Publié le 27 Feb 2021 - 03:08
RECUL DES ACQUIS DÉMOCRATIQUES AU SÉNÉGAL

Y en a marre appelle au rassemblement le 5 mars

 

Face à la tension politico-judiciaire que vit le Sénégal depuis l’éclatement de l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, le mouvement Y en a marre sera dans la rue, le vendredi 5 mars, pour déplorer la remise en cause des acquis démocratiques et le recul de l’Etat de droit au Sénégal. 

 

‘’Jamais l’Etat de droit n’a été aussi fragilisé !’’. C’est le constat que Y en a marre fait de la situation actuelle du Sénégal. Le pays vit une crise sans précédent, marquée par la pandémie mortelle et une tension politique sur fond d’accusation de viol et de ‘’complots’’. Ce mouvement citoyen, qui se bat depuis 10 ans pour la démocratie, entend donc lutter pour préserver les acquis, pour le retour aux principes de l'Etat de droit. 

En conférence de presse hier, il a informé l’opinion nationale et internationale qu’il a pris toutes les dispositions légales (information de l’autorité) pour une marche le vendredi 5 mars à 15 h, de la place Washington à la place Soweto. Y en a marre appelle aussi les Sénégalais à se mobiliser, le même jour, partout dans le pays et dans la diaspora pour, dit-il, faire entendre la voix de la raison, de la démocratie et de la justice.

‘’Quand, tous les jours, la séparation des pouvoirs n’est plus respectée ; quand, régulièrement, l’égalité devant la loi n’est pas garantie ; quand, le plus souvent, les gouvernements usent et abusent de leur pouvoir pour instrumentaliser la justice ; quand le Législatif et le Judiciaire sont à la solde de l’Exécutif, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il y a viols répétitifs des principes de la République’’, a déclaré Y en a marre, faisant allusion à l’affaire Ousmane Sonko.

Le coordonnateur national de Y en a marre, Alioune Sané, est allé plus loin dans ce conflit qui oppose deux citoyens sénégalais sur une question de mœurs. ‘’En tant que mouvement, notre posture de départ était de dire que la lumière soit faite. Mais on a vu, dès l’entame du processus, ce qui a été fait en termes de procédure. Les droits d’un opposant politique sont violés’’, a-t-il souligné.

Ainsi, Y en a marre estime que la justice, principale institution qui garantit l’égalité de tous devant la loi, est aujourd’hui ‘’dangereusement rejetée’’ par les populations ‘’qui n’y voient qu’un ‘machin’ entre les mains du pouvoir pour casser de l’opposant’’. ‘’Après Karim Wade et Khalifa Sall, les arrestations s'enchaînent sur des acteurs qui n’ont commis aucun crime, à part défendre et partager des opinions contraires à celles de la majorité qui gouverne’’, ont fait remarquer le rappeur Thiate et ses camarades.

Dénoncer les arrestations répétitives  

L’arrestation de certains membres du parti Pastef et du mouvement Frapp est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Alioune Sané et Cie, qui pensent qu’il faut se lever pour exiger de Macky Sall une réelle séparation des pouvoirs avec une justice indépendante, dénoncent la détention de Guy Marius Sagna, d’Assane Diouf, de Clédor Sène, etc. D’ailleurs, estimant qu’il ne faut pas se détourner de l’essentiel, ils espèrent que leur libération n’est qu’une question de temps, parce qu’il n’y aurait aucun motif valable expliquant leur emprisonnement.

Mais cette situation est inquiétante dans un Etat de droit, selon M. Sané. ‘’Le pouvoir est en train de traquer les Sénégalais avec une procédure inquisitoire.  Sur la base de soupçon, on amène des gens en garde à vue, en attendant de trouver des charges à leur coller sur le dos. C’est mauvais pour une démocratie. Les gens sont en train de regarder faire’’, a-t-il regretté. C’est ce qui lui fait dire que l’Etat de droit est mis à mal au Sénégal par la puissance publique qui est pourtant censée le préserver. ‘’Ce qui se passe depuis un moment sous le régime de Macky Sall, est une tentative assumée de substituer un Etat policier à l’Etat de droit. De l’affaire Adama Gaye aux dernières arrestations de membres du Pastef et du mouvement Frapp, en passant par celle de Boubacar Sèye, le régime dit à qui veut l’entendre que rien ne l’arrêtera dans sa volonté de museler l’opposition et les citoyens qui contestent ses manières de faire et sa politique’’, peste-t-il.

Ainsi, pour les ‘’Y-en-a-marristes’’,  ‘’les acquis démocratiques sont en train d’échapper au peuple sénégalais, à cause du bon vouloir d’un camp et pour satisfaire les aspirations d’une seule personne et des appétits féroces d’une classe politique prête à tous les reniements de leurs propres valeurs pour le pouvoir. Tout pour le pouvoir. Cela est inacceptable’’. 

BABACAR SY SEYE

Section: 
AFFAIRE MADIAMBAL DIAGNE : Confirmation de la peine en appel pour diffamation
SCANDALES FONCIERS À RÉPÉTITION : La source du mal
SANTÉ COMMUNAUTAIRE : ‘’Bajenu Gox’’, ces héroïnes locales !
Lat Diop
ALIOUNE TINE SUR LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES : ’Ce dont il est question, c’est de récupérer cet argent’’
Seneweb
Capitaine Touré
LE LONG DU MUR DE LA LGI MBAO – SÉRIE D’AGRESSIONS : La police démantèle une bande de conducteurs de motos
Magistrats
RESPONSABLE DE LA VOIRIE À LA MAIRIE DE OUAKAM : A. Diouf vole un véhicule BMW lors d’une opération de patrouille
ACCORD DE PAIX SUR LA CASAMANCE : Le défi de la mise en œuvre et de l'élargissement 
MUSÉE DU PROPHÈTE MOUHAMMAD : Contrer le radicalisme et l’islamophobie
AFFAIRE FARBA NGOM : Pas de miracle pour le maire d'Agnam
THIÈS : PENSIONS DE RETRAITE : 1 300 ex-temporaires des chemins de fer réclament une indemnisation de 13 milliards depuis 5 ans
HUITIÈME ÉDITION DU SIERA : Un tremplin pour la transition énergétique
DIALOGUE SOCIAL : Le PM bouscule les codes 
Oumou Wane, nouvelle ambassadrice économique de l’Afrique en Italie
CARTOGRAPHIE DE LA CRIMINALITÉ DANS LA ZONE DE LA GENDARMERIE EN 2024 : Louga, Matam, Saint-Louis et Dakar : les régions les plus criminogènes
KIMO SEYDI (MEMBRE DES GARDES DU CORPS DE BARTHÉLEMY DIAS EMPRISONNÉS À SAINT-LOUIS) : "Depuis notre sortie de prison, nous n'avons ni vu ni entendu Barth’’
REJET DE SA PROPOSITION DE LOI : TAS démonte l'argument financier