la canne est un ‘’outil fondamental pour le déplacement de nos élèves handicapés visuels’’. De plus, Sakoura Guèye a mis à profit la cérémonie de remise de cannes et de Corans en braille pour lister les maux dont souffre l’établissement qu’il dirige, depuis bientôt deux ans. Avec le régime de l’internat, le directeur dudit institut national trouve nécessaire d’y entamer des travaux d’extension des dortoirs ainsi que des salles de classe.
A son avis, l’école se trouve dans une montée en puissance, avec une demande désormais supérieure à l’offre. Cette année, fait-il savoir, seules 13 places ont été disponibles et mises en compétition.
A rappeler que, dans ce lot de cannes blanches et de Corans en braille reçues ce mardi à l’Inefja, le Mouvement pour le progrès social des aveugles du Sénégal (Mpsas) y a sa part.
BONS RESULTATS AU BAC, BFEM, CFEE ET ENTREE EN 6e L’Inefja, l’excellence au bout de la canne Un taux de réussite de 100 % au Baccalauréat, 80 % au Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), seuls deux candidats recalés au Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) sur les 13 et 12 admis en entrée en 6e sur les 13 candidats présentés. Voici les résultats obtenus en 2019 par l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles de Thiès qui envisage de faire carton plein l’année en cours. Il est 10 h passées de 13 minutes ! Dans l’enceinte de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (Inefja) de Thiès, des élèves, tous déficients visuels. Ils n’ont pas eu cours. Dans la cour de l’établissement, on les aperçoit, de loin, arriver par petits groupes de trois ou quatre. Main dans la main, ils marchent doucement, discutent entre eux et se dirigent vers un manguier implanté juste en face du service Accueil où sont logés des agents de la police de proximité. A l’ombre, une vieille dame y a soigneusement installé ses étals de marchandises. Elle vend des cacahuètes, mais aussi des bonbons écrémés. Dotés peut-être d’un sixième sens, ils viennent jusqu’à elle. C’est ici où ils s’approvisionnent. Après avoir acheté ce dont ils ont envie, ces jeunes élèves reprennent le même circuit pour retourner dans leur dortoir. Le voyage aller-retour se fait sous le regard vigilant et admiratif des agents de sécurité et de leur surveillant général. Ceux qui essaient de transgresser les lois de la discipline sont aussitôt rappelés à l’ordre. A l’Inefja, la discipline est la règle n°1, dit-on. Créé en 1982 à l’initiative de l’Union nationale des aveugles du Sénégal (Unas), cet établissement spécifique se distingue par ses bons résultats obtenus l’année dernière lors des différents examens. Avec sa capacité d’accueil de 160 élèves, l’Inefja veut maintenir haut le flambeau de l’excellence. En 2019, cet établissement a eu un taux de réussite de 100 % au Baccalauréat. Tous les 9 candidats présentés ont été reçus au terme des épreuves de la session de septembre. Au Bfem, sur les 5 candidats, les 3 ont obtenu leur diplôme sanctionnant la fin de leur parcours dans le cycle moyen, soit un taux de réussite de 80 %, d’après les calculs du directeur. Au CFEE, 11 candidats ont été déclarés admis sur un total de 13 prétendants. A l’entrée en 6e, l’Inefja a également cartonné. Sur les 13 candidats, un seul a été recalé. Si l’école a pu obtenir ces résultats satisfaisants, c’est parce qu’il y existe un système d’organisation interne basé sur la rigueur, révèle le surveillant général. Un personnel est positionné dans cet institut pour s’occuper des élèves. Toutefois, Meїssa Ndong soutient que les autorités étatiques gagneraient à améliorer les conditions d’études et de vie des pensionnaires. Il réclame également le recrutement d’un infirmier d’État qui pourra s’occuper de la santé de ces jeunes déficients visuels. Cette année, ils sont 100 garçons et 60 filles à y être internés et viennent de plusieurs régions du pays. Les nouvelles recrues vont découvrir cette atmosphère. Une atmosphère dans laquelle le 100 % est le maitre-mot. |
GAUSTIN DIATTA (THIES)