171 troncs saisis par le Service des eaux et forêts de Kolda
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Le trafic de bois continue de décimer la forêt classée de Coumbacara. Cent soixante-onze troncs d’arbre viennent d’être saisis par le Service des eaux et forêts de Kolda, dans les villages de Sinthiang Yaya et de Sinthiang Héri. Une situation qui appauvrit la biodiversité et met en péril les conditions de vie des populations.
Des dizaines de troncs jonchent le sol par-ci, par-là, dans la forêt classée de Koudora. Une forêt située dans la commune de Coumbacara, située à la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Au total, 171 billions de linké et de caïlcédrats viennent d’être saisis dans cette contrée située à l’est de la région de Kolda. Ces troncs sont répartis comme suit : 98 à Sinthiang Yaya et 73 autres à Sinthiang Hira. Un carnage surréaliste qui laisse place à la désolation.
‘’C’est du banditisme pur et dur. C’est comme ça qu’on peut qualifier ce qui se passe actuellement. Je rappelle aux populations que cette forêt est leur patrimoine. Dès qu’elles constatent de tels agissements, elles peuvent se rapprocher de nos services pour nous alerter le plus rapidement possible. En tout cas, les auteurs de ce carnage seront traqués jusqu’où ils se trouvent’’, a pesté l’inspecteur des eaux et forêts Mamadou Goudiaby.
D’après le coordinateur du Forum civil/Section Kolda, Moudjibourahmane Baldé, ce qui se passe relève d’un trafic organisé. ‘’Il faut que ces trafiquants de bois soient identifiés, arrêtés et punis par la loi’’, a-t-il demandé.
Pour mettre fin à cette pratique néfaste dans la commune de Coumbacara, les populations ont mis en place une structure dénommée Observatoire sur le territoire. Mais aujourd’hui, les membres de ladite structure font l’objet de menaces. El Hadj Aliou Baldé est l’un d’eux. ‘’Quand on dénonce ce qui se passe, on est menacé, soit par la population, soit par les gens qui sont impliqués dans le trafic ou qui y sont liés d’une manière ou d’une autre’’, a-t-il soutenu.
Dans les villages, certains notables sont accusés d’être des complices dans ce trafic de bois. Mais le chef du village de Sinthiang Yaya, Samba Kandé, balaie d’un revers de la main toute implication dans cette affaire. ‘’Je ne sais pas comment se passe les choses, ni d’où viennent les trafiquants. Je ne sais pas comment ils arrivent dans notre localité, ni comment ils entrent dans la forêt. Il arrive que des gens viennent chez moi et me montrent leurs permis de coupe. Je ne peux les arrêter, dans ces conditions’’, se dédouane-t-il.
Malgré les peines corsées, les ennemis de la nature continuent leur sinistre mission de déforestation dans la région. Une situation qui met en péril les écosystèmes au détriment des populations riveraines.
NFALY MANSALY