Le Forum civil met la pression sur l’Etat
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‘’La mise en œuvre de la Convention de l’Union africaine de prévention et de lutte contre la corruption’’ était le thème de trois jours de conclave du Forum civil à Saly Portudal. Cette occasion a été saisie par l’organisation pour demander au gouvernement du Sénégal d’initier plusieurs réformes au niveau de la justice, pour permettre au pays de sortir de la zone rouge dans l’Indice de perception de la corruption.
Pour le renforcement de la justice fiscale en Afrique, le Forum civil a organisé un atelier à Saly. Il veut ainsi que l’Etat du Sénégal opère des réformes afin de sortir de la zone rouge dans laquelle il se trouve. D’après les dernières publications des études sur l’indice de perception de la corruption, le Sénégal est mal classé. Dans ce cadre, des recommandations fortes ont été faites par le Conseil d’administration. Il veut que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) soit doté de moyens techniques, matériels, humains et financiers pour faire face à la lutte contre la corruption, surtout celle institutionnelle.
‘’Nous voulons également travailler de telle sorte qu’il y ait au Sénégal une conformité de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) aux standards internationaux, mais pas sa suppression. Nous sommes pour la réforme de la Crei, pour son maintien. Nous voulons que le Sénégal puisse disposer et accompagner cet instrument qui est la Crei par un Parquet national financier où les enquêtes préliminaires seront effectuées par des organes indépendants et disposant également de moyens, mais également pour que les procureurs puissent faire leur travail de façon indépendante’’, a précisé le coordonnateur du Forum civil Birahime Seck.
Par ailleurs, en marge de cet atelier national de formation, le Forum civil a appelé le gouvernement à ‘’organiser les élections départementales et municipales pour mettre un terme à la confiscation inacceptable de la souveraineté du peuple et à la violation continue du calendrier républicain, face à l’idée agitée de les repousser jusqu’en 2022’’, renseigne un document de résolutions.
Selon la même source, le CA demande également au gouvernement de veiller à la commercialisation des produits arachidiers, à maintenir l’équilibre entre une juste rémunération du paysan et la préservation du tissu industriel. Sur cette lancée, le Forum civil veut que l’Etat prenne ‘’les mesures urgentes, en relation avec les concessionnaires (Sen-Eau, Aquatech, Seo, Flexeau et autres), afin de résoudre le problème crucial de la distribution de l’eau, aussi bien en milieu urbain que dans le monde rural, notamment Mbacké, Sibassor, Mboro, Keur Moussa’’.
De plus, le Forum civil estime qu’il faut ‘’éviter toute utilisation des prérogatives du président de la République ou de l’Assemblée nationale, dans le sens de soustraire des personnes de leur obligation de reddition des comptes avec la question agitée de l’adoption d’une loi d’amnistie, promouvoir la transparence dans la gestion du secteur de la pêche et préserver la ressource halieutique pour une viabilité de la pêche artisanale et prendre les mesures idoines pour freiner la migration irrégulière et évaluer les politiques publiques dédiées à l’emploi des jeunes’’.
Mieux encore, Birahime Seck et compagnie se disent prêts à travailler avec le gouvernement, pour doter le Sénégal d’une loi sur l’accès à l’information. Même si le secrétaire d’Etat chargé des Droits humains et de la Bonne gouvernance a promis de travailler à ce que ce projet de loi soit adopté à l’Assemblée nationale, le coordonnateur du Forum civil l’a invité à ne pas le dépouiller sur l’accès à l’information de son contenu originel.
‘’C’est pourquoi nous veillons au grain pour que, fondamentalement, le Sénégal puisse disposer d’une loi sur l’accès à l’information, mais également pour que le projet de loi ne soit pas dépouillé de tout son contenu’’.
IDRISSA AMINATA NIANG